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lundi 20 février 2017

Macron...à reculons par Alain PIERRET



MACRON … À RECULONS !

Par Alain PIERRET
Ancien Ambassadeur

           
Colonisation Algérie
          En quelques secondes, Monsieur Macron, vous avez effacé plusieurs siècles de notre histoire. Certes, les conquêtes coloniales ne se sont pas faites sans drames innombrables, voire innommables. Vous avez cependant oublié des éléments essentiels qui devraient permettre à un candidat à l’élection présidentielle d’avoir une vision plus juste, non démagogique, de la colonisation.



LLLe ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra (g) et le candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron à Alger, en Algérie, le 13 février 2017TRINGER - AFP
            
         La loi du 25 février 2005 avait introduit, avant qu’elle ne fût retirée un an plus tard, la notion abusive de « rôle » positif dans les pays d’outre-mer, notamment en Afrique du Nord ; « aspect » eut mieux convenu. Qui peut en effet contester l’action magnifique des institutions d’enseignement, de santé, de recherches agronomiques, établies partout dans nos colonies ? Malgré la terrible et stupide guerre d’Indochine qui fit tant de victimes parmi les populations locales, savez-vous que le Viet Nam a conservé leurs noms aux rues Pasteur, Calmette ou Yersin ?
Joost Van Vollenhoven

            Si ce dernier était venu de Suisse, Joost Van Vollenhoven était d’origine hollandaise. Passé par l’École coloniale, arrivé au plus haut sommet de l’administration – gouverneur général de l’Afrique occidentale française – il s’opposa au recrutement massif de soldats africains ordonné par Clemenceau. Rejoignant au front une compagnie de « tirailleurs sénégalais », il fut mortellement blessé le 19 juillet 1918. Il figurera dans la liste des célébrations nationales de l’an prochain. Plus près de nous, Félix Éboué rallia le Tchad et l’A.E.F. à la France libre de De Gaulle, ses cendres ont été transférées au Panthéon avec celles de Schœlcher.
Félix Eboué et le général de Gaulle

            Ce sont des négriers venus d’Arabie qui ont institué l’esclavage de masse en Afrique. Pour leur part, les Européens n’auraient jamais déporté outre-Atlantique autant de millions d’Africains s’ils n’avaient pu, de leurs comptoirs côtiers, « commercer » avec des roitelets nègres qui enlevaient les peuplades de l’intérieur. Au nord du continent, la présence française s’est étendue en Algérie sur 132 ans. M. Macron, les Maures, les barbaresques, comme ont les appelaient, ont pillé nos côtes provençales pendant trois siècles, obligeant les populations à se réfugier sur les hauteurs ou à fuir. Ils n’ont laissé que leur nom sur des collines dominant la Méditerranée.
            Il est d’ailleurs piquant de constater qu’aujourd’hui le régime d’Alger s’appuie sur la récupération des Territoires du Sud que notre colonisation lui a offerts pour protéger la « République arabe sahraouie démocratique » (dont le premier président était né à Marrakech). Jusqu’à l’indépendance en 1962, les Cheurfas d’Aoulef, à 700 km à l’est de Tindouf, priaient pour le chérif marocain.

            Vous avez déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Roger Hanin. Coup double en cette période électorale, un geste envers les Juifs, une pensée pour les fidèles de François Mitterrand. Le racisme anti-blanc qui prévaut dans certains milieux de la Caraïbe avait déjà fait qu’en mai 2015 le président Hollande s’était incliné à Fort-de-France sur la tombe de Césaire, grand poète certes, mais farouchement hostile à notre présence. En revanche, sa visite à Pointe-à-Pitre avait exclu un arrêt à la statue de Mortenol, fils d’esclave affranchi, premier polytechnicien noir, qui assura brillamment la défense anti-aérienne de Paris pendant la majeure partie de la Grande Guerre.
Commandant Mortenol

            M. Macron, votre recherche d’électeurs ne devrait pas vous conduire à une telle indignité. Puisque vous assurez fonder votre campagne sur la jeunesse, sur le renouveau, alors ne regardez pas en arrière. Assez de repentance, mettez-vous en marche. Sans méconnaître le passé qui a fait aussi la grandeur de notre pays, essayez de tournez votre regard et votre programme vers l’avenir.

6 commentaires:

Bernard Meyer a dit…


La vedette médiatique fait parler d'elle et peu importe les excès, le principal en cette période pré-électorale étant d'être vu et entendu. Entre les délires de Marine Le Pen avec sa bi-nationalité et ceux de Macron avec ses "crimes contre l'humanité des pieds-noirs", nous aurons probablement à choisir entre ces deux pantins.
Quelle tristesse que cette élection!
Bien à vous

AMMONRUSQ a dit…

Tout a fait de votre avis,rien à ajouter si ce n'est une erreur de Macron qu'il devrait payer sec peut-être !

Marianne ARNAUD a dit…

Vous n'ignorez tout de même pas, Monsieur l'Ambassadeur, à quel point les Français aiment qu'on leur raconte des coquecigrues ?
Avec Emmanuel Macron ils tiennent cet animal mythique en chair et en os : coq, ici lors de ses meetings à Lyon ou ailleurs; grue, de l'autre côté de la Méditerranée lorsqu'il parle aux dirigeants algériens en louchant sur nos banlieues.
Le concerts de casseroles sont pour les autres, lui, on le réprimande gentiment, tout en l'assurant par avance, qu'on votera pour lui... à reculons.
Et il sera élu ! Si vous aviez encore le moindre doute, demandez donc à tous ces ex-ministres de Chirac qui l'ont rejoint, ce qu'ils en pensent.
Eux, ont l'expérience de ces campagnes désastreuses et néanmoins gagnées avec des scores que n'avaient même jamais atteint le Général De Gaulle.

Bernard NIVAL a dit…

Il ne faut pas avoir peur de dire que la conquête de l'Algérie par Bugeaud et ses soudard fut souvent une abominable boucherie ....dont une des conséquences fut d'enlever les bonnes terres aux Arabo-berbères pour les donner à des Espagnols

HAalg a dit…

La visite de Mr Macron en Algérie est faite davantage en direction de l’électorat « mi français-mi algérien : cependant cette visite profite aux gens en place du pouvoir dans ces moments de difficultés internes et externes touchant tous les segments de la vie du pays Algérie – ((revendications sociales – baisse de la rente pétrolière- danger terroriste non encore éradiqué (7 militaires tués et dix blessés lors d’opérations à l’Est d’Alger – 2017/02/19 )- Volets démocratiques et identitaires mettant le système en place au pied du mur - danger terroriste externe et instabilité aux frontières du pays….)) Aussi, sortant de leur « cadre technique d’échange de bon procédé » entre deux pays, ces visites, de l’extérieur provenant de pays démocratiques, développés, n’aident en rien le pays et les Algériens qui crapahutent à plus de démocratie et plus de libertés face à un pouvoir hégémonique. Donc en fait nous sommes les « dindons » de vos déplacements chez nous… car l’on n’y gagne rien. Alors il faut arrêter « de triturer le passé franco-algérien », car il ne profite qu’aux mafieux internes de la politique, fortement anti-français, anti-Occident.. anti-tout… et à l’origine notamment de l’absence de démocratie et de libertés pour leur propre peuple. Quand bien même le passé est important entre l’Algérie et la France, certes il faut l’aborder, mais entre gens convenables, les seuls à même de mettre sur la table tout le sérieux d’une approche objective de l’Histoire

Georges KABI a dit…

Macron est tombe dans le piege de la reecriture de l'Histoire, au mieux, du cynisme electoral au pire. Commencant a connaitre le personnage, je penche plutot vers la deuxieme partie de ma proposition.