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jeudi 17 octobre 2019

Le Munich du Kurdistan ou la faillite du monde occidental par Maxime TANDONNET



LE MUNICH DU KURDISTAN OU 
LA FAILLITE DU MONDE OCCIDENTAL

Par Maxime TANDONNET

           
Femmes kurdes

          Ce matin, deux jours après, plus personne n’en parle. Bien sûr, la comparaison avec Munich, 30 septembre 1938 est terriblement galvaudée. Bien sûr, l’histoire ne se répète jamais à l’identique, comme un fleuve ne remonte pas à sa source. Pourtant, elle ne cesse de bégayer et la lâcheté humaine, comme la bêtise et la vanité, sont toujours identiques et se reproduisent périodiquement. 



            L’Occident a abandonné les Kurdes comme jadis les Tchécoslovaques, à leur triste sort. Erdogan a lancé une invasion dirigée contre le Kurdistan syrien : villages occupés, bombardement de civils, occupation militaire, massacres de populations. Le peuple Kurde, 20 millions d’habitants, écartelé entre quatre États du Moyen-Orient, fut à maintes reprises l’allié du monde occidental, notamment pendant les deux guerres mondiales. Il fut l’objet de mille promesses de création d’un État où il pourrait vivre en paix, toujours trahies.
            Les Kurdes ont été bombardés, gazés, massacrés sous la dictature de Saddam Hussein. Ils furent en première ligne de la lutte contre l’État islamique Daesh. Les femmes kurdes ont payé un lourd tribut à la folie sanguinaire des tortionnaires. Les USA de Trump ont lamentablement abandonné leurs ex-alliés. L’Europe, ce grand corps malade, impuissant, désarticulé, terrifié par le chantage migratoire, n’a pas bougé le petit doigt (en dehors de quelques gesticulations isolées et grotesques).
            Les coups de menton et les aboiements de roquets ne servent à rien devant un dictateur. Il fallait une réaction immédiate, unitaire et implacable pour faire plier l’envahisseur. Le monde occidental est en train de sombrer en se désintégrant dans un interminable naufrage. Son malheur est celui d’un désastre politique.  Il n’a plus de dirigeants, d’hommes d’État dignes de ce nom. Les pitres ont remplacé les chefs. Pour des raisons diverses, la crétinisation des élites dirigeantes, le fanatisme narcissique qui s’empare des esprits et la dévalorisation de la fonction politique – qui attire trop d’imbéciles et de vaniteux – l’effondrement moral, politique et intellectuel de l’occident vient encore de frapper au détriment de nos amis Kurdes.

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