A LA KNESSET, DEUX ABOYEURS ET DEUX IGNOMINIES
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Ilan Sagi père du sergent Erez Sagi mort à Gaza |
La campagne électorale française fait passer au second plan certaines informations israéliennes, même les plus abjectes. Et pourtant on se demande si la politique a tous les droits et si les politiciens peuvent se permettre toutes les postures. Les deux aboyeurs du premier ministre Netanyahou, les députés David Bitan et Miki Zohar, se sont déconsidérés à vouloir défendre à tout prix le gouvernement dans son comportement lors de la guerre de Gaza de 2014. Il y a façon et façon, ignominie et ignominie. Et cela sans que personne dans son parti n’exprime la moindre réserve sur leur attitude. Le soutien politique ne peut pas tout permettre, encore moins d’insulter la mémoire de jeunes soldats morts au champ d’honneur, encore moins de traiter par le mépris des familles qui ont perdu leur être le plus cher.
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David Bitan |
Une commission
de la Knesset débattait, le 19 avril 2017, de la manière dont les dirigeants israéliens avaient assumé leur responsabilité dans la conduite de la guerre à Gaza, qui
s’est déroulée du 8 juillet au 26 août 2014 et qui a fait 70 victimes
israéliennes, 64 soldats et 6 civils. C'est beaucoup pour un si petit pays. Il s’agissait de discuter du
rapport du Contrôleur de l’État qui est une institution en Israël. Il contrôle
l’administration publique et les finances. Il procède à des vérifications sur
la légalité, la régularité, le bon usage, l’efficacité, l’intégrité économique
et morale et établit des rapports. Il joue souvent le rôle de médiateur de l’État.
Ses rapports sont objectifs et rarement politiques.
Les parents des victimes avaient été conviées pour entendre les résultats de l’enquête de Yossef Shapira qui, dans son rapport, a pointé du doigt de nombreuses erreurs dans la conduite des opérations dans les tunnels non détectés, dont certains entraient jusqu’à 800 mètres à l’intérieur d’Israël. Ils ont accusé Netanyahou de vouloir garder le silence.
Miki Zohar |
Les parents des victimes avaient été conviées pour entendre les résultats de l’enquête de Yossef Shapira qui, dans son rapport, a pointé du doigt de nombreuses erreurs dans la conduite des opérations dans les tunnels non détectés, dont certains entraient jusqu’à 800 mètres à l’intérieur d’Israël. Ils ont accusé Netanyahou de vouloir garder le silence.
Mais la
présidente de la commission, la députée Karin El Harrar, a été vite débordée et
a perdu le contrôle de la session. Les membres de la Knesset se sont invectivés
mutuellement. Le chef de la coalition David Bitan et le député Miki Zohar ont été
rappelés à l’ordre plusieurs fois en raison des attaques contre les familles. Ils ont jugé «exagérées»
les demandes des familles de connaître la vérité et les mesures qui seront prises à l’avenir pour éviter de nouveaux morts. Dans leur volonté de défendre le gouvernement à tout
prix, ils ont été jusqu’à insulter les familles endeuillés, sans aucun sens des
priorités et de la dignité face à des parents désespérés.
Parents endeuillés |
Loin de nous l’intention
de commenter les termes du rapport ni ses conclusions; c’est du ressort des dirigeants politiques
et militaires. Nous n’avons ni la qualité et ni l’expertise pour le faire mais
la décence exige du respect vis-à-vis de ceux qui ont donné leurs fils à la
nation. David Bitan, véritable caricature du séfarade, et Miki Zohar se sont comportés comme des êtres insensibles et politiquement intoxiqués parce
qu’ils ont cherché à défendre l’indéfendable, uniquement pour contrecarrer les
accusations contre le premier ministre. Tout ne peut pas être politique. Ils sont la honte du gouvernement et de la Knesset.
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