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samedi 27 avril 2019

Impopularité ou crise de confiance par Maxime TANDONNET



IMPOPULARITÉ OU CRISE DE CONFIANCE

Par Maxime TANDONNET




   Une phrase du chef de l’État, lors de sa conférence de presse d’hier soir, exprime toute l’ambiguïté de la situation : «j’assume mon impopularité, elle est inévitable dans une démocratie moderne». Être impopulaire pour un dirigeant politique serait-il devenu une vertu ? Le mot popularité recouvre deux notions : celle d’amour et celle de confiance. Un président de la République peut ne pas être aimé, en tout cas du plus grand nombre. Il a pour mission de donner un cap au pays et forcément, de faire des mécontents.



En revanche, son métier, sa mission fondamentale, sa raison d’être est d’incarner la confiance. Il est le chef de la nation, sa référence, le miroir de l’unité nationale et d’un destin commun. Le doute populaire sur sa compétence et sa sincérité a pour effet d’annihiler le sens de son mandat. Un président privé de la confiance de la nation ne sert plus à rien. Cette conférence de presse a donné un beau spectacle télévisuel, à l’image de ce qu’est devenu la politique moderne.
Sur le fond, les Français ont surtout appris que le chef de l’État renonçait à la (modeste) suppression de 120.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, mais que «la transformation profonde» du pays se poursuivait. Le moment d’hier soir marquait un nouveau signal de la déconnexion entre l’univers de la politique spectacle et une France qui s’enfonce dans le chaos : violence endémique, 5 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres, désastre scolaire et désœuvrement (2 millions de jeunes sans formation ni emploi), dette publique abyssale, églises qui brûlent faute d’entretien…

Un hypothétique redressement prendra des décennies d’effort collectif et de travail acharné. Or, la confiance est indispensable pour remettre la France sur de bons rails. La confiance perdue peut-elle se retrouver, avec d’autres personnalités, d’autres équipes ? Elle passe par une révolution de la politique : la fin du spectacle narcissique grandiloquent et le retour de l’action modeste, discrète et courageuse, sur le terrain, au service de l’intérêt général. Nous n’en prenons pas le chemin…


1 commentaire:

Véronique Allouche a dit…

La confiance est rationnelle, elle s’obtient sur la clairvoyance des actes et des actions d’un chef d’état. L’impopularité est subjective, elle dépend de ce que l’on perçoit de la personnalité du même chef d’état. Et ce qu’on perçoit du président Macron, c’est son immaturité par une grande appétence à se mettre constamment en scène. Il l’assume c’est bien sauf qu’il est au Palais de l’Elysées. Pas au théâtre.
Bien cordialement