RT-France : Journal du 24 mai 2020
LE PROCÈS NETANYAHOU
Jacques BENILLOUCHE au micro de Grégory PETITJEAN
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Alors que tous les ministres ont été requis pour accompagner
Netanyahou au tribunal, certains se sont distingués par leur absence volontaire :
le ministre de la Santé Yuli Edelstein, le ministre de l’Énergie Yuval
Steinitz, le ministre de l’Enseignement supérieur et des Ressources en eau Zeev
Elkin, la ministre de la Protection de l’environnement Gila Gamliel et Gilad Erdan,
ministre de la Coopération régionale, qui a été nommé ambassadeur d’Israël à
l’ONU. L'absence de Benny Gantz a bien sûr été remarquée.
Netanyahou est
effectivement présumé innocent mais on lui reproche d’avoir tout fait pour délégitimer
la justice en la faisant attaquer par ses amis. Pourtant elle est servie par
des proches qu’il a nommés lui-même dans l’espoir qu’ils lui seraient
redevables. Ces personnalités ont montré qu’elles étaient dignes de leur poste.
C’est d’abord Avihai Mandelblit, le procureur de l’État, qui dirige le service juridique du gouvernement et qui a autorité exclusive pour
représenter l'État en matière pénale et administrative. Le gouvernement ne peut
entreprendre aucune action jugée illégale par le procureur général tant que les
tribunaux n'en ont pas décidé autrement. Bien que désigné par le gouvernement,
le procureur général agit en toute indépendance du système politique.
Netanyahou avait sorti de l'ombre un obscur juriste militaire inconnu de la classe politique pour le placer d'abord comme secrétaire du gouvernement et puis ensuite pour le nommer procureur de l'Etat dans l'espoir qu'il pourrait l'aider dans ses affaires judiciaires. Il avait aussi nommé le ministre de la police chargé des enquêtes nationales. Une certitude, la police et la justice n'ont fait preuve d'aucune partialité alors que Netanyahou attendait un renvoi d'ascenseur. Le procureur a eu conscience de la responsabilité qui lui incombait et a refusé tout passe-droit.
Netanyahou a tout
fait pour décaler de semaine en semaine les élections pour tenter d’avoir une
majorité qui lui donnerait l’immunité juridique. Il est
impossible de croire que la police et le Procureur, ses anciens amis, ne
disposent pas d’éléments d’accusation probants pour se lancer dans une aventure
judiciaire sans lendemain. Il est impossible de croire que
des dizaines de fonctionnaires se concertent pour l’abattre judiciairement en
toute impunité. Il est impossible de croire à un complot général de la police
et de la justice, voire à un complot politique ; ce serait désespérer de la
nature démocratique de l’État d’Israël. La thèse du "tous pourris"
tient la route quand on veut trouver des circonstances atténuantes au premier
ministre. Les avocats vont mener la danse à coup de milliers de dollars
d’honoraires.
Le plus gênant
sont les manifestations organisées par le Likoud devant le tribunal avec
l’assentiment du premier ministre, et même du président de la Knesset, pour faire pression sur les juges. Israël est
un pays démocratique ; la justice et les juges sont indépendants mais le
premier ministre agit comme s’il se croyait dans une république bananière. C’est ce
qui est triste car la justice n’est pas rendue sereinement. On montre du doigt la police, on montre du
doigt les juges, on fustige la Cour suprême dans le seul but de mettre un
dirigeant à l’abri de la justice. Il est indécent pour un premier ministre, chargé du respect des institutions, de
critiquer sa justice et de mettre en doute l’impartialité des juges.
Les avocats vont à présent prendre le relais pour plusieurs mois de procédures.
Les avocats vont à présent prendre le relais pour plusieurs mois de procédures.
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