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jeudi 27 septembre 2018

Révélation sur les frappes israéliennes en Syrie



RÉVÉLATIONS SUR LES FRAPPES ISRAÉLIENNES EN SYRIE

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright ©  Temps et Contretemps
       
S-300 russes

          Nous vivons à l’époque des satellites et des drones et plus rien ne peut être caché, même aux meilleures armées du monde. Pourtant les Russes, déçus ou vexés de la perte de leur Iliouchine-20, continuent à diffuser des thèses contradictoires, sans oublier d’accuser Israël d’être responsable de la perte de l’avion et de le menacer des pires conséquences. Une première mesure vient d’ailleurs de tomber qui annonce la fourniture de systèmes anti-missiles S-300 à la Syrie.



Sergueï Choïgou

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé : «les forces armées syriennes seront fournies d'ici deux semaines en systèmes modernes S-300 capables d'intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et de frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs». Mais, sauf à envoyer aussi des servants russes experts, ce système ne sera pas opérationnel avant plusieurs mois.
Sergueï Choïgou justifie la décision car «nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats». Le ministère de la défense explique que «en 2013, à la demande d'Israël, nous avions suspendu la livraison des systèmes S-300 à la Syrie, qui étaient prêts à être utilisés. Or la situation a changé et cela n'est pas de notre fait». Interrogé sur ses relations avec Israël, le Kremlin a assuré que la décision concernant les S-300 n'était pas dirigée contre un État en particulier mais visait seulement à accroître la sécurité des forces militaires russes.
Système de brouillage russe Krassoukha-4

Une autre décision critique précise que les communications de tout avion voulant frapper la Syrie depuis la mer Méditerranée seront dorénavant brouillées : «La navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication de l'aviation militaire attaquant des cibles sur le territoire syrien seront supprimées dans les zones adjacentes à la Syrie en mer Méditerranée». La Russie a donc déclaré la guerre électronique contre Israël. C'est la première fois qu'une grande puissance mondiale déclare une guerre électronique contre un pays.
Le complexe Krassoukha-4, par exemple, brouille non seulement les cibles aériennes — y compris les systèmes d'aviation AWACS — mais également les radars terrestres dans un rayon de 300 km.
Amikam Norkin

Le porte-parole de la Défense russe, Igor Konachenkov, estime que : «La responsabilité dans la tragédie incombe entièrement à l'Armée de l'air israélienne. Les informations trompeuses fournies par l'armée israélienne à propos des frappes n'ont pas permis à l'avion russe Il-20 de se déplacer à temps vers une zone sûre».
Tsahal enregistre toujours tout durant ses opérations militaires, au sol comme dans les airs, à des fins d’analyse ou de formation de ses officiers. La thèse russe est fantaisiste et le chef de l'armée de l'air israélienne, le général Amikam Norkin, s’est rendu à Moscou pour présenter ses conclusions concrètes et irréfutables. Il a accusé les batteries antiaériennes de l’armée syrienne «d’avoir tiré sans discrimination et sans s’assurer qu’aucun avion russe ne se trouvait dans les airs».
Je meurs de savoir ce que nous recevrons lorsque nous aurons abattu un autre avion 

Pour Norkin, les avions israéliens étaient déjà sur le chemin du retour en Israël lorsque l’IL-20 a été touché. Les batteries anti-missiles ont fonctionné pendant plus d’une demi-heure après le départ des avions israéliens. Pour convaincre les Russes, Tsahal a été contraint de diffuser ses informations sécuritaires confidentielles pour prouver que jamais les Russes n'ont été visés. Les Syriens, pris de panique, ont tiré des missiles dans toutes les directions, au sud vers le Liban, à l'est jusqu'à la Syrie et à l'ouest vers la côte, où l'avion russe a été abattu. Le général Norkin estime que cette attaque désordonnée tout azimut démontre le «saccage» de l'armée syrienne, voire son inexpérience et son manque de professionnalisme.
Destruction 747

En fait on en sait plus sur les cibles de l’aviation israélienne. Comme le montrent les images satellitaires diffusées par Tsahal, un dépôt de munitions, une usine militaire et un Boeing 747 de Fars Air Qeshm, compagnie iranienne appartenant aux Gardiens de la révolution, ont été détruits. Contrairement aux assertions syriennes, il ne s’agissait nullement d’une usine d’aluminium. L’armée syrienne avait l’intention de transférer des systèmes de fabrication d'armes à guidage de haute précision pour le Hezbollah. L’Iran n’a pas cessé d’envoyer des armements à l’armée d’Assad par l’intermédiaire de ses Iliouchine-76. Pour éviter les frappes israéliennes et transporter leur fret militaire, les Gardiens de la révolution ont utilisé des vols civils iraniens.
Destruction  hangar de stockage de munitions

Tsahal devra trouver des voies de contournement pour atteindre l'Iran en Syrie. Il ne peut renoncer à son offensive aérienne contre les bases iraniennes malgré le risque de conflit direct avec les Russes. Ce serait un aveu de faiblesse vis-à-vis du Hezbollah et de l’Iran. Tout dépendra dorénavant du choix judicieux des cibles. Si Israël est acculé par les Russes, il pourrait prendre le risque de les défier. 


On se souvient qu’en 1982, l’armée de l’air israélienne avait détruit un réseau de défense installé par la Russie dans la vallée de la Beqaa au Liban. De même en 2007, elle avait détruit le réacteur de plutonium d’origine nord-coréen à Deir Ez-Zor en activant le système Suter pour neutraliser le radar russe qui protégeait le site. A ce jour, les Russes n’ont jamais découvert quelle était la méthode employée pour les rendre "aveugles".


Par ailleurs, il serait étonnant que les Occidentaux restent passifs face au brouillage russe en Méditerranée orientale dans une zone où évoluent des navires américains, français, britanniques et bien sûr israéliens. Cela devient une affaire internationale qui devrait être discutée avec Donald Trump lors du déplacement, le 26 septembre, de Benjamin Netanyahou à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. L’affaire de l’IL-20 a dépassé les frontières du Proche-Orient. Les Russes ne peuvent dicter leur loi.


2 commentaires:

Abraham a dit…

Il faut souhaiter que la Russie ou de hauts officiers russes, bravant le Président Poutine ne cherchent pas à créer un conflit mondial à partir du Proche et Moyen Orient !

Paul Ouzi MEYERSON a dit…

Ce n'est pas la première fois que la Russie donne des systèmes anti aériens à des gogos. Avant les syriens, les missiles utilisés par les milices pro Poutine en Ukraine, résultat : un avion hollandais abattu et 200 morts