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jeudi 26 novembre 2015

Vaincre Daesh militairement par Gérard AKOUN



VAINCRE DAESH MILITAIREMENT ET IDÉOLOGIQUEMENT

Par Gérard AKOUN
            
          
          Pour lutter contre Daesh, pour répondre aux attentats qui ont ensanglanté la France, le Président de la République  a intensifié, sur le plan militaire, les bombardements en Syrie et en Irak et entrepris, sur le plan politique, un véritable marathon qui doit se terminer aujourd’hui par une rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou. 


        
          En moins de quatre jours, François Hollande aura rencontré successivement David Cameron à Paris,  Barack Obama  à Washington,  de retour  à Paris, Angela Merkel et  aujourd’hui Vladimir Poutine  à Moscou, pour les convaincre de définir une attitude commune contre Daesh. François Hollande, comme ses trois interlocuteurs poursuivent le même objectif, vaincre et liquider l’État islamique. Mais ils divergent, Russes et Américains en  particulier, sur les moyens à déployer et sur les alliances à constituer.
            Il existe aujourd’hui deux coalitions, l’une créée par Washington qui regroupe 65 pays, l’autre deux pays, la Russie et l’Iran. La première exige le départ, à plus ou moins brève échéance, de Bachar al-Assad, fournit des armes à ses opposants et bombarde Daesh. La seconde, soutenue sur le terrain par le Hezbollah libanais et des milices chiites d’Irak et d’Iran, soutient la légitimité, malgré ses crimes, du bourreau de Damas, l’aide à reconquérir une partie de son territoire en bombardant prioritairement ses opposants syriens et accessoirement Daesh. La France, bien entendu, prend part à la lutte contre Daesh aux côtés des Américains avec des moyens certes limités mais conséquents quand même, d’autant qu’elle se bat, aussi, mais seule, contre le même État islamique au Mali, ce qui lui a valu de graves représailles sur son territoire.
Frappes russes

            François Hollande s’est donc entretenu avec Angela Merkel, David Cameron et principalement avec Barack Obama, pour présenter une position commune lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine. Le président français a déclaré à Washington: «Nous devons avoir une réponse commune, collective et implacable, il s’agit de détruire Daesh partout où il se trouve, de couper ses sources de financement, de traquer ses dirigeants de démanteler ces réseaux, et de reconquérir les territoires qu’il contrôle». Pour cela, Paris souhaite qu’il n’y ait qu’une seule coalition le plus large possible à laquelle se joindraient la Russie et l’Iran. La France sera-t-elle écoutée ? Rien n’est moins sûr, quoi qu’on puisse constater une certaine inflexion dans l’attitude de la Russie depuis qu’elle a reconnu que l’avion qui s’est écrasé après son décollage de Charm el Cheikh avait été la cible d’un attentat.
            Depuis, les bombardements contre l’État islamique ont légèrement augmenté. Aux yeux des Russes, la France bien qu’elle fasse partie, et de la grande coalition et de l’OTAN, peut faire preuve d’une certaine indépendance à l’égard des États-Unis. Mais elle peut aussi être entendue par les États-Unis parce qu’elle est le seul pays européen à prendre  réellement sa part du combat contre Daesh. Toutefois la France va se sentir moins seule, elle sera aidée, sans doute, militairement et/ ou financièrement, par les états membres de l’Union Européenne qui ont répondu à la demande d’assistance qu’elle a formulée, en vertu de l’article 42.7 du traité de Lisbonne, après les attentats de Paris et Saint-Denis.

            Il faut éradiquer l’État islamique, il faut se débarrasser de cette menace, même si pour atteindre ce but, il faut accepter le maintien  à son poste de Bachar al-Assad pendant quelque temps. Mais détruire Daesh ne sera pas suffisant. Il faudra s’attaquer à la racine du mal qui n’est pas le conflit israélo-palestinien, comme certains  voudraient nous le faire croire mais l’islamisme radical. En  Europe, dans nos pays, nous devons empêcher des imams autoproclamés de prêcher, dans les mosquées ou sur Internet, la haine de l’autre, l’antisémitisme, l’homophobie, le rejet de la république, la loi divine étant supérieure à celle des hommes. Nous devons libérer les jeunes de l’emprise de ces salafistes qui expliquent à des enfants de six ans qu’écouter de la musique les transformera en singes ou en porcs, que pratiquer un sport est haram, illicite et qui prônent l’infériorité de la femme. Les pays européens devront  coordonner  leurs polices, leurs services de renseignements afin d’éviter que ces dérives ne se propagent. Faute de quoi, de la même manière qu’al Qaïda s’est trouvée dépassée, les mêmes causes produisant les mêmes effets, Daesh le sera à son tour, par une organisation encore plus extrémiste.


1 commentaire:

Marianne ARNAUD a dit…

"Il faut..., il faut..., il faut..., il faudra..., nous devons..." Mais à part une nouvelle "guerre des crèches" on ne voit rien venir !