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jeudi 9 août 2012

MERAH : C’ÉTAIT BIEN COUSU DE FIL BLANC


MERAH : C’ÉTAIT BIEN COUSU DE FIL BLANC

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps

Mohamed Merah

Dans un article daté du 22 mars 2012  intitulé «Merah : Questions sur un assaut», nous avions mis en évidence tous les points d’ombre et les invraisemblances de cette affaire. Et pourtant nous n’avions chez nous, ni expert policier et ni journaliste introduit dans les rouages des services de renseignements français.


Logique naïve

La logique seule commandait de se poser des questions sur la mort brutale du tueur de Toulouse. Ce décès s’apparentait, selon l'hypothèse de notre article, à une élimination politique pour l’empêcher de parler et de révéler qu’il était en fait un jouet manipulé par les services français.
Si certains dirigeants n’avaient pas été aveuglés par «l’intérêt suprême» du service ou par une simple aubaine d’infiltration des milieux islamiques, ils auraient dû l'arrêter à temps pour empêcher la mort d’un rabbin et de trois enfants juifs et bien sûr de trois militaires français. Les langues se délient aujourd’hui et les rapports secrets, du temps du précédent régime, dévoilent enfin le fond de l’affaire qu’on avait entrevu dans notre naïveté. 


Les documents déclassifiés de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) accréditent la piste islamiste qu’on a cherché à étouffer par l’élimination du témoin encombrant. Mohamed Merah avait été qualifié, dès 2009, de membre de la mouvance islamique de Toulouse. Cela avait été vérifié par suffisamment d’éléments concrets qui justifiaient de le neutraliser. Les services l’avaient défini comme «une nouvelle recrue toulousaine désireuse d'étudier dans les instituts coraniques du Caire». Il s’était d’ailleurs installé en Égypte, la même année, pour y apprendre l'arabe. Il avait même été impliqué, avec son frère, dans une filière d'acheminement de djihadistes en Irak, via la Syrie.

Le perdreau de l’année

Mohamed Merah n’était certainement pas le perdreau de l’année, novice et inexpérimenté, puisqu’il avait été arrêté à Kandahar, au sud de l’Afghanistan en 2010, dans un bastion djihadiste. Il ne séjournait pas là-bas uniquement pour se familiariser avec le Coran. Mais il n’avait pas été inquiété car les services de renseignements pensaient pouvoir l’exploiter et le manipuler alors qu’ils savaient qu’il s’agissait «d’un individu au lourd passé de délinquant en phase de radicalisation».
 
Au lendemain du meurtre de Toulouse on nous avait raconté, et nous n’y avions pas cru, que chez ce personnage douteux il n’y avait pas «d'activisme idéologique et pas de fréquentation de la mosquée». C’était un mensonge d’État à l’état pur.
Le Raid discrédité après l'assaut

Or les services savaient qu’il était à nouveau parti au Pakistan en 2011 et qu’il était probablement revenu «avec pour instructions de créer des réseaux de soutien ou d'accueil logistiques ou de conduire des actions armées». Cela était écrit noir sur blanc dans les rapports officiels, déclassifiés aujourd’hui, et pourtant dans l’intérêt du service, on l’a laissé agir en toute liberté pour ensuite le réduire au silence. Un rabbin et quatre enfants juifs ont payé de leur vie les errances de fonctionnaires zélés qui ont été jusqu'à laisser discréditer la police pour couvrir leurs dérives.

Le lien pour l’article du 22 mars : 

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