LE CORONAVIRUS PERMET A LA TURQUIE DE RENOUER AVEC ISRAËL
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Des informations officielles ont annoncé la
vente par la Turquie à Israël d'équipements médicaux pour lutter contre le
coronavirus. Ce geste humanitaire pourrait signifier un début de réchauffement
des relations bilatérales. La présidence turque a annoncé qu'elle allait
répondre «à une demande d'Israël de lui fournir des produits médicaux. Nous procéderons
également à un envoi médical aux Palestiniens». Et plus tôt, le journal
turc Suzujo avait déclaré que «des développements inattendus se sont
produits dans les relations entre Ankara et Tel Aviv, qui ont connu des
tensions ces dernières années. La Turquie a décidé d'envoyer du matériel
médical, des combinaisons de protection, des gants stériles et des masques en
Israël pour des raisons humanitaires».
Usine turque de masques |
Un responsable turc a confirmé que trois avions
ont atterri à la base aérienne d'Incirlik en provenance d'Israël pour
transporter la cargaison. Les dirigeants israéliens n'ont pas commenté cet événement
et préfèrent maintenir des ambiguïtés quant à savoir si cette décision
rétablirait les relations entre les deux pays.
La nouvelle de l’envoi, malgré des
liens glaciaux, avait été publiée pour la
première fois par Blomberg le 9 avril. Cependant le gouvernement turc a
tenu à préciser qu’il agissait pour des raisons humanitaires. Il est trop tôt
pour dire si cette manifestation inattendue de solidarité pendant la pandémie
ouvrira la voie à une amélioration des relations tendues entre la Turquie et
Israël, qui étaient pourtant des alliés stratégiques. Avant l’entrée en
fonction du président Erdogan en 2003, la Turquie était le partenaire le plus
proche d’Israël dans le monde musulman et leurs forces armées avaient des liens
étroits.
Les relations se sont fortement
détériorées en 2010 à la suite de l’attaque de la flottille turque à
destination de la bande de Gaza qui avait entraîné la mort de 10 civils. La
Turquie avait alors expulsé l'ambassadeur d'Israël et rappelé son propre envoyé
puis s'était retirée des manœuvres militaires conjointes. Bien que les ventes
militaires israéliennes à la Turquie aient été totalement interrompues, les
liens commerciaux civils se sont révélés résistants et ont toujours fonctionné
en particulier pour tout ce qui concerne les appareils ménagers et certains
produits alimentaires de base.
Le ministère israélien des Affaires
étrangères a catégoriquement refusé de commenter ces échanges alors que les
expéditions médicales en provenance d'autres pays, États-Unis et Chine, avaient
été célébrées avec beaucoup de pompe. Bien que les Turcs insistent pour
qualifier leur envoi de geste «humanitaire», le ministère israélien
des Affaires étrangères précise que le transfert de matériel médical depuis la
Turquie était de nature purement commerciale, sous la seule responsabilité
d’acteurs privés. Cependant les Turcs ont bien précisé que l’envoi de matériel contre
le coronavirus avait reçu l’imprimatur du président Erdogan. Il ne peut en être
autrement dans un pays sous dictature.
Netanyahou accueille le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le président chypriote Nicos Anastasiades |
Les observateurs cherchent à
analyser les raisons de ces différentes versions diplomatiques et de la discrétion israélienne. Erdogan a toujours adopté la stature de défenseur des
Palestiniens avec l’arrière-pensée de devenir le leader du monde musulman
sunnite. L’occasion lui a été donnée en proposant son aide matérielle aux
habitants de Cisjordanie pour lutter contre l’épidémie. Israël ne s'est pas opposé bien sûr à l’envoi humanitaire à destination de l'Autorité palestinienne. La Turquie
s’est donc trouvée contrainte de faire aussi bénéficier Israël de ses largesses. Les sociétés privées se sont introduites dans la faille ouverte sous
prétexte qu’il n’y avait aucune référence à la politique. Business is business.
Israël, qui a apprécié le geste
humanitaire d’Erdogan, est plus frileux car jusqu’à présent les pas en avant de
la Turquie se sont révélés fragiles, souvent sans lendemain. C’est pourquoi il
préfère ne pas s’étendre sur les actes turcs pour éviter toute déception. Mais
la raison principale s’explique parce que les Israéliens ont de nouveaux alliés
dans la région, la Grèce et Chypre, dans le domaine de l’énergie. Mais ces deux
pays ne sont pas en odeur de sainteté avec les Turcs et il ne s’agit pas nullement
d’aliéner leur sympathie. C’est l’un des cas de l’intérêt positif du
coronavirus qui dépasse les clivages.
2 commentaires:
Quand on sait le pognon que se font les fils d'Erdogan au port d'Ashdod, aucune crainte que les liens ne soient rompus de sitôt. Il y a ce qu'on raconte a' la rue turque et les gros sous qui s'en fichent complètement pourvu qu'ils prospèrent.
Je pense qu'il serait intéressant d'en savoir un peu plus sur ce que nous dit Mme Garreault sur les fils d'Erdogan faisant du fric en ISRAEL..
Comment des Turcs enfants de génocidaires( 1500 000 Arméniens massacrés )peuvent ils faire "du fric en ISRAEL..?!C'est comme si on trouvé normal que les enfants de Goring, Himmler venaient faire "du fric" en ISRAEL !
On attend vivement un article sur ce sujet hautement sulfureux et surtout SCANDALEUX!
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