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lundi 16 décembre 2019

Pas de fête de Noël pour les Chrétiens de Gaza


Billet d’humeur

PAS DE FÊTE DE NOËL POUR LES CHRÉTIENS DE GAZA

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
          
Noël à Bethléhem

           Les questions sécuritaires prennent très souvent le pas sur les questions humanitaires. Le gouvernement israélien est trop rigide alors que parfois il faut lâcher du lest et appréhender les faits avec un minimum de souplesse et de sensibilité. Nous sommes toujours à la recherche de soutiens, voire d’amis, qui défendront notre cause et qui agiront en modérés face à des extrémistes bornés et souvent incultes. Les Chrétiens de Gaza, sont bien sûr des Arabes mais ils ne croient pas au Dieu de la violence ni à celui des islamistes sanguinaires. Par naissance, ils vivent dans un monde à part qui ne leur pardonne rien et qui en fait des victimes dans un monde musulman.


Noël à Gaza

            La fête de noël est d’abord une fête de famille avant d’être la fête chrétienne la plus sainte. Les dîners de famille apportent un peu de miséricorde à une minorité qui souffre à Gaza. Comme les travailleurs qui traversent tous les jours la ligne verte et qui font leur propre police pour neutraliser les mauvais éléments qui peuvent leur coûter leur permis de travail, les Chrétiens sont capables d’éliminer les brebis galeuses qui peuvent annihiler tout espoir de retrouvailles. Les autorités israéliennes ont décidé que les Chrétiens de Gaza ne pourront pas rejoindre leurs familles en Israël ou en Cisjordanie pour fêter Noël. 
            Au lieu de favoriser les bonnes relations avec les minorités, Israël les brusque, alors que nous avons une communauté de destin dans la région.  Il s’agit d’une pure décision technocratique du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) qui ne fait qu’envenimer la haine à notre égard au lieu de l’estomper. Il croit pouvoir ainsi pousser les chrétiens à s’en prendre aux dirigeants du Hamas. Les pèlerins ne sont pas suffisamment fous pour placer des armes et des explosifs dans leurs valises. Contrairement aux musulmans, ils n’ont pas le culte de la mort.
            En fait les Chrétiens sont les otages à la fois des Israéliens et aussi du Hamas, voire du djihad islamique alors qu’ils cherchent à amadouer les esprits et les cœurs. Cette minorité, d’à peine un millier d’âmes, est en diminution constante après les expatriations constantes vers des cieux plus cléments. On lui interdit de se rendre dans les villes saintes de Nazareth, Bethléem, et Jérusalem pour y retrouver ses prêtres et les proches avec lesquels ils ont d’autres préoccupations que l’organisation d’attentats. Il faut ménager ces malheureux pris entre deux feux, entre deux adversaires politiques. Il ne s’agit pas, comme certains, de s’élever contre «la violation extrême à la liberté de mouvement» mais de réclamer un minimum d’humanité. Les Chrétiens d'Orient sont tellement martyrisés que nous ne devons pas ajouter notre part pour suivre le mouvement.



            La politique sécuritaire, dans ce cas concret, est rigide, sèche, bureaucratique, dénuée de toute dose d’humanité, impersonnelle et systématique. On applique des textes, des règles, et des mesures comme s’ils étaient l’œuvre plus que probable, d’ordinateurs ou de robots déshumanisés. Il faut de temps en temps remettre l’homme dans les rouages de la politique. Les gauchistes internationaux prétendent que Gaza est une prison à ciel ouvert. Avec ce genre d’interdictions, on punit indifféremment ceux qui ont le moins d’affinité avec les sinistres islamistes toujours à la recherche. On leur offre le meilleur moyen de créer une usine à haine.

Mise à jour du 23 décembre 2019

Le millier de Chrétiens de Gaza -800 grecs-orthodoxes et 117 catholiques- seront finalement autorisés à se rendre dans les villes saintes de Bethlehem ou Jérusalem pendant les fêtes de Noël🌲


5 commentaires:

Jean TARANTO a dit…

Les années passées, aucun "assouplissement" n'a valu à Israël les "remerciements" ni des palestiniens ni des nations. LA décision israélienne est profondément injuste mais il est bon de savoir de quelle manière se termine l'année sécuritaire dans le pays et où en sont les populations du sud.
J'ajoute que l'entrée des chrétiens gazaouis dans lest territoires de la zone C est bien plus difficile sous contrôle de l'OLP que d'Israël. Beaucoup sont refoulés par la police de Ramallah .
Cette décision qui évidemment me choque et m'attriste ne changera en rien ni le danger terroriste de Hamas ni la 'attitude de l'ONI envers Israël ni même l'avenir politique d'Israël et cette décision du COGAT est nourrie des renseignements obtenus par Tsahal qui est la seule entité compétente pour déterminer du niveau de danger. Cette décision prouve comme jamais que l'Iran est désormais à la manoeuvre à Gaza et que le Jihad islamique a supplanté en effectifs et en moyens le Hamas à qui il rappelle qu'interdiction lui est faite d'évoluer vers une "branche politique" qui pourrait un jour proche envisager de "négocier" avec l'entité sioniste.
Les chrétiens sont au nombre de 1000 à Gaza, dont un peu moins de 900 orthodoxes et environ 150 catholiques
Déplorer la décision israélienne d'un côté tout en se déplorant les morts juifs du fait du terrorisme de l'autre relève de la pire des hypocrisies; Aucun signe de bonne volonté israélienne ne peut se faire aux dépens de sa survie. Pour une seule et bonne raison: elle reste strictement unilatérale. De même, d'ailleurs, que le reproche permanent qui lui est adressé de monopoliser l'attention et les conditions de la paix. C'est entièrement faux et mensonger.
Là est la réalité.
Que les gazaouis ne puissent pas faire valoir leur droit de sortie auprès de leurs autorités arabes qui les tiennent en otage depuis 12 ans et un pb qu'eux seuls, hélas, pourront régler.

Michel LEVY a dit…

Israël est condamné à vivre avec les arabes que cela plaise ou non.
Il est important de multiplier ses amis et de réduire celui de ses ennemis.
On a toujours deux risques, celui d'autoriser quand il fallait être ferme, et celui de refuser alors qu'on pouvait faire plaisir.
Dans les deux cas il faut voir ce qu'on risque de gagner et ce qu'on risque de perdre.
En se montrant sécuritaire Israël empêche les chrétiens d'avoir de la sympathie pour Israël, et n'améliore pas sa sécurité car ces pèlerins ne présentent aucun risque.
Je crois cette décision malheureuse. Le principe de précaution entraîne un coût et des risques insoupçonnés.

Elizabeth GARREAULT a dit…

@Jean

Jean, citez-moi un seul chrétien arabe ayant commis un acte de terrorisme ces dernières années?

Marianne ARNAUD a dit…

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes de bonne volonté !" Luc II-14

https://www.youtube.com/watch?v=un2l6BRw_00

Joyeux Noël à tous !

Marc a dit…

M. Benillouche,
La fête chrétienne la plus importante est Pâques et pas Noël!
Concernant le fond, comment à la frontière faire la différence entre un chrétien et un musulman?