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jeudi 21 avril 2022

Les Occidentaux dans l'impasse en Ukraine par Francis MORITZ


LES OCCIDENTAUX DANS L’IMPASSE EN UKRAINE 

Par Francis MORITZ

 

Le Chancelier autrichien rencontre Zelenky à Kiev


Contrairement à l’idée propagée par certains médias, on est loin de l’unanimité à Bruxelles. Les États membres sont en colère contre la Commission, le parlement européen est contre la position des États et la commission, la Pologne en veut à tout le monde, y compris à la France.  Que se passe-t-il derrière cette façade d’unanimité à géométrie variable ? La Pologne accuse l’Allemagne de faire obstacle à des sanctions plus sévères. «Elle   est le principal obstacle à des mesures plus strictes» a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.


Mateusz Morawiecki Premier ministre de Pologne


«Je suis très mécontent du comportement du gouvernement allemand», a déclaré Jaroslaw Kaczynski, chef du parti national conservateur PiS. «L'Allemagne pourrait fournir plus d'armes, elle pourrait se prononcer en faveur d'un embargo pétrolier». Varsovie tire aussi à boulets rouges sur l'ex-chancelière Angela Merkel au prétexte que l’Ukraine n’a pas été acceptée dans l’OTAN en 2008 au sommet de Bucarest, pratiquement dans les mêmes termes que Kiev.

 

Jaroslaw Kaczinsky Chef du parti PIS


La Pologne veut le départ de Poutine quel qu’en soit le prix. Ironie de la grande politique quand on a en mémoire les rapports antagonistes entre la Commission et la Pologne ainsi que la Hongrie.

Réunion du format de Normandie, France, Allemagne, Russie, Ukraine

         Il est vrai que le tandem franco-allemand au sein du Format de Normandie a joué les prolongations depuis 2014 dans les négociations sur les accords de Minsk, mais en évitant de résoudre les points fondamentaux pendant plusieurs années, sans résultat, sauf la poursuite de la guerre larvée du Donbass (17.000 morts à date). L’Ukraine n'a pas pu ou pas voulu les appliquer. Il fallait aussi que nos responsables politiques en tirent une analyse et une vision. Ça n’a hélas pas été le cas. Le résultat aura été la réaction de W. Poutine, de ne plus rien en attendre et d’enclencher ce qui est aujourd’hui un drame humain total pour la population ukrainienne ensuite à venir pour l’Europe, avec toutes les autres conséquences dans le monde. On n’en a pas fini de ressentir les ondes de choc de l’effet Poutine.

 

W. Poutine et Viktor Orban
        Dans l’UE, en quelques semaines on sera passé d’un front commun, à une fronde. La Hongrie, où Viktor Orban est réélu avec une majorité législative, est menacée des foudres de la Commission car il ne veut pas appliquer d’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Varsovie, qui veut la peau du Tsar du Kremlin et ne regarde pas au prix qu’il faudrait payer, s’en prend aussi au président Macron : «Président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine? Qu'avez-vous réalisé?», a déclaré le Premier ministre Morawiecki. «Négocieriez-vous avec Adolf Hitler, avec Joseph Staline, avec Pol Pot?», a-t-il ajouté dans un discours à Cracovie.

Le 11 avril, le chancelier autrichien se rendra à Moscou, pendant que cette dernière semaine Boris Johnson a suivi la visite de Mme Van der LEYEN présidente de la Commission, et chacun d’affirmer son soutien au président ukrainien. Depuis il y a des tensions entre Paris et Varsovie.  Le gouvernement français voit des va-t-en-guerre réactionnaires à l'œuvre en Pologne. Cette dernière s’est trouvé un allié encore plus belliqueux, le très honorable J. Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères. On pensait qu’il s’agissait d’un rôle diplomatique. On a dû se tromper ou il aurait changé de fonction dans la plus grande discrétion. En effet, à son retour de Kiev il a fait une déclaration qui ne souffre aucune nuance «cette guerre se gagnera sur le champ de bataille, a-t-il tweeté, en ajoutant qu’il s’agit de sa priorité numéro-1, l’UE enverra encore plus d’armes «sur mesure» selon les besoins ukrainiens.

Il s’est également prononcé pour accroitre la pression sur la Russie et ajouter des sanctions aux sanctions. Il n’a pas exigé d’embargo sur le gaz, car, affirme-t-il, cela ne mettra pas fin à la guerre. Et d’ajouter : «Tout le monde me demande, mais quand donc arrêteras-tu la fourniture du gaz ?» Pour ce qui concerne la guerre, ce n'est pas la question-clé affirme J. Borrell qui souligne que même si nous cessons d’acheter du gaz, la Russie poursuivra la guerre et de préciser «La Russie a encore suffisamment de réserves monétaires pour continuer le conflit. Donc la question-clé absolue est la livraison d’armes». Quand, comment et quelles armes seront livrées. Le lecteur peu informé, sait maintenant ce que l’éminent haut responsable définit comme la position de l’UE, sauf s’il a pensé tout haut ?  

 

Le parlement européen vote des sanctions contre la Russie

Mais les choses ne vont pas mieux à Bruxelles, les purs et durs du Parlement européen, plus de 200 députés européens ont appelé à un embargo énergétique total et accusent l'UE d'être timorée. En conséquence, Mme von der Leyen, a présenté un cinquième paquet de sanctions qui affecte le secteur de l'énergie pour la première fois : exit le charbon russe, mais on verra plus tard pour le pétrole. On sait déjà qu’un sixième paquet de sanctions est présenté le 11 avril à Bruxelles aux 27 ministres de l’UE dont les délibérations traînent en longueur. La règle de l’unanimité est un redoutable handicap dans une situation inédite de guerre.

Les 27 se retrouvent dans une impasse après les votes successifs de sanctions, on en est au sixième paquet, qui sont de nature à générer autant de problèmes aux Européens eux-mêmes, confirmés par les hésitations des grands pays, face à Varsovie et d’autres pays de l’Est, beaucoup plus catégoriques.  

L'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie ne veulent pas d’un un arrêt des importations de gaz, qui nuirait à leur économie. Même remarque concernant le pétrole. Finalement, il n’y a qu’un embargo sur le charbon.et encore pas sur toutes les variétés. Le chancelier autrichien Karl Nehammer est le premier chef d’État de l’UE à s’être rendu à Moscou et à Kiev depuis le début du conflit. À son retour il a souligné avoir eu avec le président russe ce qu’on appelle «un entretien franc et direct». Il a notamment réitéré à W. Poutine «que les sanctions seraient maintenues et même renforcées tant qu’il y aurait des victimes en Ukraine» Le message le plus important a été «Cette guerre doit enfin se terminer». 

Le chancelier a également abordé les crimes de guerre et la nécessité d’une enquête internationale, selon une déclaration écrite. Il a beaucoup insisté sur l’ouverture urgente de couloirs. Son voyage n’a pas été exempt de critiques de divers cotés. K. Nehammer a souligné «ne pas être moralement neutre, parler ne signifie pas abandonner votre position, il faut tout tenter. Ce voyage était une initiative risquée. Mais la possibilité d’un dialogue se présentait. Il faut tout essayer»

Côté russe, avant la rencontre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué que les questions d’approvisionnement pourraient être discutées à huis clos. Ni les photos du début de la réunion, ni les informations destinées aux médias russes ne sont prévues par la suite. Cependant W. Poutine s’adressera mardi aux journalistes. Après le président Biden qui a déclaré que l’Otan ne combattra pas militairement, voici l’UE qui se tire une balle dans le pied au risque de faire du sur place. L’impasse est stratégique et économique. Où va l’UE ?





3 commentaires:

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Oui, Francis Moritz, où va l’UE ? Quand ce matin on se réveille avec cette info supplémentaire sur les réseaux : «France Soir : Confirmation des laboratoires d’armes biologiques en Ukraine, compromission de la famille Biden. Les dernières révélations mises à jour par le New York Post ne laissent plus de place au doute. La famille du président des États-Unis - en l'occurrence Hunter Biden, son fils -, est impliquée dans un gigantesque schéma de création de laboratoires d’armes biologiques en Ukraine portant sur 24 pathogènes."Les affirmations russes selon lesquelles le fils du président Joe Biden, Hunter, serait en train de financer des laboratoires biologiques sont véridiques", affirme le New York Post. Ces informations pourraient ouvrir sur le plus grand scandale du siècle, obligeant à REMETTRE EN PERSPECTIVE tous les événements depuis LE DEBUT de la crise russo-ukrainienne. (…) Un enjeu de sécurité majeur pour la sécurité européenne (…) Il est urgent de faire la lumière sur ces laboratoires, sur l’implication de la famille Biden et d’éventuelles agences américaines. Il y a maintenant 100 000 soldats américains présents en territoire européen, en absente de toute concertation démocratique sur le sujet. Une Union européenne divisée entre une partie Est très atlantiste et une autre plus autonome, encore que membre historique de l’OTAN. Il pourrait être dangereux que de telles activités prennent racine en Europe sous couvert de protection. Auteur(s) : Teresita Dussart pour France Soir.»

Georges Kabi a dit…

Ingrid, je m'adresse a votre prenom pour que vous en faites autant si necssaire. Vous vous referez a deux journaux qui ne sont pas tres serieux: France-Soir et le tabloid New York Post.
Des labos biologiques? C'est tellement dangereux qu'on ne sait toujours pas comment eviter la moindre fuite qui pourrait annihiler la population mondiale.
La guerre chimique me semble moins dangereuses et plus maitrisable, encore qu'avec notre absence quasi totale de connaissances climatologiques, cela peut se retourner vers les fabricants.
L'Ukrine n'est qu'une peripetie du conflit USA-Russie, conflit qui sera bientot resolu par l'entree en scene de la Chine. Dire que ne sais un mot de chinois!

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

Georges, message bien reçu pour le prénom. En fait, ces journaux que vous qualifiez de «pas très sérieux» (parce qu’ils sont encore libres et mettent en lumière ce que l’on veut à tout prix nous cacher ?) sont parmi les seuls qui arrivent encore à échapper aux tentacules du pouvoir en place qui, par le biais de l'argent, a malheureusement déjà réussi, chez nous en France, à étouffer la liberté d’expression et d'information de l’ensemble de la presse et des grands médias dits officiels.

Pour ce qui concerne l'info en question, je l'avais déjà entendue vite fait, il n'y a pas si longtemps, et sur justement un ou deux de ces médias officiels. Mais cette info est passée très rapidement, et si rapidement que quand j'ai voulu y voir de plus près, je n’ai rien trouvé sur internet, ou j’ai mal cherché ou... censure d’Etat ?
Or hier matin quelqu’un m’a envoyé cette info plus complète, publiée sur ce média alternatif, sans savoir que c’était en fait une info qui m’avait personnellement impactée quand je l’avais entendue la première fois. Elle a par conséquent d’autant plus suscité mon intérêt...

Maintenant, quand on sait quand même qu'il n'y a pas de fumée sans FEU, comment à notre niveau voir de quel bois ce FEU brûle ? Comment savoir dans quelle mesure cette info est vraie ou fausse ?

Voilà. Mais compte tenu de ce que je sais que les Américains sont capables de faire (ce ne sont pas des enfants de choeur), c'est une info qui restera au fond de ma mémoire pour, peut-être un jour, refaire surface et parler d'elle ?