Les
relations entre le Maroc et l’Algérie sont traditionnellement difficiles et
froides et caractérisées par une rivalité pour le leadership de la région, ce
qui a empêché la formation d’un Maghreb arabe uni malgré les soixante années d’indépendance.
La rupture du cessez-le-feu entre les forces
indépendantistes du Front Polisario soutenues par l’Algérie et le Maroc a
entrainé une escalade violente entre le Maroc et l'Algérie. Détérioration des
relations diplomatiques puis leur rupture complète en août 2021, fermeture de
l’espace aérien algérien à tous les avions marocains et arrêt des
approvisionnements en gaz algérien.
Ce conflit s’est aggravé avec la
décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté territoriale de Rabat
sur l'ensemble du Sahara occidental et, en parallèle, avec la reconnaissance politique
mutuelle entre le Maroc et Israël.
Maroc- Algérie |
Le Maroc veut porter un coup sévère
à ses adversaires historiques. Le Maroc et l'Algérie voient dans le Sahara
occidental et dans la question qui s'y rattache un facteur géopolitique
important capable de définir, positivement ou négativement, leurs destins
respectifs en matière de politique étrangère continentale. Tous deux trouvent
dans le territoire sahraoui une porte d'entrée vers l'Afrique sahélienne et
plus généralement, vers l'Afrique de l'Ouest.
Le roi du Maroc Mohammed VI |
Maroc : «le Sahara n’est pas à négocier»,
rappelle Mohammed VI [1]. Dans
son discours à la nation, le 6 novembre 2021, à Fès. «Le Sahara occidental
n’est pas à négocier», a déclaré le roi du Maroc. «Aujourd’hui comme par
le passé, la Marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une
quelconque tractation», a souligné le monarque marocain, dans un discours
retransmis par la télévision nationale. «De fait, la Marocanité du Sahara
est une vérité aussi pérenne qu’immuable. Elle ne souffre, de ce fait, aucune
contestation», a assuré Mohammed VI.
Ce discours
a été prononcé à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche Verte vers
le Sahara occidental. En novembre 1975, à l’appel du roi Hassan II, 350.000
Marocains franchirent à pied la frontière du Sahara occidental, alors colonie
espagnole, au nom de «l’appartenance» du territoire au royaume.
Restes des camions algériens calcinés. |
Dans
un communiqué diffusé le 3 novembre par l’agence de presse officielle
APS, la présidence algérienne a affirmé que «trois ressortissants
algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare» de
leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla. Deux jours
après les autorités algériennes ont évoqué un «armement sophistiqué
meurtrier», comprendre un drone. Les deux voisins se sont dotés ces
dernières années de nombreux appareils sans pilote. Le site algérien Menadefense,
qui a le premier fait état de l’attaque, estime dans un billet publié le 5
novembre que celle-ci aurait été menée par un drone, plus précisément un
Bayraktar TB2 acquis auprès de la Turquie. Entre Alger et Rabat, la crise
diplomatique s’exacerbe et l’escalade se traduit par l’acquisition d’armement
et de drones.
Algérie-Maroc drones de combat l’escalade |
L’essor du partenariat entre le Maroc et Israël
En période d’absence de relations officielles entre Israël et le Maroc, des
liens sécuritaires étaient maintenus entre les deux pays, au niveau des
renseignements et au moyen de livraisons d’armes, notamment de drones. Le
ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid s’était rendu au Maroc en
août 2021 pour inaugurer officiellement le bureau de liaison israélien à Rabat
ainsi que pour rencontrer des responsables et signer une série d’accords.
Entretien du ministre des Affaires étrangères Yair Lapid avec son homologue Nasser Bourita |
Depuis
la normalisation des relations entre les deux pays, plusieurs lignes aériennes
ont été ouvertes par les compagnies El Al et Israir. Le 12 décembre 2021, Royal
Air Maroc va également lancer des vols directs vers Tel-Aviv à raison de trois
fréquences hebdomadaires. Les accords commerciaux, économiques, scientifiques
et culturels fusent avec les voyages d’hommes et la coopération de centres
de recherche. On connaitra la semaine prochaine le contenu des nouveaux accords
militaires qui devraient renforcer le hard-power du Maroc dans un contexte
régional tendu. Ces accords de coopération sécuritaire et de défense entre les
deux pays seront signés lors d’une
cérémonie officielle.
La presse fait déjà état de divers projets :
1/ Vente de drones
2/ Fabrication conjointe de drones de combat (équipés de missiles, qui ciblent, détruisent et reviennent à leur base) comme le Harop qui a fait des prouesses en Azerbaïdjan. Des informations publiées le 15 septembre par la lettre confidentielle Africa Intelligence révèlent que Rabat envisagerait de mettre en place un programme dédié au développement de drones kamikazes en collaboration avec la filiale BlueBird Aero Systems du groupe israélien Israel Industries (IAI).
3/ Organisation d’exercices d’entraînement
conjoints à l’air libre (au vu et au su de tous).
4/ Selon le journal marocain Bledi.net
du 8 novembre 2021 : «Le Maroc envisage d’acquérir auprès d’Israël, le
système de défense anti-missile «Dôme de fer» pour se défendre contre toute
attaque du Front Polisario au Sahara, et aussi de l’Algérie».
Système Dôme de fer |
- Avec le premier voyage dans un pays d’Afrique du
Nord d’un ministre de la Défense israélien et la première fois que de tels
accords bilatéraux sont signés officiellement avec un État arabe.
- avec la
transformation de l’entité sioniste honnie par les radicaux arabes et
les islamo-gauchistes occidentaux en un État allié officiellement à une grande
monarchie arabe. C’est sans doute la fin du vieux rêve du Maghreb arabe uni mais sans doute aussi, l’exacerbation du
délire de destruction de l’État juif.
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