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jeudi 6 septembre 2012

INEFFICIENCE GOUVERNEMENTALE ET INNOVATIONS



INEFFICIENCE GOUVERNEMENTALE ET INNOVATIONS

Par Johann HABIB
Avocat Israélien
copyright © Temps et Contretemps

Tendance

Marius Nacht (Checkpoint)
Avec un marché intérieur actif, mais assez limité par le nombre d'habitants, les entreprises israéliennes sont très orientées vers le commerce extérieur. Dès lors, notre économie est particulièrement sensible aux fluctuations conjoncturelles.



Cette dépendance peut, dans une période de turbulence comme la nôtre, expliquer une certaine prudence, voire une politique budgétaire très rigoureuse. D'autant qu'Israël n'est pas les Pays-Bas et évolue dans un environnement hostile. «Au Proche- Orient, les faibles n'ont pas leur place» déclarait récemment Ehud Barak.

Cependant, la crise mondiale actuelle ne peut servir de prétexte à certains choix de finances publiques et au mauvais état des infrastructures nationales.

Finances publiques

Netanyahou et Steinitz

Le gouvernement israélien poursuit les hausses de taxes indirectes. Mais cette fois-ci, il semble que Steinitz et Netanyahou n'ont pas mesuré le trop plein des israéliens en la matière. La hausse vertigineuse de 1% de la tva et de 11 centimes d’euro du litre d'essence font plus de vagues qu'attendues malgré la situation sécuritaire, la préparation des fêtes juives et la rentrée scolaire. 

L'agence de notation Moody's (Cf. Calcalist du 3 Septembre 2012) a conservé la note A1 pour Israël, mais alerte le gouvernement sur les conséquences des turbulences dans la zone euro et de l'arrêt de la fourniture en gaz égyptien. Elle l'épingle sur l'instabilité gouvernementale, le risque de révolte sociale, la corruption et l'incapacité à fournir des nouveaux logements à prix abordables. 

Il est notable, qu'outre ces avertissements, l'agence, comme l'auteur de ces lignes voilà quelques semaines, regrette que les  leaders gouvernementaux n'aient pas profité de la majorité historique dont ils disposaient, pour aboutir à des avancées concrètes dans le dossier du conflit avec les palestiniens.

Mouvement social 2.0.
Trajtenberg

Par ailleurs, il semble qu'un mouvement social moins spectaculaire mais plus profond prenne forme, paradoxalement depuis les propositions de la commission Trajtenberg de l'an passé. Il a déjà été évoqué ici l'intérêt de la population pour le parti politique «il y a un avenir» de Yaïr Lapid, qui fait actuellement un travail de réflexion de fond dans tous les domaines de la société : éducation, service national, dépenses publiques et situation des classes moyennes. 

Un autre mouvement social «réveillez-vous!» (Orou) est initié depuis un an par Marius Nacht, fondateur de Checkpoint, société phare de la high-tech israélienne. Dans une longue interview au journal Globes du 4 Septembre, ce discret vice-président de cinquante ans, né en Roumanie, revendique au nom de son mouvement apolitique incarner la révolte sociale 2.0. sur le long terme. «Il ne s'agit pas de gagner un sprint mais un marathon», indique-t-il en fustigeant le gouvernement, qui trouve toujours un prétexte, comme la loi Tal ou la menace iranienne, pour ne pas agir dans l'intérêt de la majorité. A suivre.

Baisse de compétitivité


En outre, Calcalist nous apprend, le 5 septembre, que la compétitivité israélienne a baissé de quatre places, passant du 22e au 26e rang mondial, derrière des pays comme les Emirats, la Malaisie ou la France.  Le pays, malgré son fabuleux 3e rang mondial en matière d'innovation et un accès facile au capital-risque, est lourdement lesté par une bureaucratie omniprésente, voire paralysante, et un enseignement catastrophique dans certains domaines comme en mathématiques.
Clé USB

C'est bien un système entier qui est à revoir, en utilisant les formidables énergies créatives déjà présentes en Israël. Au pays de la clé USB et de la voiture électrique, au pays où les Prix Nobel en sciences participent à un clip de nouvelle année en dansant, on devrait avoir l'esprit assez ouvert pour réinventer un moyen de mieux répartir efforts et richesses, et permettre à chacun d'accéder à la connaissance et au bonheur en préservant nos acquis. L'impulsion semble être donnée, il reste à trouver la volonté politique.

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