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vendredi 14 mai 2021

La diaspora des cendres par Francis MORITZ

 


LA DIASPORA DES CENDRES

Par Francis MORITZ

 

William  Karel


Comment transmettre la réalité des camps ? La question n'a cessé de hanter les survivants, les intellectuels. Et aujourd'hui, comment enseigner la Shoah alors que les témoins disparaissent ? Le documentariste William Karel utilise un procédé inédit pour créer une œuvre centrée sur le témoignage. Le réalisateur William Karel, né à Bizerte (Tunisie) en 1940, reporter photographe et documentaliste, est arrivé en France très jeune. Puis il a vécu une dizaine d’années en Israël. Il est revenu en France en 1981, pour se consacrer depuis 1988 à la réalisation de documentaires, principalement historiques et politiques, dont la rafle du Vel d’hiv et l’histoire de l’extrême droite, entre autres.



Photo prise par William Karel


La question de la transmission se pose avec d’autant plus d’acuité et d’urgence, à l’heure où les derniers survivants de la Shoah disparaissent, à l’heure où de nombreux pays, des partis politiques, des politiciens extrémistes cherchent à réécrire le récit national, à le déconstruire, à en gommer les aspects les plus sombres, à l’heure où les réseaux sociaux servent fréquemment à diffuser le négationnisme, la désinformation, où le concept de Shoah est galvaudé pour servir de référence ou d’argument à des évènements graves, mais loin d’être aussi atroces et barbares  que l’aura été l’extermination de six millions de victimes.

William Karel a trouvé un moyen innovant et pertinent de rappeler et de transmettre ces événements non par l’image, comme cela a été fait, mais par les témoignages d’auteurs connus et d’autres d’inconnus ? Ce moyen inédit peut servir et doit servir à transmettre cette horreur que fut et qui reste dans nos mémoires. Pour autant, la mémoire est chose fragile qui s’estompe avec le temps et les générations. On s’en aperçoit tous les jours.  


Notre responsabilité collective et individuelle est engagée, car on voit bien que le slogan plus jamais ça ! qui aurait dû en inspirer plus d’un, ne s’est pas imposé. L’antisémitisme existe toujours, il a même retrouvé force et vigueur dans certains pays, peut-être à cause de la pandémie qui a aggravé les problèmes sociaux et sociétaux. On n’en a donc pas fini de pointer le Juif du doigt lorsqu’il s’agit de trouver un bouc émissaire, les vielles rancœurs, les préjugés, le ressentiment ; très vite la question des inégalités se posent et bien sûr, les Juifs y sont surement pour quelque chose ! Quand on pense qu’en France, il s’agit aujourd’hui de la plus petite communauté au sens confessionnel, moins d’un pourcent de la population, certains y voient toujours le prédateur et le responsable de tous leurs maux. On savait que l’hydre a plusieurs têtes mais on doit malheureusement constater qu’elle a aussi plusieurs vies !

A défaut de se dresser les armes à la main, le devoir de mémoire est le minimum que les générations actuelles puissent s’imposer pour ne pas laisser les malheureuses victimes tomber dans l’oubli et d’autres, aux quatre coins de la planète. Je vous invite à écouter ces nombreux témoignages et à les partager avec ceux qui vous entourent en cliquant sur le lien ci-dessous, une réalisation de France Culture. 

 France Culture est fière de proposer cette œuvre radiophonique exceptionnelle, constituée de textes réunis par William Karel, lus par Mathieu Amalric, Valérie Dréville, François Marthouret, et les comédiens Elsa Lepoivre et Denis Podalydès de la Comédie-Française. 

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/la-dispora-des-cendres-textes-reunis-par-william-karell

 

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