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samedi 5 mars 2022

Zelinsky, le nouveau Ben Gourion

 

ZELENSKY, LE NOUVEAU BEN GOURION


Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps

Zelinsky au front


Certains vont trouver étonnant, voire insidieux, le parallèle entre le parcours de David Ben Gourion et celui de Volodymyr Zelensky. Pourtant, ils sont tous deux leaders juifs ; ils défendent leur pays d’une invasion étrangère ; ils ont mis leur vie au service de leur peuple. Au début de leur carrière politique, ils ont dû affronter une guerre mettant en danger leur existence et celle de leurs pays. Ils n’ont pas succombé à la peur ni à la facilité qui aurait pu les voir prendre le chemin de l’exil en Europe pour éviter des hordes lourdement armées. L’armée israélienne de 1948 était un embryon d’armée dont les armes se limitaient à des fusils et quelques mitraillettes ; les chars étaient alors une denrée rare et l’aviation balbutiante faite de matériel de récupération de la dernière guerre.



Ben Gourion en tenue militaire

Les armées arabes, totalement équipées et entrainées par les Britanniques, avaient de quoi faire une bouchée des quelques rescapés de la Shoah qui n’avaient comme armes que la volonté de résister et le sentiment qu’ils ne pouvaient pas reculer face à la mer. Les pays arabes ont attaqué en pensant gagner en trois jours, le temps de passer la frontière et de raser les villes et leurs habitants. Heureusement, cela ne fut pas le cas car la guerre éclair ne se gagne qu’avec une logistique énorme. Par similitude, la Russie a débarqué en Ukraine en mentant à ses soldats en leur disant qu’ils allaient participer à des exercices. Les troupes n’avaient pas la foi qui est l’arme suprême d’un soldat.

La Russie ne semble pas avoir prévu le déroulement de son attaque car elle s’est trouvée à cours de pétrole pour ses tanks et de nourriture pour ses soldats déjà peu motivés qui ne peuvent combattre le ventre vide. On ne gagne pas la guerre uniquement avec des avions, des fusées et des tanks mais avec des hommes décidés. Ben Gourion en 1948 avait subi le choc des forces arabes durant les premiers jours mais le potentiel humain, et la volonté ont eu raison de l’ennemi. Une armée nue, sans aviation, avait trouvé le moyen de résister le temps que l’aide internationale s’organise pour équiper les Juifs en armement. Le soutien international a fait le reste.

Convoi russe près de Kiev


L’Ukraine a subi le même sort. Ben Gourion et Volodymyr Zelensky ne pouvaient pas reculer. Ils devaient être les premiers à s’opposer à l’ennemi quitte à mourir sur place, le seul sort qui leur était réservé en cas de défaite. Les deux ont refusé de se réfugier en Occident comme aurait pu le faire un dirigeant corrompu, emmenant dans sa fuite ses lingots d’or. Lorsque les Américains ont proposé à Zelensky de l’exfiltrer, il leur a répondu : «Je n’ai pas besoin de taxi mais d’armes».  L’ennemi ne peut avoir raison de la volonté d’un Juif acculé, face à des adversaires déterminés. Poutine ne peut rien contre ceux qui veulent se battre avec une kalachnikov contre un missile. «Nous renforçons notre soutien à l’Ukraine. Pour la première fois, l’Union européenne financera l’achat et la livraison d’armes et d’équipements à un pays attaqué. Nous renforçons également nos sanctions contre le Kremlin». Cette phrase, prononcée le 27 février par la présidente de la Commission européenne en ouverture d’un conseil des ministres des Affaires étrangères des 27, prouve que la guerre est bien aux portes de l’Europe mais le matériel risque d'arriver trop tard.

Les bombes pleuvent sur Kiev, encore aujourd’hui, sans atteindre le moral des Ukrainiens qui s’organisent pour recevoir l’armement envoyé par les pays libres tout comme Ben Gourion qui n’avait dû son salut qu’aux armes fournies par les pays communistes. Il savait que si les Arabes ne perçaient pas dans les premiers jours, alors tous les espoirs étaient permis. Mais lui, comme Zelensky, savaient que chaque jour qui passait en étant en vie, était l’assurance d’une victoire prochaine. En revanche, chaque mort arabe ou russe atteignait le moral des troupes qui voyaient leur avance freinée par quelques va-nu-pieds face à une armada.

Livraison d'armes à l'Ukraine


Poussés par la forfanterie, certains ne parleront que du génie juif alors qu’il ne s’agit que de s’accrocher à la vie et à sa terre. L’Occident s’est réveillé tard ; une journée était une journée de trop. Tout comme en 1948, Juifs et Ukrainiens se sont battus seuls, sans l’aide de mercenaires étrangers. Mais de nombreux volontaires juifs du monde entier avaient rejoint Ben Gourion pour consolider la Haganah de l’époque. À nouveau en 2022, des jeunes ukrainiens, Hayalim Bodedim, soldats isolés qui ont fait partie des troupes d’élites de Tsahal et des commandos israéliens et qui avaient quitté leurs parents pour réaliser leur rêve sioniste, viennent, individuellement de s’embarquer pour combattre les Russes. Chaque volontaire constitue une pierre dans le mur de défense de l’Ukraine martyrisée. Zelensky ne peut pas perdre car il n’est pas seul. Son peuple est entièrement à ses côtés parce qu’il a choisi la liberté et non la chape de plomb d’une réminiscence soviétique. On se demande d’ailleurs si Poutine n’a pas avancé ses pions parce qu’il avait en face de lui deux dirigeants juifs. Une victoire sur les Juifs est doublement payée. Et pourtant on dit qu’il est ami des Juifs et ami des Israéliens.

soldats belges de l'Otan envoyés en Estonie


Les Occidentaux et leurs machines de guerre périmées ne font plus qu’illusion. Ils restent dans leurs abris, étouffés par leurs théories et leurs certitudes. Leurs théories parce qu’ils ont fait fonctionner leurs machines virtuelles pour des scénarios moulinés depuis des semaines dans le secret de l’État-major de l’OTAN à Mons (Belgique), d’où le commandant en chef de l’Alliance, le général américain Tod Wolters, suit la guerre en Ukraine heure par heure. Ils souhaitent clouer sur place les colonnes blindées russes qui sont aux portes de Kiev et de Kharkiv, avant sans doute de se diriger sur Lviv, à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise et à 400 kilomètres de Varsovie. Trop tard, les Russes entrent à Kiev. Alors ils se rabattent sur le transfert vers les unités de l’armée ukrainienne des informations satellitaires indispensables pour localiser les assaillants et leur permettre de mettre sur pied des embuscades efficaces, seul moyen de compenser l’infériorité des Ukrainiens en troupes et en matériel. Trop tar, l'aviation ukrainienne a été détruite.

chargement-livraison-dequipements-destination-lUkraine-27-fevrier


Mais la question de base est la maîtrise du ciel et les moyens russes héliportés. Pour empêcher une mainmise complète des Russes sur l’espace aérien de l’Ukraine, l’Allemagne, la France et les Etats-Unis ont décidé d’acheminer sur le champ de bataille des missiles sol-sol et sol-air portatifs. Leur avantage est en effet de permettre à des combattants isolés, même peu entraînés, de menacer tout aéronef volant à basse altitude et de compliquer la tâche des avant-gardes blindées russes. En décidant d’armer l’Ukraine et de rehausser le niveau des sanctions économiques contre la Russie – sans toutefois envoyer de troupes sur le terrain –, les pays de l’Union européenne ont pris le parti de répondre le plus vigoureusement possible à l’agression de Vladimir Poutine. L’intérêt du continent, Suisse incluse, est que cette riposte unanime fonctionne et arrête l’engrenage d’une guerre totale. A l’heure où nous écrivons, la mort rode encore en Ukraine.

2 commentaires:

Georges Kabi a dit…

Oublie que Zelensky est juif. Il est tout d'abord un nationaliste ukrainien. On oublie trop vite l'Histoire. Lorgsnisation ukrainienne nazie, la OUN, resista a l'Armee Rouge jusqu'en 1953, 8 apres la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie. Et a moins d'utiliser l'arme nucleaire, Poutine ferait mieux de genocider les Ukrainiens si il veut survivre.

rem31 a dit…

Le président Zelinsky nomma le neo-nazi Dmitro Yarosh chef des armées, il incorpora dans l'armée ukrainienne les deux bataillons Neo-nazi "Aïdar "et qui bombardent Donestz et lougansk. Actuellement on érige des statuts à Stepan Bandera héros de la einsatzgruppen qui ont exterminé les juifs et les slaves (polonais et russes ). Zelinsky soutient l'idéologie de Bandera ,qui reconnait que les véritables ukrainiens sont d'origine scandinave et germanique, et que les autres, les juifs et les slaves sont des sous hommes.....Comparaison n'est pas raison !