Nous
sommes donc en guerre. Le président de
la République l’a reconnu. Cette guerre nous devons absolument la gagner. Nous
n’avons pas le choix. Nous savons depuis vendredi soir que l’État islamique ne
s’attaquera pas uniquement à ses ennemis affichés, c’est à dire les Juifs, les
Croisés et les Musulmans «Kafers», ceux qui ne partagent
pas ses vues. Ce qui lui importe aujourd’hui c’est de déstabiliser le monde
occidental, d’occuper le plus de terrain possible pour installer son Califat. Conscient
de la faiblesse de l’Europe et des USA, il sait qu’il a peu de chances d’être
confronté à une puissante coalition qui l’éloignerait du pouvoir.
Passé le terrible choc
émotionnel de vendredi, vient le temps
de la réflexion et il nous faut de considérer cette guerre qui nous est imposée sur trois plans :
Sur
le terrain, là-bas, en Orient, rien n’est possible sans la constitution d’une armée terrestre
solide qui ne peut venir ni de l’Europe ni de la Russie. D’où alors ? D’Égypte,
d’Arabie ? Du Golfe ? Russes et Français ont repris hier les bombardements sur
les bases de Daesh sans trop y croire.
Politiquement
et militairement rien n’est possible sans la Russie et l’Égypte. C’est je crois
le premier volet et il est important si l’on veut gagner. Les forces qui
combattent efficacement Daesh sont tout d’abord les Kurdes, ce qui reste de
l’armée Syrienne libre, l’armée de Bachar Al Assad, renforcée par le Hezbollah
et les milices chiites d’Iran et d’Irak. Peut-on réussir une coalition
victorieuse avec des forces si
disparates ? Et en cas de victoire n’aurions-nous pas remplacé un djihadisme
sunnite par un djihadisme chiite dont on ne sait pas comment il peut évoluer ?
Terroristes de Daesh |
En
France, les premières mesures prises par le gouvernement vont dans le bon sens,
mais il faut certainement aller plus loin. Le Congrès, c’est à dire la
représentation nationale, est habilité à voter des lois pour renforcer, au
moins pour un temps limité, les prérogatives de la police et de la justice.
Renforcer les effectifs, allonger la garde à vue, recourir à des
retentions administratives pour les
individus jugés dangereux, surveiller les mosquées salafistes, multiplier les
écoutes téléphoniques, coordonner au maximum l’action des polices et des
services secrets alliés. En somme faire voter comme le fit George Bush en 2001
un Patriot Act.
Le
troisième volet est financier. Comme le soulignait Olivier Rafovitch, Daesh dispose
de sommes énormes venant du trafic pétrolier et de certains pays arabes. Il
faut absolument couper ces ressources et les Occidentaux en ont les moyens.
Tout
ceci pour dire que nos gouvernants, s’ils en ont la volonté, pourront gagner la
bataille qui se livre sur notre sol, mais quand à ce qui va se passer au
Moyen-Orient, c’est un problème plus difficile
dont on ne voit pas encore la solution. Qu’on ne me parle surtout pas
d’une islamophobie dont personne ne veut. N’est-ce pas du sein de l’islam que
se sont élevées des voix prophétiques et lucide de grands intellectuels pour
condamner avec force le djihadisme et l’intégrisme et mettre en garde contre
leurs effets pervers.
Dans
ce pays qui est le nôtre, nous ne demandons qu’à vivre en paix et en harmonie
avec tous nos concitoyens, quelles que soient leurs origines.
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