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samedi 28 octobre 2017

Israël a identifié le chef du Hezbollah au Golan



ISRAËL A IDENTIFIÉ LE CHEF DU HEZBOLLAH AU GOLAN

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps

            

          Il n’est pas dans les habitudes d’Israël de dévoiler ses informations et en patrticulier les portraits des chefs du Hezbollah; mais il existe des exceptions comme celle concernant Haj Hashem. On ignore le but recherché par le porte-parole arabophone de Tsahal, Avichai Adraee, en diffusant l’information mais l’objectif est triple. Il s’agit de prouver au Hezbollah qu’Israël est toujours informé des gesticulations internes au sein du mouvement et qu’aucun secret ne peut être gardé. 



          Il s’agit aussi de perturber la liberté d’action et de déplacement du chef islamiste qui devient une cible dans le viseur d’Israël. Il s’agit enfin de créer le doute et la suspicion dans l’entourage d’Haj Hashem pour que ses proches deviennent des suspects chargés de fomenter un attentat contre lui. Sa vie devient presque impossible dans ce cas. Il sait qu’il aura au-dessus de sa tête une épée de Damoclès permanente qui le poursuivra nuit et jour et qui instillera la méfiance au sein de son entourage.  
            Munir Ali Na'im Shaiti, alias Haj Hashem, a été nommé par Hassan Nasrallah pour commander les troupes du Hezbollah sur les hauteurs du Golan. C’est à lui qu’incombe la responsabilité de la stratégie militaire à la frontière nord d’Israël. Âgé de 50 ans donc relativement jeune, père de quatre enfants, il a l’expérience des champs de bataille et du terrorisme face à Israël. Il a inspiré, le 12 mars 2002, l'attaque terroriste de Matzuva dans laquelle deux militants du Jihad islamique infiltrés en Israël depuis le Liban ont ouvert le feu sur des véhicules civils circulant sur la route Shlomi - Matzuva. Six Israéliens, dont un officier de Tsahal, avaient été tués dans l'attaque. Les assaillants avaient été tués au combat avec les forces de sécurité israéliennes.
Enterrement de Badredinne

            Sa première expérience sur le terrain contre Tsahal date de la guerre du Liban de 2006 où il commandait un groupe du Hezbollah. Il y gagnera des galons puisqu’en juin 2016, Hassan Nasrallah le nomma à la tête du front méridional de la guerre civile syrienne pour combattre aux côtés des forces d’Al Assad.  À la suite de l’assassinat du commandant militaire suprême du Hezbollah en Syrie, Mustapha Badredinne, il fut désigné secrètement pour prendre sa place. Depuis sa nomination, il s'est montré discret et a préféré rester anonyme durant plusieurs mois pour protéger sa vie et ne pas finir comme tous ses prédécesseurs.
            Israël suit de près cette nomination car elle intervient au moment où l’Iran tente de prendre pied au Golan. Haj Hashem aura surtout pour rôle de coordonner l’activité d’une zone où cohabitent l’Iran, le Hezbollah et l’armée régulière syrienne. Il a en charge les 8.000 miliciens du Hezbollah qui combattent sur le sol syrien et qui ont eu au moins 2.000 tués. Si la guerre contre Daesh se termine, il aura pour tâche de rapatrier vers le Liban ses forces militaires avec le risque de déstabiliser un pays qui ne voudrait pas être la cible des forces aériennes israéliennes.
Hezbollah en Syrie

            Haj Hashem est devenu une cible mobile car Tsahal le rend responsable de l’envoi de drones au-dessus du Golan à des fins de renseignements. Il est par ailleurs un expert des opérations spéciales. Cette publication intervient dans un climat de tension accrue liée aux déclarations menaçantes de dirigeants israéliens à l’égard du Hezbollah. En particulier, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, avait accusé la milice chiite d’orchestrer des bombardements à la frontière sur le plateau du Golan pour déclencher une guerre israélo-syrienne. Des obus en provenance de Syrie se sont par ailleurs abattus sur le Golan sans faire de victimes entraînant d’ailleurs une riposte de l’armée israélienne sur des positions de l'artillerie syrienne.

            Israël ne se prive pas d’effectuer de nombreux raids aériens contre des convois transportant des armes destinées au Hezbollah.  Il faut noter que, depuis la guerre de 1973, la ligne de cessez-le-feu sur le Golan était relativement calme; mais la situation s'est tendue depuis l’implication de l’Iran et du Hezbollah dans la région.
            Le Hezbollah doit cependant tenir compte des menaces contre le Liban. Le ministre israélien de l’Éducation, Naftali Bennett, a déclaré le 19 octobre 2017 qu'Israël dévasterait le Liban et ses infrastructures, s'il était entraîné dans une autre guerre contre le Hezbollah. Il a affirmé que le Liban serait tenu responsable de toute action menée par le Hezbollah contre Israël parce que l’État libanais a accordé une légitimité au parti chiite soutenu par l'Iran : «Si le Hezbollah fait partie du gouvernement au Liban, et si des milliers et des milliers de missiles sont cachés dans des maisons, alors le Liban est impliqué. Ses infrastructures, son aéroport et ses institutions gouvernementales entrent dans le jeu. Si vous ne voulez pas que cela se produise, il faut juste démanteler cette chose appelée Hezbollah».
Bennett

            Haj Hashem doit donc inclure dans ses protocoles d’action et dans sa stratégie les menaces non cachées d’Israël en cas de déclenchement d’hostilités. La divulgation du portrait du chef du Hezbollah est un avertissement en bonne et due forme, à la fois pour lui et pour le Liban.


1 commentaire:

Georges KABI a dit…

Il est dans le collimateur. Le seul qui s'en est sorti pour l'instant est Hassan Nasrallah, mais il doit etre tres pales apres des sejours prolonges dans des bunkers.