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mardi 18 décembre 2012

SOLIDARITÉ

Réponse au texte de Jean SMIA 

 
SOLIDARITÉ

Par Jacques BENILLOUCHE

Hôtel particulier de Depardieu à Paris

         On donne trop d’importance à cette affaire qui ne mérite pas la publicité qui lui est faite. Gérard Depardieu n’est pas le seul à avoir fui la France. Beaucoup d’autres l’ont fait avant lui, parfois après une fraude fiscale mémorable. A la différence, il payera intégralement ses impôts dus à ce jour jusqu’au dernier centime. Il ne fait qu’appliquer et exploiter des articles de lois qui lui sont certes favorables mais qui ne le qualifient pas pour autant de délinquant fiscal. 
        Mais l'idée qu'il sera spolié de ses biens est fausse car l'Etat ne touchera pas à ses biens mais seulement à une partie de ses revenus sachant qu'il pourra continuer à garder au moins 80.000 euros par mois, 57 smics, au delà desquels ses revenus seront amputés de 75%. 
 



Sacrifices
 

            Il serait fastidieux de donner la liste des centaines de français qui se sont installés à l’étranger depuis dix ans sans qu’il soit nécessaire d’incriminer uniquement le gouvernement actuel qui vient à peine de s’installer. Cela s’est toujours fait et cela continuera à se faire. Mais certains aspects de cet exil ne sont pas totalement explicités alors qu'ils imposent des sacrifices élevés. La résidence à l’étranger n’est actée que si le contribuable passe plus de six mois à l’étranger et qu’il ne dispose pas de biens immobiliers qui peuvent être assimilés à une résidence principale. Il ne sera pas totalement exonéré et il continuera à payer des impôts sur certains revenus en France. Mais les sacrifices imposés à l'exilé expliquent les nombreux retours en France de ceux qui ne supportent pas de vivre loin de leur culture, de leurs amis et de leur famille.

Le "Chateau" à Néchin en Belgique

            Vendre un "château" en plein Paris pour vivre misérablement dans une maisonnette dans le pays de la bière et de la frite impose de changer de vie et de mentalité. A quoi sert d’être assis sur un tas d’or et de ne pas en profiter d’autant plus qu’un accident est vite arrivé et que la cirrhose du foie risque de mettre précocement un terme aux plaisirs de la vie. Cela rappelle les années 1970-1980 lorsque certains magnats du Sentier vivaient dans des Hlm et roulaient en 4L parce que le smic qu’ils s’étaient imposé ne leur permettait pas de vivre intensément avec les "Pascals" qu’ils emmagasinaient dans les boites à chaussures plutôt que de payer des impôts. Ces gens-là, comme disait Brel,  ne vivaient qu’un mois par an en vacances à brûler leur «noir» dans des hôtels de luxe à l'étranger. Certains même, imprévoyants, se trouvent aujourd’hui à ne disposer que d’une retraite de miséreux parce qu’ils n’ont pas suffisamment cotisé.
 

Solidarité

 

Mais dans tous les commentaires de la presse, jamais le mot de solidarité n’a été prononcé. Jamais le mot de services publics n’a été soulevé.  Deux de mes enfants ont fait les Grandes Écoles qui ne m’ont coûté aucun centime alors qu’eux, paient aujourd’hui plus de 15.000 dollars par an dès l’école primaire parce que leur activité professionnelle les a conduits aux États-Unis. La France dispose des meilleurs médecins et des meilleurs hôpitaux qui ne coûtent rien sauf aux contribuables qui doivent mettre la main à la poche.  D’ailleurs les expatriés n’hésitent jamais à se faire soigner dans le pays qu’ils ont quitté pour quelques centimes. 
Nous vivons dans un monde égoïste où chacun veut exister, seul dans une bulle alors que la structure de la société entraine les riches à devenir plus riches et les pauvres encore plus misérables. La mondialisation a aussi frappé dans ce domaine puisque tous les pays souffrent de cette même dérégulation. En Israël la pauvreté s’accentue aussi et elle ne touche pas uniquement les arabes et les religieux orthodoxes mais les classes moyennes et défavorisées. C’est un fait indéniable que l’on peut constater dès que l’on s’éloigne de Tel-Aviv pour entrer dans des villes qui, parfois, n’ont rien à envier à celles du Tiers-Monde. D’où peut provenir l’argent sinon des riches ?
Sdf religieux en Israël

            Le problème de la répartition des richesses se pose beaucoup plus que le problème de l’impôt mais la solidarité s’étiole de jour en jour parce que des irréductibles pensent à tort que leur coffre-fort suivra le cortège de leurs obsèques.

           

2 commentaires:

Marc a dit…

C'est exactement cette solidarité qui manque aux gens d'aujourd'hui. On poursuit son chemin seul, sans aider personne à devenir comme nous. Au contraire, on a peur que les autres nous pillent. Pourtant il faut se rendre à l'évidence, partager n'a jamais fait de mal.

Vanessa a dit…

Changer de train de vie comme ça, c'est très difficile. Moi même je n'arrive pas du tout à m'adapter au changement d'une tranche à l'autre de revenus. Mais comme on dit, "bien mal acquis ne profite jamais". Donc, je pense qu'il devait s'y attendre aussi.