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mardi 25 août 2020

RT France - La visite de Mike Pompeo en Israël




RT-FRANCE

LA VISITE DE MIKE POMPEO EN ISRAËL

Par Jacques BENILLOUCHE au micro de
Olivier de KERANFLECH



          Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo est arrivé en Israël le lundi 24 août après une réunion au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 20 août 2020. Il doit finaliser l'accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis. Par son voyage en Israël, il semble vouloir justifier son échec à l'ONU.  Après avoir échoué contre l'Iran, Mike Pompeo vient presque présenter ses condoléances à Jérusalem car il a n’a pas pu obtenir le consentement du Conseil de sécurité soit pour étendre l'embargo sur les armes contre l'Iran soit pour imposer des sanctions unilatéralement.

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C’est un échec humiliant pour les États-Unis qui n’ont pas réussi à convaincre les 15 membres du Conseil de sécurité dont  cinq membres permanents : Chine, États-Unis, Russie, France et Royaume-Uni, et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans : Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Estonie, Indonésie, Niger, République Dominicaine, Saint Vincent, Tunisie  et le Viet Nam donnant l’impression qu’une coalition anti-américaine s’est reformée comme du temps de la Guerre Froide.


Pompeo reçu par un membre de son ambassade

Mike Pompeo assure personnellement cet échec car il a visité toutes les chancelleries occidentales pour les persuader d'accepter formellement des sanctions unilatérales américaines contre l'Iran. En vain. Alors il se console avec l'accord de normalisation négocié par les États-Unis entre Israël et les Émirats arabes unis qui représente cependant un coup dur politique pour l'Iran et pour son hégémonie. Les experts diplomatiques estiment que cet échec est la conséquence du comportement de Donald Trump vis-à-vis de l’Onu et des puissances occidentales qui ont été souvent humiliées par le président américain.
Si le sujet d’autres normalisations des relations avec Israël devrait être abordé au cours de ces visites, aucune annonce officielle n'est attendue à l'issue de ce voyage bien que Bahreïn et le sultanat d'Oman aient salué l'établissement de relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis.
Début septembre, le conseiller principal de Donald Trump, Jared Kushner, et l'envoyé de la Maison Blanche Avi Berkowitz devraient également se rendre au Moyen-Orient, pour une visite éclair en Israël mais aussi dans plusieurs États du Golfe. Ils souhaiteraient profiter de leur visite dans la région pour encourager davantage d'États du Golfe à suivre les traces des Émirats et promouvoir de nouveaux accords de normalisation avec Israël. Il est prévu qu'ils se rendent en Arabie saoudite, à Bahreïn,  à Oman, au Qatar ainsi qu'au Soudan.
Netanyahou - Kushner - Berkowitz 

Les Israéliens attendent beaucoup de la normalisation, en particulier pour multiplier les échanges commerciaux. Ils pourraient acheter du pétrole émirati et vendre leur technologie israélienne aux Émirats. Le secteur du tourisme pourrait être développé entre les deux pays avec la création de vols directs Tel-Aviv et Dubaï et Abou Dhabi. Mais cela implique une autorisation de l’Arabie pour que les vols traversent son espace aérien. Mais pour l’instant, Ryad joue la solidarité arabe en excluant tout accord avant un règlement de paix entre Israéliens et Palestiniens.
            Pompeo doit surtout régler le problème de l’annexion de la Cisjordanie car les Émirats prétendent que leur accord prévoit «de mettre fin à toute annexion supplémentaire» tandis que Netanyahou, qui veut satisfaire son aile droite radicale prétend que «l’annexion est simplement reportée» car elle est prévue dans le plan de paix de Trump. Lourde tâche pour Pompeo.  L’ambassadeur des Émirats à Washington, Youssef al-Otaïba, dans un article pour le grand quotidien Yediot Aharonoth, est convaincu que la normalisation «permettra de changer la trajectoire de la région d’un passé d’hostilité et de conflits, à un autre d’espoir, de paix et de prospérité».
            Pompeo devra aussi aborder la question de la vente des avions de combat F-35 aux Émirats pour remplacer la soixantaine de vieux Mirage-2000. Israël s’oppose toujours à la vente de F-35 aux pays arabes, même à la Jordanie et à l’Égypte avec qui il a signé des accords de paix car il veut garder sa supériorité technologique dans la région. Deux thèses sont en contradiction. Les Émirats prétendent que l’accord de normalisation était conditionné par l’acquisition de F-35 tandis que Netanyahou soutient que cet accord n’incluait pas les F-35. Parole contre parole.
F35

            Cet accord va recomposer le paysage politique au Moyen-Orient car les Palestiniens, Fatah et Hamas, vont s’allier avec la Turquie et l’Iran pour faire obstacle à la normalisation.

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