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vendredi 1 septembre 2017

Netanyahou en écho au discours de Macron



NETANYAHOU EN ÉCHO AU DISCOURS DE MACRON

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
            

          Hasard de calendrier ou anticipation du discours français ? Le premier ministre israélien et le président français ont tous deux pris la parole, les 28 et 29 août 2017, pour présenter leur stratégie sur l’avenir du conflit israélo-arabe. Emmanuel Macron s'est adressé aux ambassadeurs français réunis à Paris pour décliner les grands thèmes de sa politique internationale. Dans son discours, il a réaffirmé ses objectifs de sécurité et d'indépendance en mettant l’accent sur la «lutte contre le terrorisme islamiste», la priorité de la diplomatie française.




            Pour Macron, la sécurité de ses concitoyens passe par un retour de la «paix en Syrie et en Irak». Il a ajouté que «la sécurité des Français est la raison d'être de notre diplomatie. Cette exigence est viscérale. Nous devons y répondre sans faiblir. Les millions de musulmans qui vivent en Europe n'ont rien à voir avec ce fanatisme». Pour éradiquer le terrorisme, il pense qu’il faudra trouver les moyens «d’assécher son financement». Pour cela il organisera au début de 2018 à Paris une conférence pour «obtenir la transparence sur toutes les forces de financement du terrorisme». 
          Il a insisté sur la nécessité de ne pas choisir entre l’Arabie saoudite et l’Iran : «Nous n'atteindrons notre objectif qu'à condition de ne pas entrer dans ces grilles de lecture et nous enfermer dans un camp. Certains ont choisi, c'est une erreur. La force de notre diplomatie est de parler à tous».
            En ce qui concerne l’Iran, il est certain qu’il «n’y a pas d'alternative à l'accord nucléaire de Vienne de 2015» qui risque d’être remis en cause si les liens entre les Etats-Unis et Téhéran se détérioraient à nouveau. Il prône «une relation constructive et exigeante avec l'Iran».

            Le président Macron a décidé de prendre des initiatives pour faire progresser le processus de paix israélo-palestinien. Pour cela il envisage un voyage au Moyen-Orient, en Israël, dans les territoires palestiniens, au Liban et en Jordanie au premier trimestre 2018 pour parvenir à «une solution à deux États, Israël et la Palestine, qui vivent côte à côte dans les limites reconnues par la communauté internationale, avec Jérusalem la capitale des deux États». Emmanuel Macron avait déjà abordé le sujet en juillet avec Benjamin Netanyahou. À cette occasion il avait averti le premier ministre israélien que «la poursuite de la construction de colonies juives pourrait menacer de telles négociations et d'éventuelles perspectives de paix». Si Netanyahou avait alors confirmé sa volonté d’un «Moyen-Orient paisible», il n’avait donné aucune piste pour réactiver le processus de paix moribond.
            Face aux ambassadeurs, Emmanuel Macron n’a pas précisé comment il comptait s’y prendre alors que la diplomatie française a connu de nombreux échecs dans ses tentatives de relancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens. Il donne l’impression de vouloir s’appuyer sur l’Iran pour établir un «dialogue constructif et exigeant».
Avec le président chinois Xi Jinping à Pékin en pars 2017

            Mais Benjamin Netanyahou ne semble envisager aucun pas en direction de la reprise des négociations. Le discours de 2009 à l’université Bar Ilan est déjà loin, lorsqu’avec une phrase sibylline, il donnait l’impression d’accepter le concept de «deux États pour deux peuples». C’était à l’époque un leurre pour anesthésier l’opinion internationale. Il est vrai qu’il avait acquiescé à ce principe lors de sa conférence commune avec le président chinois Xi Jinping, à Pékin, le 21 mars 2017 : «La Chine reconnaît que la partie israélienne va continuer à aborder le dossier israélo-palestinien sur la base de la solution à deux États».
28 août 2017 avec Yossi Dagan chef du conseil régional de Samarie

            Mais le 28 août 2017, à l’occasion d’une cérémonie marquant les 50 années de la colonisation juive en Cisjordanie, Benjamin Netanyahou a bien mis les choses au point comme s’il s’attendait au discours de Macron du lendemain : «Israël ne se retirera jamais de toute colonie juive en Judée et en Samarie. C'est la terre de nos pères, c'est notre terre. Nous sommes là pour rester, pour toujours. Il n'y aura pas de déracinement des communautés dans le pays d'Israël. L'expérience passée a montré que le retrait des colonies juives n'avait pas favorisé la cause de la paix. Les communautés ont été déracinées et qu'avons-nous obtenu ? Nous avons eu des missiles. Cela ne se reproduira plus. La Samarie est un atout stratégique pour l'État d'Israël. De ces collines, nous pouvons voir la Terre d'Israël d'un bout à l'autre. Imaginez que des forces islamiques radicales soient stationnées sur ces collines. Ce serait un danger non seulement pour nous, mais pour tous nos voisins. Cela mettrait en danger toute la région et tout le Moyen-Orient. Compte tenu de tout ce qui se passe autour de nous, on pourrait seulement imaginer les conséquences».
Nouvelle carte politique au Moyen-Orient

            Ce discours, qui n’est pas nouveau, tend à prouver que l’idée de la création d’un État palestinien est caduque. Il faut dire que Netanyahou s’appuie sur la position mitigée de l’administration Trump. La porte-parole du Département d'État, Heather Nauert, a offert une défense plutôt surprenante du refus de l'Administration d'endosser une solution à deux États. Emmanuel Macron devra donc faire preuve de beaucoup d’imagination pour amener le gouvernement israélien à ses idées. Il devra convaincre les Israéliens que les trois mauvais génies Nasrallah, Assad et Rohani ont de meilleures intentions à l’égard de leur pays. Son déplacement en Israël risque d’être stérile à moins que n’intervienne d’ici là un événement qui ferait bouger les lignes : un changement de gouvernance en Israël, par exemple.



5 commentaires:

DZ a dit…

Le changement de gouvernance ne changera pas la situation géopolitique
Ne fera pas disparaître les trois mauvais génies...

Unknown a dit…

jamais israel ne pourras se retirer des territoires soi disant occuper on connait la politique anti israelienne de la france et BIBI A RAISON RIEN NE CHANGERAS

Anonyme a dit…

Primo, ce ne sont pas des colonies mais des territoires occupés, disputés, partagés... comme vous voulez, mais pas des colonies.
Secundo, avant de s’asseoir à la table de négociation il faut que le Hamas et le Fatah reconnaissent l'état d’Israël, or à ce jour Israël n'est reconnu par aucun pays musulman.
Tertio, après la guerre des six jours, il a été décidé qu'il fallait des frontières sures et reconnues, il n'y a qu'Israël qui sait qu'elles sont les frontières qu'elle peut défendre.


Georges a dit…

macron veut venir en israel pour ''' relancer la paix ''' au moyen orient. c'est bien beau. beaucoup avant lui ont essaye. sans resultats. tant que l'ensemble des pays arabes n'admettront pas israel comme pays JUIF la paix sera loin. macron aura beaucoup a faire pour recuperer ' LES TERRITOIRES PERDUS DE LA REPUBLIQUE' EN FRANCE avant de s'occuper de la JUDEE SAMARIE.
Parle t il de la partie de chypre occupee par les turc ? du sahara occidental occupe par le maroc ?et d'autres territoies occupes......
c'est un specialiste du discours creux et inutile (pologne)
aucun gouvernement israelien, avec un premier ministre soutenu par la majorite de la population n'acceptera de rendre une partie d'ISRAEL.
COMMENT RENDRE A QUELQU'UN QUI N'EXISTE PAS QUELQUE CHOSE QU'ON NE LUI A PAS PRIT

2 nids a dit…

Tout est dit dans les commentaires...Mr macron devrait plutôt s'occuper avec urgence de régler les spoliations des biens Juifs de la seconde guerre mondiale, ce qui n'est toujours pas fait!!
Jacques, Mr Netanyahou est un homme intelligent et très futé, souhaitons le...vue que la danger Iranien est au sud de la syrie, sans parler du Liban...
Alors Mr Macron qu'il aille balayer devant sa porte...Ces français savent faire de beaux discours y a qu'à, il faudrait que...
La France étant responsable d'une partie de la Shoah par sa collaboration, c'est donc un pays totalement grillé pour leur faire confiance...