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mardi 11 avril 2023

Israël frappe la Syrie au moment où le ministre des A.E est au Caire

 

ISRAËL FRAPPE LA SYRIE AU MOMENT OÙ LE MINISTRE DES A.E EST AU CAIRE

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps


        Un troisième raid aérien a été attribué à l’aviation israélienne contre la Syrie dans la nuit du 1er au 2 avril 2023. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) annonce qu’il y aurait des morts et des blessés. Les missiles ont touché la province de Homs. L’agence officielle Sana ne fait état que de cinq soldats syriens blessés. Il s’agit de la troisième frappe, deux nuits consécutives les 30 et 31 mars, trois jours après que la capitale Damas ait été ciblée. 


          
Frappe sur Homs

        Selon une source militaire : «Aujourd’hui vers 0 h 35 (21 h 35 GMT), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le nord-est de Beyrouth en visant des positions dans la ville de Homs». Plusieurs missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne. Les missiles israéliens ont ciblé plusieurs positions militaires des forces du régime syrien et affiliées à l’Iran à Homs, où des explosions ont retenti et un incendie s’est déclaré dans un centre de recherche notamment.
Rami Abdel Rahmane, 


L’ONG OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, a confirmé ces «informations certaines» concernant des morts et blessés, ajoutant que des ambulances se dirigeaient vers les lieux de l’attaque. Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire, a confirmé qu’outre les cinq soldats syriens blessés, plusieurs combattants affiliés à l’Iran et présents dans le centre de recherche ont été tués lors des frappes. Déjà le 31 mars, Téhéran avait annoncé la mort en Syrie d’un officier de haut rang des Gardiens de la révolution, lors d’un raid israélien visant la capitale syrienne vendredi après minuit. Mais l’OSDH confirme que «quatre autres officiers iraniens ont été tués». Les Iraniens ne publient jamais les pertes occasionnées dans leur camp. Israël a déjà frappé deux fois l’aéroport d’Alep, où les groupes iraniens et leurs alliés exercent une grande influence. Un deuxième conseiller du CGRI est mort lors d'une troisième frappe aérienne à Syrie en une semaine

Des frappes récurrentes ont lieu systématiquement. Un premier raid avait fait trois morts le 7 mars, et le deuxième avait provoqué des dégâts matériels le 22 mars. Le 19 février, 15 personnes avaient été tuées lors d’une frappe israélienne sur Damas, qui avait visé un quartier abritant le siège de plusieurs services de sécurité, selon l’OSDH. Israël ne commente jamais les frappes mais confirme vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.

Funérailles d'un militant du Jihad islamique à Damas,


Les services de renseignement occidentaux ont déclaré que les frappes visaient plusieurs bases aériennes du centre de la Syrie où se trouve du personnel iranien. Ils ont déclaré que des tirs de roquettes avaient visé la base aérienne T-4, à l'ouest de Palmyre, et l'aéroport de Dabaa, près de la ville de Qousseir, à la frontière libanaise, une zone où se trouvent des membres du Hezbollah. Du personnel militaire iranien et des combattants du Hezbollah sont stationnés dans les deux aéroports et de nombreuses milices pro-iraniennes se trouvent dans cette zone de la province de Homs, ont précisé les sources. La base aérienne de l'armée syrienne à Tiyas, nichée dans le désert entre Homs et Palmyre, recèle des secrets qui intéressent autant les alliés du régime Assad que ses ennemis, en raison du matériel de haut niveau stocké. 

Sameh Shoukry rencontre son homologue syrien Faisal Mekdad au Caire, le 1er avril 2023


Et alors que les frappes étaient lancées, le chef de la diplomatie syrienne était en visite en Égypte pour la première fois depuis dix ans. Sameh Choukri s'est entretenu au Caire, le 1er avril, avec son homologue syrien Faisal Mekdad. Selon le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, «Les deux ministres ont discuté de divers aspects des relations bilatérales et des moyens de les faire progresser et de les promouvoir, ainsi que d'un certain nombre de questions régionales et internationales d'intérêt commun».

Sameh Choukri a réitéré le soutien total de l'Égypte aux efforts visant à parvenir à un «règlement politique global et à une réconciliation nationale en Syrie qui mettra fin aux ingérences étrangères dans les affaires syriennes, garantira le rétablissement de la sécurité et de la stabilité de la Syrie, préservera son intégrité territoriale et sa souveraineté, protégera les ressources de son peuple et éliminera toutes les formes de terrorisme».

Le règlement politique de la Syrie permettra également le retour volontaire et en toute sécurité de millions de réfugiés syriens. Le chef de la diplomatie syrienne a souhaité «une plus grande solidarité arabe avec la Syrie afin de surmonter sa crise et de restaurer son rôle historique de soutien aux causes arabes». Effectivement, la Syrie a été mise à l'écart par de nombreux États arabes et son adhésion à la Ligue arabe a été suspendue depuis le début du conflit syrien en 2011. Cette visite acte le fait que la Syrie sort progressivement de son isolement diplomatique dans le monde arabe, après en avoir été mise au banc en raison de la répression de la révolte qui a déclenché la guerre dans ce pays en 2011.

Les relations n'ont jamais été totalement rompues entre Le Caire et Damas. En 2016, le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, avait en effet effectué au Caire sa première visite rendue publique à l'étranger depuis 2011. Fin 2018, les Émirats avaient déjà rouvert leur ambassade à Damas. Et en mars 2022, Bachar el-Assad a effectué à Abou Dhabi sa première visite dans un pays arabe. Mais la Syrie est toujours suspendue de la Ligue arabe qui siège au Caire.

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