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samedi 13 mars 2021

Attaque brutale de la Gauche contre Gantz

 


ATTAQUE BRUTALE DE LA GAUCHE CONTRE GANTZ


Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps


Au temps de la liste commune

        La travailliste Merav Michaeli et l’un des leaders de Meretz, l’ex-général Yaïr Golan, tirent à boulets rouges sur Benny Gantz sans se rendre compte qu’ils visent leur propre camp, le camp de ceux qui militent pour la défaite de Netanyahou. Paradoxalement ils ne s’attaquent pas au Likoud et à ses mercenaires d’extrême-droite parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas changer le cours des choses en raison de leurs arguments éculés. Selon les sondages, Meretz risque de ne pas passer le seuil électoral; alors ils essaient de prendre des voix chez leurs partenaires. Ils ont choisi la voie facile de combattre un homme désavoué qui a été berné. Ils se trompent d’adversaire tout en se trompant de stratégie et en ayant du mal à convaincre. La gauche israélienne est devenue la plus bête du monde.



Barak, Golan, Eizenkot, Gantz


C’est tout d’abord le député Yaïr Golan, passé des travaillistes à Meretz, qui espère que : «Gantz sera exclu de la prochaine Knesset». Le 28 février, il a souhaité que Benny Gantz retire sa candidature aux élections du 23 mars 2021. Il va plus loin dans sa vindicte : «J'espère que Benny Gantz ne franchira pas le seuil. Il n'a aucune justification morale pour continuer à se présenter en politique. J'aurais aimé qu'il puisse comprendre qu'il a causé suffisamment de dommages à la nation et à ses électeurs et qu'il permettra au public qui croit en lui de choisir un autre parti qui les représentera plus fidèlement et plus correctement». Il ne croit pas à la rédemption. 

Si Yaïr Golan pense que les électeurs de Kahol-Lavan porteront leurs voix sur Meretz, c’est qu’il n’a rien compris à la politique. C'est en fait le comportement d'un député aux abois. Gantz avait amené de nombreux nouveaux électeurs qui retourneraient dans l’abstention s’il quittait la scène politique ou voteraient à la rigueur pour Yaïr Lapid. Il symbolisait un renouveau qu’ils ne peuvent pas trouver au sein de deux partis de gauche sclérosés. Yaïr Golan est trop jeune en politique pour avoir déjà capté les ficelles électorales.  Il n’a pas compris que l’opposition avait besoin d’un rassemblement et de toutes les voix pour renvoyer, comme il le dit, «les gens corrompus et les nationalistes». Au lieu de viser juste, il porte une attaque violente contre un ancien ami qu’il a connu à Tsahal et avec lequel il avait travaillé sous ses ordres. Alors, pour le déconsidérer, il prétend qu’il a un «caractère faible, qu’il est un homme bon, sage, digne, un bon professionnel, mais il est faible».



Comme si elle manquait d’adversaire, la présidente du parti travailliste Merav Michaeli a entonné le même chant dans une sorte de concours «d’amabilités». Elle vient d’appeler elle-aussi Gantz à quitter la compétition pensant sauver ainsi le parti Meretz de la déroute prévisible. Gantz avait eu le tort de préciser qu’il espérait suivre les traces d’Yitzhak Rabin ce qui n’a pas plu à Michaeli. Il faut dire qu’elle n’a pas apprécié que certains vétérans du parti socialiste soutiennent ouvertement Gantz ce qui l’a poussée à exclure une cinquantaine de militants frondeurs alors que le parti manque de militants actifs.

Merav Michaeli, a certes remporté les primaires de son parti contre toute attente et a réussi en un temps record à renverser de sombres prédictions. Mais il ne faudrait pas que sa victoire, face à des candidats de second ordre, lui tourne la tête et la pousse à revenir à des méthodes soviétiques. Elle a certes proposé un retour aux valeurs fondatrices d'Israël mais elle ne peut pas le faire sans appuis car elle trop faible pour assurer seule l’alternance. L’opposition doit distinguer ses amis de ses ennemis sachant que les luttes intestines mènent à la déroute. Les électeurs sanctionnent immédiatement ces attaques qui nuisent à l’image de la Gauche et le résultat devient inverse de celui escompté.

 

3 commentaires:

Schlomo GOREN a dit…

A lire cet article, il semble bien qu'il n'y a pas que Yaïr Golan, individu borderline, qui n’a rien compris à la politique israélienne.
Cela est vrai aussi de Benny Gantz (même si Benillouche s'est depuis ravisé, mais il a encore le temps de changer d'avis) pour qui dès le début s'est trompé de casting.
Que dire de Yaïr Lapid qui se conduit comme un voyou !
Concernant la présidente du parti travailliste Merav Michaeli, elle conduit son parti comme on conduit un cortège funéraire.
Quant au parti croupion Meretz, aujourd'hui moins qu'hier il n'y a rien à en attendre.
Une chose est vrai dans cet article : La gauche israélienne est devenue la plus bête du monde ! Mais peut-elle, comme tous les partis socialistes internationaux être chose et autrement ?

Emmanuel DOUBCHAK a dit…

La politique d'aujourd'hui, c'est de la téléréalité, avec des mecs et des nanas entourés de figurants plus ou moins anonymes et de gens qui leur écrivent les idées qui vendront leur tambouille, quitte à se faufiler dans n'importe quel gouvernement pourvu que ce soit possible. Dès que l'on veut soulever un problème ou tracer une ligne idéologique, les téléspectateurs-électeurs zappent.

andre a dit…

Une certitude : la majorité des électeurs israéliens est à droite et ne n’entend pas se laisser conter la vieille rengaine nostalgique de la gauche
. Le parti dominant de la droite reste le Likoud .Netanyahu devrait continuer à diriger les affaires mais 12 ans de règne ont lassé les impatiences !
Sa’ar ou Bennet avec Lieberman devraient s’entendre pour préparer une sortie honorable au vieux lion qui apporterait les voix de son parti afin d’écarter du pouvoir les pseudo centristes prêts à toutes les compromissions pour glisser leurs pieds dans la porte entrebâillée!
André Simon Mamou
Tribune juive