LE BEST-OF DES ARTICLES LES PLUS LUS DU SITE, cliquer sur l'image pour lire l'article


 

mercredi 3 février 2021

Le Hezbollah irakien ne désarme pas

 

LE HEZBOLLAH IRAKIEN NE DÉSARME PAS

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps

Défilé de camions militaires iraniens transportent des missiles sol-air

Les services de renseignements viennent de révéler que des missiles sol-sol à courte et moyenne portée ont été livrés, le 29 janvier 2021, par les Iraniens au Hezbollah irakien. La livraison de 56 missiles s’est effectuée par des camions civils, via des passages non officiels entre la Syrie et l'Irak, près de la ville d'Al-Tabani, dans la campagne occidentale de la province syrienne de Deir Ezzor. L’Observatoire syrien des droits de l'homme a confirmé l’information car il a vu la brigade afghane Fatimiyoun décharger des armes de quatre gros camions utilisés d’ordinaire pour le transport de légumes et de fruits.




 

Les missiles de fabrication iranienne, en provenance d'Irak, ont été stockés dans des entrepôts commerciaux loués à des civils dans la région de Kua Ibn Aswad, située entre la ville d'Al-Mayadeen et la ville de Mahakan dans la campagne orientale de Deir Ezzor. Les milices iraniennes et leurs partisans sont installés dans des positions dans la campagne de Deir Al-Zour, mais, par crainte des frappes aériennes israéliennes, elles sont contraintes de se redéployer de temps en temps.

Des bâtiments civils sont détournés de leur usage d’origine. Ainsi, le Centre culturel iranien a décidé d’investir dans l'hôpital privé Al-Nour de la ville de Deir Al-Zour, qui appartient à un médecin exilé politique dans un pays européen. Les Syriens avaient confisqué l'hôpital et toutes les propriétés du médecin. Les Iraniens ont récupéré l’hôpital en échange d’une location de 15 millions de livres syriennes (12.000$) par an et ont déjà commencé sa réhabilitation.

Deir al-Zour a été dévasté par des années de combats

De son côté, le Hezbollah libanais a commencé à recruter de nouveaux volontaires pour sa base dans le bâtiment du département de développement rural du quartier Harabish de Deir Al-Zour. Les nouvelles recrues touchent un salaire mensuel de 150 dollars tandis que les candidats ne manquent pas en raison des difficultés économiques et des conditions de vie déplorables. Même les salaires des soldats du régime et des loyalistes sont inférieurs à ceux du Hezbollah qui a pourtant subi des coups dévastateurs au cours de l'année 2020. Mais l’on craint que la nouvelle administration américaine assouplisse les sanctions contre l'Iran, permettant à Téhéran de verser des millions dans les coffres du Hezbollah.

L'Iran a eu du mal à payer les salaires des miliciens en raison des sanctions de l'administration Trump. Le Hezbollah a asséché le Liban en termes de ressources, gaspillant l'argent dans des missiles et des bunkers tandis que le pays sombre dans une dette de plusieurs milliards de dollars. L'objectif de l'Iran au Liban, comme en Irak, en Syrie et au Yémen, est de rendre ces pays de plus en plus dépendants de lui. Non seulement l'Iran déverse dans ces pays des millions de dollars qui ne sont pas utilisés pour des causes utiles comme la construction d’écoles ou d’universités, mais il verrouille l’économie vers Téhéran pour une plus grande dépendance. D’ailleurs l’Irak dépend de l'Iran pour le raffinage des capacités et de l'électricité.




Les Iraniens n’ont rien inventé ; ils se sont inspirés des méthodes des Soviétiques qui dépouillaient les usines des pays occupés en envoyant le matériel et les pièces à l’Est. De même, l’Iran et ses affidés du Hezbollah ont ruiné le Liban et l’Irak pour mieux les dominer et tentent à présent une avance sur le sud de la Syrie et la frontière du Golan en cette période où l’administration Biden n’est pas tout à fait installée.  L'Iran essaie de s’infiltrer à la frontière du Golan en se cachant derrière les positions de l'armée syrienne dans les régions de Deraa, Quneitra et Sweida et en utilisant une unité spéciale du Hezbollah dans la région.

Dans ses frappes, l’aviation israélienne ne fait plus de distinction entre Iran, Hezbollah et armée syrienne légale qui couvre les actions des Gardiens de la révolution. Le chef d’État-major Avi Kohavi a d’ailleurs précisé que «L'Iran a commencé à réduire ses effectifs militaires en Syrie à la suite de nos opérations, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant que le travail ne soit terminé. Le rythme et la qualité des frappes israéliennes contre les actifs iraniens en Syrie, y compris les opérations cinétiques, ont été améliorés cette année, ainsi que de plus nombreuses missions secrètes et clandestines».



L’infiltration presque quotidienne de commandos d’élite israéliens dans ces zones ennemies permettent de préparer et de réussir la destruction par les bombardements aériens de grandes quantités d'armes avancées et de missiles. Tsahal ne peut permettre que l’Irak et le Liban deviennent une base avancée pour attaquer Israël. Les frappes aériennes forcent l’Iran à déplacer ses bases, ses camps et son quartier général hors de la ligne de tir israélienne autour de Damas vers les parties Nord et Est de la Syrie. Les forces iraniennes ont également été réduites. Seuls le Hezbollah et les unités armées syriennes ont été laissés pour ancrer la présence de l'Iran dans le sud. Mais ils restent en permanence dans le viseur de Tsahal.

 

Aucun commentaire: