PERSPECTIVES ÉLECTORALES FIGÉES EN ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
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Alors on maudit le système électoral à la
proportionnelle intégrale alors qu’il n’est pas coupable des dérives des
dirigeants politiques qui ne savent ni s'entendre et ni se regrouper. En
Israël, il est important que toutes les composantes du peuple juif soient
représentées à la Knesset. Il appartient donc aux députés d'organiser un
gouvernement de coalition qui ne soit pas de transition et qui perdure au moins
pendant deux à trois ans ; l’idéal serait pendant toute la mandature de quatre
années. Contrairement aux critiques, le système n’est pas si mauvais puisqu’il
a tenu depuis la création de l’État.
On voit en France que la stabilité n’est pas plus grande
dans un système majoritaire, mais certaines minorités sont alors exclues de la
gouvernance et se voient obligées d’agir dans la rue à défaut d’avoir des
représentants au parlement. Le système israélien a été amélioré à l’usage pour
éliminer les fantaisistes et les individualistes, comme Flatto-Sharon seul élu
de sa liste élu en 1977, alors que 14.173 voix suffisaient pour élire un
député. En imposant un seuil électoral minimum de 3,25%, en mars 2021 il fallait
qu’une liste ait recueilli 143.327 voix pour être admise à la Knesset et chaque
député pesait 36.210 voix. Ce seuil augmente à chaque élection au fur et à
mesure que la population s'agrandit par l'alyah ce qui rend plus difficile l’accès à la
députation.
A la droite du Likoud |
L’existence de ce seuil d’éligibilité aurait dû
pousser les partis à se regrouper pour éviter la sanction. À l’exception de
l’extrême-droite, les partis se scindent au lieu de mettre leurs moyens en
commun. Les Travaillistes refusent de s’unir à Meretz parce qu’ils s’appuient
sur des sondages qui se sont pourtant toujours trompés en Israël. Rien ne va
plus au sein des religieux orthodoxes pour des questions de gros sous et non pas
pour des questions d’idéologie. Agoudat Israël et Degel Ha Torah se séparent
pour faire cavaliers seuls avec le risque de laisser sur le carreau une des
deux formations. Yamina est dans la tourmente après le départ de Naftali
Bennett et d’autres députés. Zvi Hauser et Yoaz Hendel, qui avaient rejoint
Ayelet Shaked viennent de renoncer. Ce sera certainement la fin de
l’épopée de Yamina à la Knesset. Hauser et Hendel, qui étaient très proches de
Netanyahou, ne supportent pas qu’on envisage de rejoindre le Likoud après les
élections. La haine est tenace. Des candidats de qualité, à l’instar du grand économiste Yaron Zelekha, refusent par prétention de négocier une place
éligible dans un autre grand parti et se présentent seuls sans aucune chance de
réussir.
Yaron Zelekha |
Le drame est que cette politique de listes,
totalement entre les mains des chefs de partis, empêche de faire éclore de
nouvelles pousses capables de modifier l’équilibre des vieux partis. Des jeunes
et des femmes, compétents et volontaires, sont privés d’apporter un peu de
souffle à un système vieilli, sclérosé et sans avenir. D’autres, dont la
patience était encore une vertu politique rare, décident de quitter la scène
politique après moins d’un an de présence à la Knesset. Quelques femmes
méritantes et compétentes ont fait une brève incursion dans le monde des hommes
pour devenir aussitôt leurs victimes à l’instar de Omer Jankélévitch, Hila
Peer, Michal Cotler-Wunsh, et d’autres encore. La liste Likoud ne comporte que
deux femmes dans les vingt premières places et quatre dans les suivantes
éligibles. Des rumeurs persistances prétendent que les listes ont été conçues
au sommet et que les militants avaient reçu le «conseil» de voter en
conséquence pour éliminer les contestataires et surtout les jeunes réputés pour
avoir la propension à vouloir changer les règles internes.
Benny Gantz a été de ceux qui ont ouvert les portes aux jeunes et aux inconnus. Mais plusieurs nouveaux venus ont été terrassés par les querelles internes et les guerres d’égos qui les ont décimés. Ils avaient cru à un renouvellement de la classe politique mais, finalement, les mêmes continueront à décider du sort des Israéliens, les mêmes professionnels de la politique. En 2021, les listes avaient fait la part belle aux femmes, dans une sorte de quasi-parité, orthodoxes exclus, mais en 2022, elles ont été confinées aux postes subalternes. Les jeunes ont compris qu’il fallait être retors en politique alors qu’ils ont pêché par manque d’expérience politique, par une droiture sans faille et même par naïveté.
Accord Eizenkot, Gantz et Saar |
Par ailleurs l'armée ne fait plus recette comme dans le passé. L'insertion d'un ancien chef d'Etat-major, Gadi Eizenkot, dans une liste n'a pas remué les foules dans les sondages. C'est un signe qu'Israël a changé. Mais les Israéliens choisissent en toute liberté et
on ne peut pas les accuser de respecter la démocratie ; c’est leur droit même
si les mêmes squattent le pouvoir depuis 12 ans. Le renouvellement régulier de
la classe politique n'est pas encore pour demain sachant que les pseudos
adversaires du Likoud n'ont pas appris à se regrouper. Une liste unique avec
Gantz, Lapid et Eizenkot aurait pu décrocher le pompon et se hisser à la
première place aux élections pour être désignée pour constituer la coalition.
Mais c’est sans compter sur les problèmes d’égos.
3 commentaires:
Il est bien temps de se débarrasser de parasites de la société politique , tels que Liberman et Benjamin Nathanyaou , on les trop vus , d’autre part , afin qu’il y est un gouvernent stable et solide et qu’il fasse enfin un mandat complet , il faut mettre le seuil d’éligibilité à 5 % minimum
Ca a trop duré ce système à la con où ce sont les petits partis les faiseurs de rois
L'augmentation du taux d'eligibilite avait ete une intiative de Liebermann dans le but d'elimier les partis arabes. Ils etaient 4 partia, ils ont enterre leurs ideologies et se sont presentes sur une liste communne. L'augmentation du taux d;eligibilite est en fait dependant de l'augmentation de la population. Aussi, pour changer le stteme, tout en preservant ce qui est positif, il serait bon de limiter la longevite des deputes, a obliger tous les partis a organiser des elections primaires afin que les listes puissent se renouveler.
La Gemarah nous dit que la destruction du second temple "le chorban beth hamikdash" et l'exil, le "galouth" sont survenus à cause de la haine gratuite "Sinath chinam" des juifs entre eux. Je crains fort que l'Histoire se répète, à l'heure où Israël, le juif des nations, est menacé de toutes parts, médias français compris.
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