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mardi 23 août 2022

Affaire Rushdie : loups solitaires et fatwas loufoques par Albert NACCACHE

 


AFFAIRE RUSHDIE : LOUPS SOLITAIRES ET FATWAS LOUFOQUES


Chronique d’un papy flingueur Albert NACCACHE



Salman Rushdie

    Qualifié de suspect de l'attaque de Salman Rushdie, Hadi Matar, citoyen américain d’ascendance libanaise, plaide non coupable. Inculpé de tentative de meurtre au deuxième degré et d’agression, il est passible d'une peine maximale de 25 ans et devrait comparaître à nouveau devant le tribunal en septembre.



Hadi Matar, 24 ans, arrive pour sa mise en accusation au palais de justice du comté de Chautauqua à Mayville, New York, le 13 août 2022.
Loup solitaire

La thèse du «loup solitaire» réapparait comme c’est souvent le cas pour ce type d’affaires. Elle est souvent défendue par ceux qui ne condamnent pas tout à fait l’acte terroriste et cherchent à en diminuer la portée. Ainsi Courrier international cite des articles indiquant que Hadi Matar a agi seul et pour des motifs «qui ne sont pas très clairs». Lina Farelli de SaphirNews rapporte que l’Iran «rejette la faute sur l’écrivain», que les motivations de l’assaillant, «restent encore à éclaircir». Le directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, affirme que Hadi Matar n'avait «jamais mis les pieds au Liban». L’Iran et le Hezbollah démentent «catégoriquement» tout lien avec l’agresseur...

Sur les conseils de son avocat, Matar interviewé en prison par le New York déclare n’avoir lu que deux pages des Versets sataniques. Il a poignardé Salman Rushdie à dix reprises. Il indique «J'ai de l'estime pour l'ayatollah. Je pense que c'est quelqu'un de remarquable». Et à propos de Rushdie : «Je ne l'aime pas, je ne l'aime vraiment pas. C'est quelqu'un qui a attaqué l'islam». Il a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens.

Radicalisation de l’auteur 

Silvana Fardos, mère de Hadi Matar et son fils

Dans une interview exclusive au journal britannique DailyMail.com, Silvana Fardos, mère de Hadi Matar, a révélé comment son fils, qui a grandi aux États-Unis, a changé après un séjour d’un mois au Liban en 2018. Un séjour qui l'a transformé en «fanatique religieux». La famille est originaire du village de Yaroun, au Liban-Sud. 

Loup solitaire ou meute ?

Yaroun

         «Hadi Matar, aurait des liens avec les Gardiens de la révolution iraniens, affirment des responsables du renseignement au média américain Vice. Hadi Matar, 24 ans, est originaire de l'État du New Jersey. Samedi, le président du conseil municipal de Yaroun, un village du Liban-Sud, a affirmé à L'Orient-Le Jour que les parents de Matar, divorcés, sont originaires eux-mêmes de cette localité mais qu'ils résident aux États-Unis depuis trente ans. Sur ses comptes sur les réseaux sociaux, le suspect affichait publiquement une grande proximité avec l’extrémisme chiite et les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de Téhéran. Selon Vice World News, qui cite "des responsables du renseignement européens et moyen-orientaux", anonymes, Hadi Matar aurait été "en contact direct sur les réseaux sociaux avec les Gardiens de la révolution iraniens". Pour un responsable du contre-terrorisme d'un pays membre de l'OTAN, l'attaque au couteau "porte la marque d'une attaque guidée". Vice explique que cela implique qu'un officier du renseignement aurait incité l'assaillant à passer à l'action, sans être directement impliqué dans cette attaque. "L'enquête révélera au fur et à mesure la nature exacte de ces liens", indique ce responsable ». [1]

       Autre témoignage, celui de l’islamologue Romain Caillet, un bon connaisseur de la mouvance musulmane extrémiste. Il présente sur Twitter Hadi Matar comme «un chiite libanais d’obédience khomeyniste». Selon Romain Caillet, sur le profil Facebook de l’agresseur présumé sont affichées des photos de «figures du régime iranien, ainsi que son fondateur, l’Ayatollah Khomeyni»

La fatwa

Ruhollah Khomeiny, le Guide suprême du régime clérical iranien, n’avait pas lu le livre Les Versets sataniques qui ne pouvait être qu’un livre satanique, n’ayant d’autres fins que l’insulte ou le blasphème. Il publia le 14 février 1989 cette fatwa (décret religieux) : «Au nom de Dieu tout-puissant. Il n’y a qu’un Dieu à qui nous retournerons tous. Je veux informer tous les musulmans que l’auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l’islam, au prophète et au Coran, aussi bien que ceux qui l’ont publié ou connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J’appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu’ils les trouvent, afin que personne n’insulte les saintetés islamiques. Celui qui sera tué sur son chemin sera considéré comme un martyr. C’est la volonté de Dieu. De plus, quiconque approchera l’auteur du livre, sans avoir le pouvoir de l’exécuter, devra le traduire devant le peuple afin qu’il soit puni pour ses actions. Que Dieu vous bénisse tous».

Khomeiny est même allé jusqu’à affirmer que «si un non-musulman apprenait où se trouvait Rushdie et pouvait l’exécuter plus rapidement que les musulmans, il incombait aux musulmans de payer une récompense ou des frais en échange de cet acte». « Il est vrai que ladite fatwa de l’Ayatollah Khomeiny est, métaphore oblige, une bombe nucléaire culturelle prononcée par le théoricien de la religion politique iranienne de Wilayat al Faqih (Vicariat du jurisconsulte). Dans cette doctrine politico-religieuse, le juriste-théologien ou jurisconsulte, agit en tant que vicaire terrestre, mandataire de l’Imam occulté invisible, lui-même conçu comme l’ombre de Dieu sur le monde. Les sentences d’une telle autorité canonique engagent naturellement le croyant fidèle et demeurent valides tant qu’elles n’ont pas été annulées par l’instance d’autorité qui les a proclamées. [2]

Pour la fatwa


En 2005, Khamenei, validant la fatwa de son prédécesseur, déclare que tuer Rushdie demeure licite car autorisé par la religion. De plus, en 2016, une levée de fonds organisée en Iran par plusieurs médias, a réussi à augmenter la prime de la tête de Rushdie d’un montant de 600.000 dollars américains. Elle se monte actuellement à trois millions de dollars. Pour un croyant convaincu d’être le justicier de Dieu, la connaissance de l’ennemi est tout à fait secondaire. Le combat ne se déroule pas dans le contexte guerrier classique d’un face-à-face mais dans un conflit asymétrique où le visage de l’ennemi disparaît au profit d’une métaphore : le criminel, l’infidèle, l’occupant, l’apostat, etc.  Le compte Twitter @khamenei_ir, qui reprend les opinions de Khamenei a posté en 2019 que la fatwa était «irrévocable».

Cheikh Sadek al-Naboulsi, un des porte-parole du Hezbollah, a justifié la fatwa de 1989, appelant à tuer l’écrivain britannique d’origine indienne, Salman Rushdie, par le fait qu’elle a été émise par la plus haute autorité islamique, l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny. Il a considéré qu’elle est destinée à tout musulman authentique. À ses yeux, la diplomatie iranienne ne serait qu’un détail lié à des intérêts ponctuels, notamment les négociations nucléaires avec les États-Unis. Les effets de la position diplomatique iranienne s’arrêtent donc à ce stade, et ne sont nullement liés au projet ultime, qui est l’État de Wilayat al-Fakih. Celui-ci ne reconnaît aucune loi, locale ou internationale, parce qu’il s’estime au-dessus de tous ces textes dans la mesure où il considère qu’il tire son autorité de Dieu… N’est-il pas un ayatollah et ne représente-t-il pas l’esprit de Dieu (Rouhollah) ?

Sur cette photo d’archives prise le 26 février 1989, le Hezbollah brûle une effigie de l’écrivain britannique Salman Rushdie.


        La presse iranienne a largement célébré cette attaque. Le principal quotidien Kayhan, a félicité l'agresseur : «Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie. Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau».

Ciao les préjugés

Dans un programme éducatif religieux intitulé : La Casa del Hikma Saphirnews s’interroge : La fatwa, une condamnation à mort ? «La fatwa est un des vocables de l'islam d'un usage désormais répandu en France mais dont le sens originel est largement dévoyé. Alors, que faut-il comprendre de ce mot ? Faut-il ne l'associer qu’à une menace ou à une condamnation à mort ? C'est le thème du premier épisode de la saison 2 de la série La Casa del Hikma. Ciao les préjugés. L’entrée dans le langage courant du terme fatwa dans les sociétés occidentales s’est accompagnée, au gré de tragiques actualités à travers le monde, de discours simplistes et caricaturaux, porteurs en conséquence de confusions sur cette notion. La fatwa renvoie malheureusement dans de nombreux esprits à l'anathème, à une menace de mort et à un appel au crime. L’usage de plus en plus répandu de l’expression « lancer une fatwa sur la tête de quelqu’un » en France en est d’ailleurs un exemple manifeste, entendue notamment à maintes reprises après l’odieux assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.  Ce détournement de sens, qui ne part pas de nulle part et dont des musulmans sont aussi responsables, s’inscrit dans un continuum avec les préjugés traversant la notion de « charia » dès lors qu’elle est réduite à un système pénal archaïque présenté comme islamique et qui prévoirait uniquement des sanctions, en particulier des châtiments corporels. Or, la fatwa est avant tout un avis juridique consultatif émis pour toute question – parfois même jugés loufoques – par des spécialistes de la jurisprudence islamique et qui peut avoir dans des pays musulmans (et pas ailleurs) une valeur décisionnelle selon le système politique adopté par les Etats ou encore la place accordée au pouvoir religieux. Une fatwa ne revêt jamais un caractère intemporel. Pour Tareq Oubrou, ce qui est permis aujourd’hui peut être interdit demain. C’est le contexte qui détermine l’intensité normative de la fatwa. Après avoir expliqué le jihad et la charia, c’est à nouveau avec Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux, que La Casa del Hikma consacre une vidéo sur la notion de fatwa». [3]

Fatwa loufoque


Le tweet de Chems-Eddine Hafiz

Samedi 13 août, Salman Rushdie vient d’être poignardé lors d’une conférence donnée aux Etats-Unis. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), modéré, publie sur les réseaux sociaux un texte au contenu violent.

Le tweet de Chems-Eddine Hafiz

        Devant le tollé provoqué, le message a été rapidement retiré. Hafiz observe les jours suivants dans un long silence, avant de révéler, dans la nuit du 15 août, le contenu d’une lettre ouverte adressée à Salman Rushdie. Cette lettre se veut sans équivoque. Critiquant la fatwa adressée à l’écrivain, qualifiée de message infâme, le recteur du GMP appelle les musulmans à avoir l’esprit plus ouvert : « Le jour où nous comprendrons que la critique de l’islam n’affaiblit en rien notre foi, alors une nouvelle étape vers un progrès possible commencera». Dans la lettre adressée à #SalmanRushdie, il lui souhaite un prompt rétablissement et lui exprime son total rejet de la tentative d’assassinat dont il a été victime.

Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra, répond à @chemshafiz : «J’eusse aimé que ce tweet fusse le premier sans ce troublant retard à l’allumage». De quoi rassurer Salman Rushdie ?  L'auteur d'Harry Potter, J. K. Rowling a reçu une menace de mort sur Twitter après avoir publié un message de soutien à Salman Rushdie, «Ne t'inquiète pas, tu es la suivante».

La journaliste Dima Sadek


Après avoir publié sur son compte Twitter une photo du commandant de la force Al-Qods, au sein des Pasdaran iraniens Kassem Soleimani et du leader de la révolution islamique en Iran, Ruhollah Khomeiny avec, pour légende, Versets sataniques, la journaliste Dima Sadek, réputée pour être aux premières lignes de l’opposition au Hezbollah, est victime d’une violente campagne menée contre elle par l’armée électronique de la formation pro-iranienne. Un photographe de presse, Hassan Chaabane, est également menacé par des partisans du Hezbollah. Dima Sadek dénonce une campagne «d'incitation au meurtre» contre sa personne menée notamment par le fils de Hassan Nasrallah.

 

[1] OLJ / le 15 août 2022

[2] Antoine Courban, Ici Beyrouth 15 août 2022

[3] Hanan Ben Rhouma Rédactrice en chef de Saphirnews 13 avril 2021

3 commentaires:

NAZIHA TABAINIA a dit…

أما قصية سلمان رشدي فهي مأساة قديمة جديدة تتكرر على مر الأعوام لأنناـ بكل بساطة ـ نمشي إلى الوراء نفكر بعقلية قديمة ندعي التقدم وحرية الفكر و الرأي و المعتقد..و.. و.. القضية ليست قضية دبن، ليست قصيد الدفاع عن الإسلام. ما حصل لسلمان رشدي ليس قضية..لا توجد قضية ، يوجد اعتداء
بلا مبرر.. إنسان متعلم مثقف ليس له من سلاح سوى القلم والإبداع في مواجهة إنسان لم يتعلم ام يتثقف لا يحسن استعمال القلم وإعمال الفكر، له سلاح يطعن به ويقتل به وينهي حياة الأبرياء .. شدّ ني كثيرا عنوان المقال للكاتب الصحفي " ألبرت نقاش" الصحفي الكاتب لا يدين ولا يدافع، لكنه يثير مأساة سلمان رشدي الإنسان المتعلم " ألبرت نقاش" الصحفي يرى سلمان رشدي المثقف الذي بحمل القلم و يُعمل الفكر " وحيدا".. منزوعَ السلاح قد غُلب على أمرع بسبب الجهل والتعنت والتعصب وعدم فهم الدين و تفسير فكر سلمان رشدي بلا دراسة بلا بحوث بلا معرفة .. كل الذين يداوفعون على الدين ـ في كل الديانات ـ لا يقرأون .. يدخلون في معارك ساخنة تؤدي إلى التطاحن و والجدل العقيم وهم لا يقرأون ..، يجادلون عن قلة معرفة وعدم فهم وتعصب لأفكار بالية ..أصبح مزعجا جدا، جدا أن تتعلم و تقرأ و تلهث وراء المعرفة و تجد نسفك أمام متعصبا لرأي أو فكرة يدعي المعرفة و يريد أن يزرعها في تفكيرك لتحصد معه الجهل.. أصبح مزعجا جدا أن تُجبر على الصمت أن تعيش الخوف وغيرك،.. ويحيا الجاهل و يتمتع بجهله و فتاويه و ترهاته الدينية الفارغة ةيحمس لها وأنت تتفرج.. لا أعتقد أن سلمان رشدي بعد أن يتعافى سيخاف وينقطع عن الإدلاء بآرائه في مجاله.. ولكن قد يخاف غيره.. قد يخاف كل إنسان يفكر بعقله فيخرس لسانه و يحجم قلمه عن الكتابة .. ويصبح تابعا للمتعصب و المتعنت و الكافر بكل فكرة جديدة تهم الحياة والدين . و هذا ما بدأ يشعر به العديد من المفكرين و المثقفين.. خاصة في السنوات الأخيرة.. لقد أصبح المتعلم يخجل من أن تتكلم في مجاله أو أن يتدخل بفكرة.. لأن الكل أصبح يتكلم و يتدخل بأفكار غريبة ليس لها جذور أفكار " شارعية " يتداولها العامة في الشارع في الحافلة في محطات القطارات وسط المجموعات المتزاحمة على الأخبار اليومية داخل المقاهي ما يجعل الواحد يتساءل.. لماذا تعلم ؟؟ ماذا سيفعل أمام جهل الجاهلين وهل مازالت الشهادة العلمية صالحة؟؟.

Anonyme a dit…

Traduction de l’opinion en langue arabe à partir de Google
L'attentat contre Salman Rushdie est une tragédie ancienne et nouvelle qui s'est répétée au fil des ans parce que nous revendiquons le progrès et la liberté de pensée, d'opinion et de croyance. Il ne s’agit pas de la défense de l’islam mais d’une agression sans justification.
Une personne instruite, éduquée qui n'a d'autre arme que la plume et la créativité se trouve face à une personne qui n'a pas appris, n’est pas est éduquée et ne sait pas utiliser la plume et dont la seule pensée est de poignarder et tuer et mettre fin à la vie d'innocents.
Tous ceux qui prônent la religion - dans toutes les religions - ne lisent pas.. Ils entrent dans des batailles acharnées qui mènent à la discorde et au débat stérile alors qu'ils ne lisent pas.. Ils se disputent sur l'ignorance, l'incompréhension et l'intolérance des idées dépassées.
C'est devenu très ennuyeux, très ennuyeux d'apprendre, de lire et de courir après le savoir et de se retrouver en danger devant un fanatique meurtrier. C'est devenu très ennuyeux d'être contraint au silence et de vivre dans la peur.
L'ignorant se satisfait de son ignorance, des fatwas et des bêtises religieuses vides, il s'enthousiasme de son fanatisme.
Je pense que Salman Rushdie, après sa guérison, aura peur et cessera d'exprimer ses opinions dans son domaine..
C’est ce que beaucoup de penseurs et d'intellectuels ont commencé à ressentir.. Surtout ces dernières années. La personne instruite a honte de parler dans son domaine ou d'interférer avec une idée intolérante. Parce que tout le monde commence à parler et à interférer avec des idées intolérantes qui n'ont pas de fondements et qui circulent parmi le public, dans la rue, dans les bus, dans les gares, parmi les groupes qui se bousculent pour l'information quotidienne dans les cafés, ces idées intolérantes qui deviennent la pensée dominante par ce phénomène de foule, ce qui fait qu'on ne peut plus s’y opposer

Georges Kabi a dit…

La plupart, si ce n'est la totalite des personnes attaquant les "Versets Sataniques" ne l'ont pas lu. Je ne suis pas musulman, j'ai lu le gros pave de Salman Rushdie, il m'a paru assezennuyeux, mais je devais le lire, rien que pour comprendre la partie adverse. Et je ne comprends pas...