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jeudi 19 novembre 2020

Terrorisme islamique en Autriche par Francis MORITZ

 


TERRORISME ISLAMIQUE EN AUTRICHE

Par Francis MORITZ 


Le chancelier autrichien Kurz et le président Macron

Si ce n’était pas une tragédie avec ses victimes, on serait presque tenté d’écrire : Bienvenue au club ! Jusque-là, l’Autriche se prévalait de ne pas avoir subi d’attentats islamiques. C’est sans doute la raison pour laquelle le chancelier Sebastian Kurz le président Macron, la Chancelière Merkel et plus largement l’UE se rencontrent ; serait-ce le début d’une Europe collectivement antiterroriste et qui sait plus encore, si affinités qui font largement défaut dans l’immédiat. On en saura plus selon l’importance du communiqué et les décisions suivies d’actes précis et de délais. Ce sera peut-être aussi un démarrage pour plus d’Europe. Après la pandémie, le terrorisme sera-t-il l’accélérateur d’une plus réelle coopération entre les 27 ?


Vienne, raid policier dans un immeuble des Frères Musulmans

L'opération «Louxor» engagée lundi matin semble avoir porté un coup sérieux aux Frères Musulmans et au Hamas. 930 policiers ont participé à cette vaste opération, la plus importante de ces dernières années. Plus de 60 perquisitions ont été effectuées. 30 suspects ont été interpellés.  Le ministre de l'Intérieur a qualifié les Frères musulmans «d’extrêmement dangereux» et de poursuivre, ces organisations tentent de saper la démocratie, «d'introduire la charia, de s’opposer aux libertés fondamentales, qui nous sont  chères». Il s'agit notamment de soupçons de financement du terrorisme, de formation d'une organisation terroriste ou criminelle et de blanchiment d'argent.

Huit suspects arrêtés à Vienne ont été incarcérés, les personnes actuellement détenues ont entre 16 et 24 ans et certaines ont déjà un casier judiciaire éloquent. Au total, 16 hommes ont été arrêtés. Les Frères musulmans, dont les résidences ont été perquisitionnées, n'ont pas d’existence officielle en Autriche. Néanmoins, le mouvement islamiste s’est implanté par le biais d’associations caritatives ou culturelles.

Cela a été confirmé dans une étude controversée de l'Université George Washington. Concernant l’organe représentatif de la religion musulmane en Autriche (IGGÖ), les autorités ne savaient jusque-là pratiquement rien sur ses moyens. L'étude a été réalisée par Lorenzo Vidino, directeur du programme sur l'extrémisme à l'Université George Washington, en collaboration avec l'Université de Vienne, l'Office fédéral pour la protection de la Constitution et la lutte contre le terrorisme (BVT) et le Fonds d'intégration autrichien (ÖIF). En ce qui concerne la relation entre les Frères musulmans et l’organe représentatif de la communauté musulmane en Autriche l'IGGÖ   "En raison de leur solide réseau et de leur structure professionnelle, les partisans de l'idéologie des Frères musulmans et de ses organisations affiliées sont de plus en plus devenus des personnes de contact pour les élites occidentales au sein de la communauté musulmane au cours des dernières décennies"

Par exemple, l'IRPA - qui est responsable de la formation des professeurs de religion islamique et appartient à l’organe de la communauté musulmane en Autriche (IGGÖ) - est «sans aucun doute sous leur influence» en raison de ses liens avec les Frères musulmans, a-t-il déclaré. L’organe de la communauté musulmane (IGGÖ) a immédiatement contesté ces affirmations.

Journaliste Petra Ramsauer Vienne

Le parti socialiste autrichien a également contesté entretenir des relations tant avec les jeunesses musulmanes qu’avec les Frères musulmans. La Jeunesse musulmane (MJÖ) a également contesté ces liens. Les organisations européennes proches des Frères musulmans se retrouvent cependant au sein de la «Fédération des organisations islamiques en Europe» (FIOE) basée à Bruxelles. Selon la journaliste Petra Ramsauer, la plupart des locaux des Frères musulmans, qui ont été perquisitionnés répondent clairement à l’appellation organisation terroriste. La menace est «en amont» de l'organisation. Grâce aux activités des Frères musulmans, «l’idéologie radicale se répand», avec comme leitmotiv de «créer l'État islamique comme objectif ultime», a déclaré Ramsauer, qui souligne que leur centre principal est situé au Qatar.

Les perquisitions ont permis de trouver des sommes importantes. Au terme de ces raids, plusieurs comptes d’associations et de personnes suspectes ont été gelés. L’organe de la communauté musulmane (IGGÖ) feint au mieux l’indifférence, ou l’ignorance. «Nous ne connaissons que les rapports des médias et nous ne pourrons nous exprimer sur les enquêtes en cours que lorsque les autorités nous auront fourni des preuves», a déclaré son président Ümit Vural.

Karl Nehammer ministre de l'intérieur

          L'assassin s'était rendu à plusieurs reprises dans deux mosquées de Vienne. La mosquée Tewhid à Murlingengasse à Meidling, qui a été créée par l'IGGÖ en 2016. «Sa fermeture immédiate est dans l'intérêt de la sécurité publique, car l'attitude de base positive envers la société et l'État exigée par la loi islamique n'existe pas» a déclaré le ministre de l’intérieur. Pour la mosquée indépendante Melit Ibrahim à Vienne-Ottakring, une procédure de dissolution a été engagée, car cette mosquée a également favorisé la radicalisation du kamikaze, l'islamiste Mohamed M.  Le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer a déclaré que deux volets de l’enquête menaient à l'étranger, en Suisse et en Allemagne où la police criminelle a annoncé que des perquisitions ont eu lieu, sur la base de renseignements transmis par l’Autriche. «Dans l'état actuel de l'enquête, il n'y a pas de soupçon initial d'implication avec l’attaque elle-même. Cependant, il y aurait des liens avec l'assassin présumé». Selon le BKA, 

Le chancelier autrichien S. Kurz s’est exprimé avant sa visite à Paris : «Des mesures de grande envergure doivent être prises pour que nous puissions vivre en toute sécurité en Europe et défendre notre modèle de vie». Il faut également préciser : «comment traiter avec les combattants terroristes étrangers, la protection adéquate des frontières extérieures de l'Europe et comment l'UE doit prendre ses responsabilités». 

Évitons la sémantique diplomatique : il est bien question de revoir Schengen et de remettre en place un strict contrôle des frontières de l’UE, de définir une politique migratoire efficace, notamment en matière de droit d’asile. Enfin, on parle d’un Conseil de défense européen. La perspective est certes souhaitable. Elle suppose en fondements plusieurs piliers, que sont la défense, l’économie, certaines lois sociales. On pense par exemple à la récente loi antiavortement de la Pologne au sein de l’UE. Ce qui est un scandale et un affront fait à toutes les femmes. Il n’y a plus de temps.  Passera-t-on enfin du temps des déclarations au temps de l’action ?

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