RT-FRANCE
LA VISITE
DE MIKE POMPEO EN ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE au micro
de
Olivier
de KERANFLECH
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo est arrivé en Israël le lundi 24 août après une réunion au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 20 août 2020. Il doit finaliser l'accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis. Par son voyage en Israël, il semble vouloir justifier son échec à l'ONU. Après avoir échoué contre l'Iran, Mike Pompeo vient presque présenter ses condoléances à Jérusalem car il a n’a pas pu obtenir le consentement du Conseil de sécurité soit pour étendre l'embargo sur les armes contre l'Iran soit pour imposer des sanctions unilatéralement.
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Pompeo reçu par un membre de son ambassade |
Mike Pompeo assure
personnellement cet échec car il a visité toutes les chancelleries occidentales
pour les persuader d'accepter formellement des sanctions unilatérales
américaines contre l'Iran. En vain. Alors il se console avec l'accord de
normalisation négocié par les États-Unis entre Israël et les Émirats arabes
unis qui représente cependant un coup dur politique pour l'Iran et pour son hégémonie. Les
experts diplomatiques estiment que cet échec est la conséquence du comportement
de Donald Trump vis-à-vis de l’Onu et des puissances occidentales qui ont été souvent
humiliées par le président américain.
Si le sujet d’autres normalisations
des relations avec Israël devrait être abordé au cours de ces visites, aucune annonce officielle n'est attendue à l'issue de ce voyage bien que
Bahreïn et le sultanat d'Oman aient salué l'établissement de relations
diplomatiques avec les Émirats arabes unis.
Début septembre, le conseiller
principal de Donald Trump, Jared Kushner, et l'envoyé de la Maison Blanche Avi
Berkowitz devraient également se rendre au Moyen-Orient, pour une visite éclair
en Israël mais aussi dans plusieurs États du Golfe. Ils souhaiteraient profiter
de leur visite dans la région pour encourager davantage d'États du Golfe à
suivre les traces des Émirats et promouvoir de nouveaux accords de
normalisation avec Israël. Il est prévu qu'ils se rendent en Arabie saoudite, à
Bahreïn, à Oman, au Qatar ainsi qu'au
Soudan.
Netanyahou - Kushner - Berkowitz |
Les Israéliens attendent
beaucoup de la normalisation, en particulier pour multiplier les échanges
commerciaux. Ils pourraient acheter du pétrole émirati et vendre leur technologie
israélienne aux Émirats. Le secteur du tourisme pourrait être développé entre
les deux pays avec la création de vols directs Tel-Aviv et Dubaï et Abou Dhabi.
Mais cela implique une autorisation de l’Arabie pour que les vols traversent son espace
aérien. Mais pour l’instant, Ryad joue la solidarité arabe en excluant tout
accord avant un règlement de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Pompeo
doit surtout régler le problème de l’annexion de la Cisjordanie car les Émirats
prétendent que leur accord prévoit «de mettre fin à toute annexion
supplémentaire» tandis que Netanyahou, qui veut satisfaire son aile droite
radicale prétend que «l’annexion est simplement reportée» car elle est prévue dans le plan de paix de Trump. Lourde tâche pour Pompeo. L’ambassadeur des Émirats à Washington,
Youssef al-Otaïba, dans un article pour le grand quotidien Yediot Aharonoth,
est convaincu que la normalisation «permettra de changer la trajectoire de
la région d’un passé d’hostilité et de conflits, à un autre d’espoir, de paix
et de prospérité».
Pompeo
devra aussi aborder la question de la vente des avions de combat F-35 aux Émirats
pour remplacer la soixantaine de vieux Mirage-2000. Israël s’oppose toujours à
la vente de F-35 aux pays arabes, même à la Jordanie et à l’Égypte avec qui il a signé des accords de paix car il veut garder sa supériorité technologique dans la région. Deux thèses
sont en contradiction. Les Émirats prétendent que l’accord de normalisation
était conditionné par l’acquisition de F-35 tandis que Netanyahou soutient que
cet accord n’incluait pas les F-35. Parole contre parole.
F35 |
Cet accord va recomposer le paysage
politique au Moyen-Orient car les Palestiniens, Fatah et Hamas, vont s’allier
avec la Turquie et l’Iran pour faire obstacle à la normalisation.
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