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samedi 17 août 2013

ATTENTAT AU LIBAN : LE CRÂNE DU CHAUVE…



ATTENTAT AU LIBAN : LE CRÂNE DU CHAUVE…

Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps

        
          Un proverbe arabe tunisien prétend que «le crâne du chauve est plus près du bon Dieu». Cette expression pourrait se rapprocher du dicton français : «on ne prête qu’aux riches». Dans les deux cas les expressions s’appliquent précisément à l’attentat dans la banlieue-sud de Beyrouth  qui a secoué le fief du Hezbollah le 15 août vers 18h. 
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Accusation fallacieuse


            Plusieurs bâtiments ont été endommagés entrainant la mort de 22 personnes et blessant plus de deux cents autres dans un bilan provisoire. Bien sûr, Israël a les moyens techniques d’organiser de tels attentats mais dans ce cas précis, sa signature n’est pas reconnue. Les israéliens ne pratiquent jamais une vengeance aveugle pouvant faire des dégâts collatéraux sur des populations civiles innocentes, libanaises en particulier. Ils ciblent précisément le ou les terroristes qu’ils veulent éliminer. Or le modus operandi de la voiture piégée est typiquement celui en vigueur dans la région avec les artificiers d’origine syrienne, exerçant au Liban,  qui ont déjà l’expérience de l’élimination de nombreuses personnalités chrétiennes, Rafik Hariri en particulier. 
Attentat contre Rafik Hariri

            Mais cela n’a pas empêché le président de la République et le chef des druzes libanais d’accuser Israël d’être l’instigateur de l’attentat. Michel Sleimane estime que ce «lâche attentat relève du terrorisme» en pointant du doigt Israël. Walid Joumblatt trouve une explication bien à propos : «Cette explosion terroriste a visé des innocents. Israël a perpétré cette attaque afin de se venger du Hezbollah après son échec lors du conflit de juillet 2006». Joumblatt va chercher loin ses accusations de vengeance froide, sept années après les faits mais il n’a pas trouvé de meilleur argument fallacieux. Il n’ignore pas pourtant qu’Israël n’a pas l’habitude d’attendre aussi longtemps pour frapper ceux qui ont attenté à sa sécurité. Mais le crâne du chauve sert en fait à masquer les véritables motivations de ceux qui ont perpétré l’acte.



Les amis de la Syrie


L'ASL en Syrie


Le Hezbollah ne manque pas d’ennemis en son sein d’abord et au sein des forces politiques de la région. Son implication directe dans les combats aux côtés de l’armée régulière de Bachar Al-Assad gêne nombreux de ses partisans qui estiment qu’il a dévoyé l’objectif fondateur de la milice consistant à défendre la cause palestinienne et à s’en prendre à Israël en priorité. Il n'est pas impossible que des opposants dans son propre parti cherchent à lui envoyer un avertissement.
Par ailleurs, il est devenu la cible des rebelles syriens et de l’Armée Syrienne Libre qui subissent la sauvagerie des combattants du Hezbollah. En frappant fort la région libanaise où la milice règne en maitre, les rebelles envoient deux messages précis. Ils démontrent d’abord que le Hezbollah, même dans son fief, n’est pas à l’abri de leurs coups. Ils veulent aussi forcer Hassan Nasrallah à redéployer quelques forces de Syrie vers son quartier général à Beyrouth, dans le but de réduire la pression subie par les rebelles.
Troupes de l'ASL contre le Hezbollah

La Coalition de l'opposition syrienne avait dénoncé les menaces du Hezbollah libanais dont le chef avait averti contre une possible intervention directe de l'Iran et du Hezbollah dans le conflit en Syrie au côté du régime. Elle espérait  que le commandement du Hezbollah cesserait ses attaques à Homs et Damas et qu'il se rendrait compte de la gravité de la situation dans la région. Mais elle n’a entendu que des menaces et des mises en garde contre l'embrasement de la région et un aveu sur l'ingérence dans les affaires syriennes. L'opposition avait appelé le gouvernement libanais à mettre fin immédiatement aux opérations militaires attribuées au Hezbollah dans des régions proches de la frontière syrienne. En réponse Hassan Nasrallah avait nargué la rébellion syrienne en lui adressant un avertisement : «vous n'allez pas pouvoir faire chuter le régime militairement, la bataille est encore longue».



Capacité de nuisance politique


Tamam Salam


            Au Liban plusieurs forces politiques accusent le Hezbollah d’avoir répercuté le conflit syrien à Beyrouth et d’être le caillou qui empêche, depuis plusieurs mois, la formation d’un nouveau gouvernement sans la présence de la milice islamique.  Le président Sleimane, à la recherche d’un consensus, insiste pour que les miliciens islamistes participent au gouvernement alors qu'ils ne cessent d’imposer des conditions inacceptables par la classe politique libanaise.
        Désigné depuis le 6 avril, le premier ministre Tamam Salam peine à constituer son équipe laissant le soin au sortant Nagib Mikati de gérer les affaires courantes.  L'ambassadrice américaine au Liban Mora Connelli a été ferme en déclarant le 13 août : «Nous voulons un gouvernement libanais sans la présence du Hezbollah. La coopération de Washington avec le futur gouvernement libanais dépend de sa composition, de la déclaration ministérielle et de son fonctionnement». Seul l’ancien premier ministre Saad Hariri a été prudent en ne visant pas Israël pour ce «crime odieux qui engendre le conflit interne voulu par les ennemis du Liban». 
Samir Geagea


Le leader des Forces libanaises, le chrétien maronite Samir Geagea, avait estimé en mai 2013 que «le Hezbollah accapare la liberté de décision de la plupart des Libanais». Il a rappelé que l’accord de Taëf prévoyait la dissolution et le désarmement de toutes les milices, dénonçant ainsi le monopole exercé par le Hezbollah sur l’État : «Le Liban est un otage aujourd’hui du Hezbollah qui impose aux autres des guerres qu’ils ne désirent pas. Ses décisions et ses actions en Syrie et ailleurs ont des répercussions sur l’ensemble des Libanais et sur la situation économique».


Critiques de l’Arabie saoudite


Salman ben Abdel Aziz


Mais le Hezbollah a un ennemi d’un autre poids. Le gouvernement saoudien, qui soutient les rebelles syriens, a critiqué l’intervention armée du mouvement chiite libanais dans la guerre civile en Syrie. Le prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz et ministre de la Défense, a dénoncé en Conseil des ministres «la flagrante intervention du Hezbollah libanais dans la crise syrienne».
     L'Arabie saoudite, qui est le chef de file des monarchies du Golfe, avait annoncé en juin qu’elle envisageait de prendre «des mesures contre les intérêts du Hezbollah en représailles à son intervention armée dans les combats en Syrie». Il n’est donc pas impossible donc que le royaume ait mandaté quelques sous-traitants pour donner une leçon à la milice chiite coupable de s'opposer aux décisions du royaume.

Ainsi le Hezbollah peut se vanter d’avoir des ennemis nombreux qui ne lui veulent pas que du bien et il n’est pas nécessaire de pointer du doigt seulement Israël qui n’a qu’une seule cible, Hassan Nasrallah dans son bunker. Mais il n’est pas dans les méthodes israéliennes de détruire tout un quartier de Beyrouth, même avec des missiles précis, pour parvenir à ses fins. Il laisse aux tenants de la barbarie le soin de s’entretuer par des méthodes qui ne relèvent pas de la tradition israélienne. On peut à la rigueur se réjouir des guerres intestines qui déciment ceux qui veulent rayer Israël de la carte du monde. Mais se réjouir n'est pas s'accuser. L'irakisation du Liban est en marche.


6 commentaires:

Gérard AMSELLEM a dit…

Ils sont tellement cons, qu'ils ne se rendent pas compte, qu'en accusant Israël ils renforcent l'image de cette toute puissance de Tsahal....venir faire exploser une voiture bourrée de dynamite en plein cœur du fief du Hezbolah...c'est quand même balaise...mon p'tit doigt me dit que les sunnites ont donné quand même un p'tit coup de main...mais chuuuut !

Michel LEVY a dit…

C'est totalement dramatique, ils refusent de voir leur problème, et montrent aux gens un épouvantail au lieu de regarder la vérité en face, de voir qui sont leurs véritables amis et leurs véritables ennemis. Ils vont se faire bouffer en accusant les moulins à vent.

邓大平 עמנואל דובשק Emmanuel Doubchak a dit…

Trouver un commando suicide en Israël, c'est comme chercher un gisement de glace dans le Sahara. Il faut malheureusement dresser un liban/bilan bien négatif de la capacité de nos voisins du nord à se regarder le nombril avec objectivité, ou du moins, de décrire ce qu'ils voient vraiment.

Avraham NATAF a dit…

Avec tous les problèmes qui secouent le monde de l"islam, nous assistons peut-être à l'avortement du réveil Arabe. Que de temps et d'énergie gaspillés alors que la Chine et l'Inde
s'installent dans les fauteuils des Grands. Les premiers succès arabes devaient beaucoup à la tolérance, à la pensée rationnelle et scientifiques (Algèbre, la médecine, l'administration de cet empire). Et Israël au milieu de ces volcans.

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

Lorsque je considère le peu de courage politique, le manque d'esprit de décision des pays occidentaux et particulièrement de la France dans cette région où elle a été si influente par le passé, il m'arrive de me dire que c'est Israël, et lui seul, qui sera encore capable, et aura encore le coeur, d'y défendre nos valeurs auxquelles nous semblons avoir renoncé par lâcheté.

Très cordialement

mehdi mountather a dit…

Ces terroristes Qaida Aqmi en Syrie en Algérie en Irak et dans le monde des diables humains pire que les vrais diables aucune relation avec l'islam leurs objectif de tuer le maximum des musulmans pour satisfaire satan et pour donner une mauvaise image a l'islam pour que les non musulmans ne convertissent pas a l'islam si la fin du monde les premiers a l'enfer avec Bachar assed leurs fin par balles arrêt cardiaque les virus accident de la route déluge séisme crash d'avion surtout leurs fondateurs thawahri général major de satan sa fin comme son idole Benladen ces criminels les vrais ennemis de l'islam ils ont dépasser satan avec ces crimes