BAHREÏN ET ISRAËL VERS UNE
NORMALISATION
Par Jacques BENILLOUCHE
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prince Nasser Ben Hamad Al Khalifa |
Les
relations entre Israël et le Bahreïn donnent des signes de réchauffement si l'on se fonde sur les gestes
d’ouverture du roi à destination d’Israël. Pour preuve, le prince
Nasser Ben Hamad Al Khalifa a assisté, le 14 septembre 2017, à un événement
interconfessionnel à Los Angeles organisé par le Centre Simon Wiesenthal, au Musée
de la Tolérance. L’agence de presse officielle du Bahreïn a annoncé la visite qui
a été suivie par la signature de la déclaration du Roi du Bahreïn sur la
tolérance religieuse, engageant le Royaume du Bahreïn et le Centre
International du Roi Hamad pour la coexistence pacifique et le dialogue
interconfessionnel dans un programme qui loue la tolérance religieuse et lutte
contre l’extrémisme. Tous les diplomates arabes se sont levés lors de
l’Hatikva, l’hymne national israélien.
Les
rabbins Marvin Hier et Abraham Cooper du Centre Simon Wiesenthal ont rencontré
le roi du Bahreïn le 23 février 2017. Durant cette rencontre, le monarque avait
déclaré «qu’il est illogique que le monde arabe boycotte
Israël. Nous devons trouver un meilleur moyen pour lever le boycott».
Bahreïn est le seul pays arabe du Golfe persique où se trouve une synagogue. Le
pays comptait environ 1.500 Juifs en 1948 mais après l’indépendance de l’État
d’Israël, une grande majorité est partie et le reste a quitté le pays après la Guerre
des Six Jours de 1967. Aujourd’hui, il reste à peine une cinquantaine de 50
Juifs au Bahreïn.
La délégation du centre Wisenthal rencontre le roi |
Bahreïn et Israël envisagent de normaliser leurs relations mais il y a encore
du tirage à l’intérieur même du royaume. Une délégation israélienne a été reçue à Manama pour discuter, dans
l’immédiat, de projets culturels, en particulier la construction conjointe d’un
musée israélo-bahreïni en faveur de la «tolérance religieuse». Encore
plus significatif sans doute, le roi de Bahreïn aurait dénoncé le boycott arabe
d’Israël.
Bahreïn
a beaucoup changé car pendant des décennies il a apporté un soutien sans faille
à la cause palestinienne. Il pourrait devancer tout autre pays arabe pour
normaliser ses relations avec Israël. Ce revirement politique s’explique par la
menace croissante de l’Iran chiite et du Hezbollah qui inquiètent l’élite
sunnite. Mais cela n’est pas sans danger pour un pays dont la population est
majoritairement chiite. D’autres pays, l’Arabie en particulier, ont entretenu
des relations secrètes ou discrètes avec Israël mais Bahreïn opère en toute
transparence dans une stratégie qui consiste à se protéger en mettant en avant
l’infiltration iranienne : «Israël ne menace pas notre sécurité, il ne
conspire pas contre nous ; mais l’Iran, certainement». Cette volonté de s'afficher tend à démontrer à l'Iran qu'Israël sera d'un soutien certain en cas d'attaque.
Le Roi Hamad du Bahreïn |
Des
pourparlers récents se sont tenus à haut niveau pour préparer les visites
réciproques d’hommes d’affaires et de personnalités religieuses influentes. Cela
préfigure déjà l’annonce officielle de contrats commerciaux entre les deux
pays. Tout avait commencé lorsque le ministre des Affaires étrangères, Cheikh
Khalid ben Ahmed al-Khalifa, avait présenté à Israël ses condoléances à
l’occasion du décès de Shimon Peres. Cela s’est poursuivi avec la visite de
rabbins et d’hommes d’affaires américains au Bahreïn à l’occasion de la fête de
Hanouka. Des Bahreïnis ont même été filmés en train de danser au son de la
chanson Am Israël Haï (Il est vivant, le peuple d’Israël).
Le 11 mai, Ofer
Eini, président de l’association israélienne de football, a rendu visite au
Bahreïn à l’occasion du 67ème Congrès de la Fifa. Mais
la population du Bahreïn réagit mal à ces avancées. Douze groupes de la société civile se
sont réunis pour lancer une «association visant à s’opposer à la
normalisation» dont le chef Jamal al-Hassan a déclaré : «Les intérêts
du gouvernement de Bahreïn et les objectifs qu’il va atteindre ne valent rien
par rapport au sang palestinien». Les Frères musulmans du Bahreïn ont dénoncé avec vigueur ces
initiatives. On n’attendait pas moins d’eux.
Ofer Eini au Bahrein |
Néanmoins,
le gouvernement de Bahreïn maintient sa politique de rapprochement. Il se dit
même dans les milieux diplomatiques occidentaux du Bahreïn que des annonces officielles seraient
publiées dans l’année. On ne croit pas à l’ouverture d’une ambassade
israélienne mais l’on pense que cela se fera à petits pas. Des rencontres seront organisées avec les
ministres du Commerce et des Affaires économiques. Ces relations seront
justifiées au plus haut niveau par l’impératif combat contre l’Iran. La proximité avec Israël s'impose. D'ailleurs, le gouvernement du Bahreïn a déjà donné ordre à tous les immams des mosquées de
modifier leurs prêches pour supprimer toute attaque contre Israël. On s'attendait à une normalisation avec l'Arabie saoudite; il semble que le Bahreïn la devancera.
2 commentaires:
"On s'attendait à une normalisation avec l'Arabie saoudite; il semble que le Bahreïn la devancera"... que du bonheur !
L'effet domino va se réaliser; sinon en 2017...en 2018.
Merci l'Iran de les jeter dans nos bras !.
Quant le Hezbollah sera décimé (et la moitié du Liban avec, malheureusement) l'Iran fera moins bonne figure sur la scène internationale.
Plus l'affluence se fera autour d'Israël... Moins d'influence se dégagera d'Iran.
Espérons sans casse pour Israël et notre peuple.
Eric Gozlan · Paris
Cette normalisation n'est pas nouvelle
j'ai été moi même invite dès 2015 par le Roi pour une visite privée mais relatée dans la presse du barhein. Il ya environ 2 ans j'ai organisé une rencontre entre le Roi et le Grand rabbin de France et le Président du Consistoire ainsi qu'une visite du Président du Congres juif Mondial.
Il est interessant lorsqu'on se rend dans ce pays de voir que lors des prévisions métérologiques, ils parlent de Tel aviv ce qui montre qu'ils reconnnaisent umplicitement Israël. dans les autres pays la météo nmontre Jéerusalem donc Al Qots pour eux
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