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lundi 29 novembre 2021

RadioJ : le dossier 4000 du procès Netanyahou

 

RadioJ : Grand Journal du 23 novembre 2021

LE DOSSIER 4000 DU PROCÈS NETANYAHOU 


Jacques BENILLOUCHE au micro de Steve NADJAR


Netanyahu au tribunal, Amir Ohana et Galit Distel Atbrian en arrière-plan


Le dossier 4000 concerne une accusation de corruption, fraude et abus de confiance contre Benjamin Netanyahou. L’ancien premier ministre est suspecté d'avoir modifié la réglementation israélienne pour favoriser les affaires du magnat des médias, Shaoul Elovitch, actionnaire principal du fournisseur d'accès internet Bezeq et propriétaire de plusieurs sites web d'information. À l'époque des faits, Netanyahou avait pris la décision de cumuler les fonctions de ministre de la Communication et de Premier ministre pour mieux gérer le dossier

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Emission partie/1

Emission partie/2



Le parquet le soupçonne avec son épouse Sara, d’avoir privilégié de manière illicite et lucrative les intérêts de l’actionnaire majoritaire de Bezeq, Shaoul Elovitch, en échange d’une couverture positive des actions du Premier ministre sur le site d’information Walla, propriété de Bezeq. En contrepartie, l'objectif d'Elovitch était d'obtenir l'approbation de la fusion Bezeq-YES souhaitée sans avoir à accepter des réformes majeures qui renforceraient la concurrence dans le secteur des télécommunications.

Shaoul Elovitch


Ce dernier et son épouse Iris sont également mis en examen pour corruption, obstruction à la justice, obstruction à une enquête policière et blanchiment d'argent. A ce procès, Nir Heifetz est le témoin vedette de l'État contre Netanyahou ce qui veut dire que Heifetz a négocié au préalable avec le Procureur une immunité ou, à la rigueur, une peine à minima, sans prison ferme, sous réserve de dévoiler des informations vraiment confidentielles pour justifier l'accord. 

Nir Heifetz était au cours des années 2009-2010 et 2014-2017, l'un des conseillers les plus proches de Netanyahou, l’ayant vu de près se concentrer sur son image médiatique avant toute autre question. C’est dire l’importance de son témoignage. A la barre des témoins, il a déclaré qu’il avait transmis des exigences de la part du propriétaire de Bezeq, Shaoul Elovitch, sur l’identité des personnalités que le magnat des télécommunications souhaitait voir au poste de ministre des Communications après le départ de Gilad Erdan, qui avait pris un nouveau poste. Il tenait à avoir un droit de regard sur la personne susceptible de diriger le ministère chargé de l'accord de fusion potentiel entre son entreprise Bezeq et la firme satellite YES, une fusion qui devait ramener des millions de shekels à l’homme d’affaires. Elovitch a donné une liste limitée de noms avec respectivement Tzachi Hanegbi et Ophir Akunis en premier choix. C’est pour cela que Netanyahou a préféré prendre lui-même ce portefeuille pour mieux contrôler l'opération    

Nir Hefetz à la cour de district de Jérusalem


         Heifetz a confirmé que Netanyahou était informé régulièrement des conversations qu’il avait avec le propriétaire de Bezeq : «100% sûr, je me souviens d’avoir transmis les messages d’Elovitch, tels que je les percevais, à Netanyahou. Les discussions que j’avais avec Elovitch n’avaient pas lieu dans le dos de Netanyahou. Son attitude était de contacter le propriétaire et d’aller droit au but». 

Heifetz a expliqué dans son témoignage qu’il avait pris en charge à la fois les affaires relatives au parti du Likoud et les affaires privées de la famille Netanyahou : «Netanyahou se préoccupait des questions liées aux médias presque de la même manière dont il s’inquiétait des dossiers sécuritaires. Netanyahu est plus qu’un maniaque du contrôle. Quand on en vient aux médias, il veut tout savoir, tout, jusqu’aux moindres détails.  S’occuper de la famille Netanyahou faisait partie du contrat de travail. J’ai considéré cela comme une requête nécessaire parce que l’attention portée par les médias à la famille interférait de manière très importante avec la gestion du pays par le Premier ministre».



Heifetz a évoqué la profonde implication de l’épouse et du fils du Premier ministre dans les médias quand Netanyahou était au pouvoir. Il a témoigné de l’intervention de Sara Netanyahu dans l’embauche des porte-paroles au sein du Bureau du Premier ministre dont une  partie de leur travail consistait à «corriger les injustices historiques à l’encontre de Sara Netanyahou». La famille a été impliquée lors du sauvetage de la chaine de télévision 20, réputée d’extrême-droite, qui avait manqué de s’effondrer. Yaïr Netanyahou, avait lui-même imposé une liste de noms de journalistes à embaucher. D’ailleurs Yaïr et Sara Netanyahu, mauvais génies du pouvoir, ont été impliqués dans le choix d’Eran Tiefenbrunn au poste de rédacteur-en-chef sur le site d’information Walla sous réserve que ce dernier écrive des articles défavorables au propriétaire du journal Yediot Aharonot, Noni Mozes. 

Shlomo Filber


Yaïr Netanyahu est également interrogé sur ses liens avec Shlomo Filber, un ancien confident du Premier ministre nommé directeur-général du ministère des Communications. Benjamin Netanyahou est soupçonné d’avoir utilisé Filber pour faire avancer des décisions réglementaires au profit de Shaoul Elovitch.

Heifetz avait fait des milliers d’enregistrements de conversations pendant toutes les années où il a travaillé avec la famille Netanyahou d'où l’importance de son témoignage. Il a peint un portrait de Benjamin Netanyahou obsédé par les médias et cette obsession a conduit à sa chute. On ne pouvait croire qu'un premier ministre, avec une telle aura, était si attaché à son image telle qu'elle apparait dans les médias. Il ne montrait pas en fait qu'il manquait d'assurance puisqu'il avait toujours besoin qu'on le caresse dans le sens du poil. 

 

1 commentaire:

Georges Kabi a dit…

Apres les depositions de Heifez au tribunal, depositions qui se contredisent, il est probable que le dossier 4000 soit ferme. Il ne restera plus que le dossier 1000 ou Bibi est accuse d'avoir accepte des pots-de-vin. La aussi, cela se reduit a "Il a dit, j'ai dit", en fin de compte, tout ce tralala de soit-disante justice se terminera en queue de poisson, ce qui aurait l'inconvennient majeur de tracer la voie d'un changement constitutionnel de l'Etat d'Israe;, le transformant d'une democratie parlementaire en une dictature, bref recadrant cet Etat dans le paysage moyen-oriental.