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dimanche 6 mars 2022

L'effet Poutine et la remilitarisation de l'Allemagne par Francis MORITZ

 

L’EFFET POUTINE ET LA REMILITARISATION DE L’ALLEMAGNE


Par Francis MORITZ

 

Armée allemande

Après la sidération du moment, nous sommes passés de l’insouciance de n’avoir jamais connu la guerre dans notre chair, à la prise de conscience. L’effet Poutine sera-t-il l’instrument qui changera le destin de l’Europe qui se cherche une raison d’être ? Cette union sacrée naissante résistera-t-elle après le retour de la paix à laquelle tous aspirent et le regard sur les exilés sera-t-il diffèrent ? L’histoire n’est pas encore écrite, patience est le maitre mot. Les experts et exégètes du poutinisme traitent le sujet. On ne peut qu’avoir un grand regret ; c’est qu’ils n’aient pas commencé dès 2014 lors de l’annexion de la Crimée. On peut aussi s’étonner que les dirigeants les plus perspicaces et des plus avisés qui nous gouvernent n’aient pas réfléchi de leur côté. En revanche il est avéré qu’il y aura un avant et un après Poutine. Pour plus de commodité, appelons-le dès maintenant l’effet poutine dont les répercussions n’en sont qu’à leur tout début.



       
          Le premier effet est spectaculaire ; c’est la décision du gouvernement allemand de réarmer le pays. Depuis 1945, l’Allemagne était restée très mesurée militairement, presque neutre. On estime la taille actuelle de son armée mal équipée à 200.000 hommes et peu opérationnelle, sauf quelques missions onusiennes. On comprend l’attachement de ce pays aux États-Unis qui stationnent des ogives nucléaires sur le sol allemand. Berlin et Bruxelles, au nom de l’UE fourniront des armes à l'Ukraine, en partie financées par la «réserve financière pour la paix» de l'UE qui, pour la première fois de son histoire, comme l'a expliqué le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, «financera la livraison d'équipements létales à l'héroïque armée ukrainienne».

Le gouvernement fédéral augmente le budget militaire de près de 50% et met à disposition un montant équivalent à environ un quart du budget habituel comme fonds spécial pour l'armement. Comme l'a annoncé le chancelier Scholz, le budget de la défense sera porté à au moins 2% du produit intérieur brut avec effet immédiat. 

Avec un PIB de 3.570 milliards d'euros, c'est plus de 71,4 milliards d'euros, soit près de 25 milliards de plus que l'an dernier (46,9 milliards d'euros). En outre, Berlin prévoit un fonds spécial de 100 milliards d'euros dans le budget fédéral actuel, pour moderniser ses forces armées. A titre de comparaison : selon le plan initial, le budget pour 2022, y compris les dépenses spéciales liées à la pandémie, avait un volume de 443 milliards d'euros ; le dernier budget (2019) non augmenté des dépenses de lutte contre la crise corona s'élevait à 343 milliards d'euros. Il est clair qu'il faudra donc faire des coupes ailleurs, explique le ministre des Finances Christian Lindner. Le ministère de la Défense pointe du doigt divers projets en cours pour lesquels des fonds sont nécessaires, comme l'avion de chasse franco-allemand et la capacité de guerre électronique de l'Eurofighter. Les contrats pour la construction de l'euro drone ont été signés la semaine dernière ; L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne participent au projet, livrables en 2028. Dans le même temps, la demande d'armement nucléaire européen devient de plus en plus forte, surtout quand le président russe n’hésite pas à souligner que son armée est mise en haute alerte y compris nucléaire.



Il faut préciser que la Russie dispose de quelques 6.000 ogives nucléaires dont une version tactique qui permet des actions ciblées. La prise de conscience de la création d’une défense européenne dans l’UE devient d’autant plus prégnante et donc la France ne pourra pas indéfiniment conserver, seule, le contrôle de la dissuasion nucléaire.

Berlin fournit, entre autres, des missiles Stinger, qui ont autrefois infligé de lourdes pertes aux forces soviétiques en Afghanistan. Il faut souligner à cette occasion, que c’est officiellement la première fois que l’Allemagne fournira des armes offensives à un pays en guerre. C’est hautement symbolique car elle se l’interdisait jusque-là. Le chancelier Scholz a expressément souligné ce tournant dans une déclaration du gouvernement, encore un effet Poutine. Surtout quand on sait que l’Allemagne s’approvisionne majoritairement en gaz russe à hauteur de 40% et que la situation à venir n’est pas sans poser des difficultés, car passer au gaz liquéfié, plus cher, ne se fait pas en un claquement de doigts.

Les appels à la réintroduction de la conscription obligatoire se font de plus en plus pressants et proviennent principalement de l'AfD.  De même, les commentateurs sont de plus en plus nombreux à réclamer un armement nucléaire pour l’UE… L'OTAN doit «renforcer sa capacité de dissuasion militaire en Europe qui inclut la dissuasion avec des armes nucléaires», a déclaré la semaine dernière l'influent F.A.Z (Frankfurter Allgemeine Zeitung). Sur le portail de Die Zeit, on prône explicitement «une capacité de dissuasion nucléaire indépendante pour les Européens» ce qui implique que l'on «s'appuierait au départ, sur la force de frappe française, mais qu'on l'étendrait ensuite de manière significative», ce qui entrainera un partage dans les investissements, et le pouvoir de décision.

Pour autant on voit mal 27 pays se réunir pour prendre une décision rapide. La question se posera donc des modalités.  Jusqu’à maintenant la France ne partageait pas cette option, mais les circonstances vont l’obliger à revoir sa position initiale car ce sera un changement de paradigmes. C’est largement l’effet Poutine, ce qui redonne toute leur actualité aux demandes allemandes depuis des années. À terme, toute la Russie devrait se trouver à portée des missiles européens. Ce qui ne traduit pas réellement un pas vers la paix telle que l’Europe l’a connue depuis 1945 mais plutôt à une nouvelle guerre froide différente ou la mise en place d’un système de sécurité multilatéral non seulement avec l’Europe mais aussi avec Washington qui semble très peu à l’initiative et où la présidence Biden semble avoir quelques soucis dans sa gouvernance surtout en vue des prochaines élections de mi-mandat.

La Bundeswehr participe actuellement à la force de déploiement rapide de l’Otan avec environ 13.700 soldats. Selon diverses sources, une compagnie allemande est en cours de transfert en Slovaquie, où elle doit être transformée en bataillon de troupes de combat mixtes d'ici avril. On dit également que des batteries anti-aériennes Patriot devraient être transférées en Slovaquie. En outre, la Bundeswehr fournira probablement 150 soldats pour la constitution d'un groupement tactique de l'OTAN en Roumanie, qui sera sous commandement français. L'UE devrait également augmenter ses dépenses militaires d'environ 300 milliards d'euros contre actuellement 500 à 600 milliards d'euros.

Scholz avait déjà déclaré «L'attaque russe contre l'Ukraine marque un tournant. Il menace notre ordre d'après-guerre». Il a expliqué au Bundestag qu'après le tournant de l'attaque russe contre l'Ukraine, le monde n'était «plus le même que le monde d'avant» ; et de préciser «si nous avons la force de fixer des limites aux fauteurs de guerre comme Poutine». C’est un retour magistral de l’Allemagne sur la scène internationale, à la fois comme puissance économique, qu’elle était déjà, et à terme, militaire. La France trouvera désormais à ses côtés un partenaire beaucoup plus réactif et très exigeant, comme puissance en première ligne face à la Russie.  

Plus tard, bien plus tard, lira-t-on peut être dans les livres d’histoire qu’en 2022, l’U.E. a enfin pu démarrer pour devenir l’Union Sacrée, conséquence de l’effet Poutine.

 

11 commentaires:

Marianne ARNAUD a dit…



Monsieur Moritz,



Loin de moi l’idée de vouloir vous tirer d’un rêve éveillé qui semble vous donner tant de plaisir, d’autant que je suis persuadée qu’Ingrid ne va pas manquer de venir vous citer Matthieu 26-52 : « Oui, tous les preneurs d’épée périront par l’épée. »

Cependant je n’aurais jamais pu imaginer un seul instant, qu’ici sur Temps et Contretemps, on puisse venir se réjouir du « réarmement allemand » et du « retour magistral de l’Allemagne sur la scène internationale » qu’elle devrait à son « réarmement », en passant par pertes et profits, que depuis la création de l’UE, l’Allemagne a dominé tous les pays adhérents, de la tête et des épaules.

Mais cette fois-ci les choses sont un peu différentes : il s’agit de guerre ou paix. Vous n’avez que Scholz, la Bundeswher ou l’ Otan, à la bouche - vous eussiez pu y ajouter Ursula Von der Leyen – mais êtes-vous si sûr que les peuples européens veulent la guerre et rêvent de votre " Union Sacrée" ?

En tous les cas, pour ce qu’il s’agit de la France, et connaissant l‘esprit frondeur de son peuple, j’en doute :



https://www.youtube.com/watch?v=Ahj4F4O4Bg8



Cordialement.

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Chère Marianne,
Attaqué de toutes parts par des gens d’extrême-gauche aussi bien que par des gens d’extrême-droite, voire par des farfelus, pour la publication de certains articles, en tant que responsable du site, j’ai la prétention d’ouvrir nos colonnes à toutes les sensibilités politiques. Il est donc mal placé de nous accuser d’être monolithiques.

Écrire «Cependant je n’aurais jamais pu imaginer un seul instant, qu’ici sur Temps et Contretemps, on puisse venir se réjouir du réarmement allemand». On écrit tout chez nous et on ne se prive pas. L’auteur est libre et les lecteurs aussi.
Amicalement

moritz Francis a dit…

Chère Marianne Arnaud, J'apprécie très souvent votre perspicacité. Point de rêve éveillé, je serai un très mauvais poète. Je pense que vous avez mal lu mon texte. Il n'est nulle part indiqué que je pense que les peuples européens veulent la guerre. En revanche j'ai bien évoqué la paix qui viendra.
Mon article est en effet focalisé sur la double decision allemande de remilitariser le pays et de vendre des armes offensives et de les livrer y compris à un pays en guère et demain aussi à d'autres.Ni moi, ni le site "ne se réjouissent du réarmement allemand". Il s'agit précisément de pointer les faits et d'en tirer une analyse substantielle. Même quand on déteste les faits on ne peut pas les rayer, même d'un trait de plume.
L'Allemagne vient déjà au quatrième rang des exportations d'armes, défensives jusque là. Il n'y aucune matière à réjouissance, mais il y a matière à s'interroger sur sa position à venir. Ca aussi c'est une question. Economiquement très forte, elle devient par l'effet Poutine, puissante aussi au plan militaire. C'est un tournant depuis 1945. Je n'écris pas pour dire ce qui me plait, c'est hors sujet. J'essaye d'analyser les retombées.
Bien cordialement,

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,



Si vous vous êtes senti attaqué par mon commentaire à monsieur Moritz, je vous demande de m’en excuser car ce n’était vraiment pas mon but.

Mais il n’en reste pas moins que j’ai connu la guerre, ai-je besoin vous rappeler que je suis née à Vienne, un mois avant l’Anschluss, d’un père juif et d’une mère catholique ?

Ayant donc expérimenté et vu dans ma famille, les douleurs incommensurables que la guerre peut engendrer et laisser jusqu’au plus profond de l’âme, je n’ai fait qu’exprimer mon étonnement devant ce ton guerrier - qui pour moi est d’un autre âge et que je ne souhaiterais pour rien au monde voir revenir pour quelque raison que ce soit.



Avec encore mes regrets de vous avoir offensé.

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Chère Marianne, il s'agissait d'une simple mise au point très amicale!

V. Jabeau a dit…

Revoir une Allemagne militarisée alors qu’elle est déjà là 1ère puissance économique (et de loin) de l’Europe sera-t-elle une bonne chose ?

Ingrid Israël-Anderhuber a dit…

De toute manière, GUERRE ou paix, Macron, d’emblée quand il a investi les lieux du pouvoir suprême en France nous a tout de suite, tous, mis au parfum : «Nous sommes en GUERRE» ! Dixit Macron. À peine installé dans son palais et sur le trône de France, les rênes du pouvoir bien en mains, Macron a parlé, lui LE PREMIER, de GUERRE ! Voilà donc ce qui lui a occupé l’esprit dès le départ. Nous étions tous avertis, n’est-ce pas ?! Mais quelle GUERRE ? En fait, et dans les faits, les Français ont eu toutes les occasions ces dernières années d’expérimenter les GUERRES habilement menées notamment :
- Celles contre le peuple français via ou plutôt à coups de lois et de décrets liberticides, et criminels (j’entends par là prétextant l’invasion du virus Covid-19 pour interdire aux gens de travailler, fermer des commerces etc. avec toutes les conséquences du désespoir de ces gens).
- Celle qui a été de continuer de supprimer les lits d’hôpitaux et qui a contribué à créer une situation de saturation que le gouvernement a, avec panache, mise sur le dos du Covid-19, car «à la GUERRE comme à la GUERRE»...
- Celle qui a été de vendre notre BLé français aux Chinois, et ce en plein confinement «pandémique» (2020 !) EN PREVISION de… la famine à venir !
- Celle de monter les Français les uns contre les autres, de diviser et déchirer les familles, par exemple en obligeant au moyen du chantage, de la menace etc., les Français à devenir les cobayes d’une expérimentation médicale et à traiter donc tous ceux qui refusaient comme des pestiférés, des parias...
- Celle de combattre et réprimer toutes les manifestations anti-passe sanitaire Covid-19, et aujourd’hui anti-passe vaccinal Covid-19, ainsi que le tout récent Convoi de la Liberté, des libertés en même temps que des revendications économiques contre la flambée des prix en cette fin de (premier mais peut-être pas dernier ?) mandat.
- Et donc, par là même, monter la force publique (police et gendarmerie) contre le peuple.
Bref, j’en passe et des meilleurs. Je finirai juste le palmarès présidentiel de GUERRE, des GUERRES par celle d’aujourd’hui, que je me garderai de nommer, qui se déroule dans la lointaine taïga...

Et tout ça pour quoi ? Pourquoi LA GUERRE et pas la paix ? Eh bien, manifestement pour aboutir à ce contre quoi Apocalypse (désolée, Marianne, aujourd’hui ce ne sera pas Matthieu) nous met en garde, et que le WEF vise par le biais de son futur great reset et ses «young leaders» dont Macron :

* «Et elle (la bête ou l’Antichrist) séduisait les habitants de la terre par les prodiges (…) fit que TOUS, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une MARQUE sur leur main droite ou sur leur front, et que PERSONNE NE PÛT ACHETER NI VENDRE SANS avoir la MARQUE, le nom de la bête ou le nombre de son nom..» (Bible, Apocalypse 13)
* Je (l’apôtre Jean en exil à Patmos) vis (…) Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte : Si QUELQU’UN adore la bête et son image, et REçOIT une MARQUE sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant...» (Apoc. 14)

Voilà le but de la GUERRE des hommes, des puissants, prophétisé par JESUS.
La paix, si elle intéresse le peuple n’intéresse par contre absolument pas les oligarques de ce monde qui ont besoin du totalitarisme, donc d’ABORD de la GUERRE et du numérique (fin de l’argent liquide) pour asseoir leur pouvoir sur les gens. Voilà aussi pourquoi tous les pays actuellement font la course à l’armement dont l’Allemagne. Mais...
Mais pour ceux qui ne veulent pas finir MARQUéS, il y a une solution. Pas dans Matthieu mais cette fois-ci dans 1 Thessaloniciens 4, 16 et 1 Corinthiens 15, 52. Or quand on sait que la prophétie a vocation à s’accomplir, à bon entendeur, salut !

Marianne ARNAUD a dit…

Monsieur Moritz,

Je ne veux pas polémiquer à l’infini avec vous. Nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes. Point.

Cependant, au cas où cela vous intéresse, j’ai trouvé ce matin l’article d’un « inconnu » - un militaire, sans doute - qui essaie d’aborder le problème sous l’angle diplomatique, et explique ce que selon lui, une diplomatie française digne de ce nom, aurait dû pouvoir obtenir, de Poutine et des USA, au lieu de nous retrouver dans la situation inacceptable actuelle, où seuls les va-t-en guerre ont la parole :

https://lecolonel.net/guerre-en-ukraine-la-folle-diplomatie-francaise/

Cordialement.

bliahphilippe a dit…

L'Allemagne devenue puissance économique dominante a (eu) besoin de l'Union Européenne pour se reconstituer. Certains avancent-et je le pense- que l'Allemagne a su protéger son industrie nationale ce que n'a pas fait la France dans le cadre d'un partage inconscient et tacite des taches : l'Allemagne s'occupe de developper son économie entre autres en étendant son influence vers l'Est, la France monopolisant son énergie-vieille lubie du Quai d'Orsay en direction des pays du Sud, de l'Afrique et du Maghreb. Un scénario idéal tenté par Sarkozy sur le papier!
Cinq éléments principaux ont bouleversé la donne : 1)l'unification de l'Allemagne- 2)le renouveau de sa puissance economique écrasante reléguant la France au niveau de vassal,son impuissance économique et diplomatique aidant- 3)en corollaire l'effondrement dramatique de la politique française sur ses terrains de prédilections africains et moyen orientaux, 4)la montée en force exponentielle des pays d'Asie sur les plans économique et militaires- 5)le déclin des Etats-Unis face à la Chine et autres pays concurrents asiatiques.
Les réalités politiques des Etats nations avec de pair la volonté de peser sur l'échiquier international ont repris le dessus.
Si l'UE se poursuit ce sera plus encore sous tutelle allemande. Il faut etre naif pour imaginer qu'une fois sa puissance militaire reconstituée -les allemands ont en les moyens et l'expérience- il en sera autrement.
Monsieur Moritz a raison : "la France trouvera un partenaire plus "réactif" mais ne s'illusionne t'il pas sur l'avenir s'il imagine que ledit partenaire sera plus amical surtout lorsqu'ils'agit de défendre sans contrepoids ses propres intérets "Bismarkiens". Doit-on rappeler que c'était la grande crainte de Mitterrand obligé de suivre le courant de l'Histoire?
Par contre il est dommage que Mr Moritz -dont le penchant ultra atlantiste s'avère prononcé- ne prenne pas en compte un rapprochement éventuel avec la Russie dans l'intéret bien compris du continent européen qui serait bien plus utile à l'Occident pour faire face à la Chine. Or les USA et L'OTAN avec la complicité stupide de l'UE ont développé au contraire une politique agressive envers la Russie en avancant leurs bases militaires proche de ses frontières. Fanfarronner sans en avoir les moyens peut se payer fort cher.
Enfin, s'imaginer que la cigale européenne rongée par le wokisme à la sauce altermondialiste aura tout son temps de reconstituer son grenier armé d'une force militaire dissuasive et volontariste prete à mourir pour faire face à la fourmi devenue un ours me parait relever du fantasme.
Le monde a tourné, n'est-il pas trop tard pour reprendre l'excellente chanson de Georges Moustaki? Il est souvent bien difficile de remettre les pendules à l'heure de la vieille Europe lorsque les aiguilles des autres ont fait plusieurs fois le tour du cadran.
Le Portugal, l'Espagne, la France ex grandes puissances mondiales le sont-elles redevenues?La reconstitution de la carte ne se fera pas pour l'Europe sans la Russie. A moins de vaincre la Russie.

moritz Francis a dit…

Merci pour ces différents commentaires. L'article d'un militaire anonyme, auquel il est fait reference, va dans la même direction que mon précédent chronique. Dans toute situation il est indispensable d'analyser la genèse de la situation crée qui est rarement le fruit du hasard. C'est largement le contenu évoqué. Ensuite, adversaire ou ennemi, encore faut il faire l'effort de comprendre ( ce qui ne veut pas dire partager) ses motivations et ses attentes. Rien de nouveau sous le soleil.
A la question faut il s'inquiéter ou se réjouir du réarmement allemand, il y a au moins 2 options. Si on se place sur le plan de l'UE, d'un objectif de défense commune, des moyens colossaux requis, du tandem franco-allemand, ca peut aller dans le bon sens. Si en revanche, on pense qu'on va pouvoir continuer à fonctionner avec 27 pays tirant chacun dans une direction différente, on doit s'en inquiète. La question du système de sécurité en Europe est plus qu'actuelle. Il faut aussi se rappeler que les trois derniers présidents américains n'ont pas su ou voulu ou pu poursuivre ce travail vis à vis de la Russie et ont laissé des chantiers sécuritaires inachevés. Ensuite il faut imaginer que l'Allemagne n'acceptera plus d'etre uniquement une force économique à qui on proposera de mutualité les moyens ( les investissements) sans partage des decisions. Les temps ont changé et le monde n'est plus ce qu'il était avant 1914 ou même avant 1945. Sans tandem franco-allemand ayant des objectifs commun, l'UE ne pourra pas ou plus se maintenir dans sa forme actuelle.On ne fait pas une politique européenne avec 27 ministres des affaires étrangères.

Georges Kabi a dit…

On oublie de dire que l'UE actuelle est le resultat d'une politique agressive de l'...Allemagne. Vouloir la rearmer, voire meme la nucleariser, n'est-ce pas le reve d'un 4e Reich?