LE BEST-OF DES ARTICLES LES PLUS LUS DU SITE, cliquer sur l'image pour lire l'article


 

vendredi 20 octobre 2017

Donald Trump et l'Iran par Gérard AKOUN



DONALD TRUMP ET L’IRAN

Par Gérard AKOUN
            
          
          Donald Trump, comme on pouvait s’en douter, n’a pas certifié, comme il l’avait fait en avril et en juillet l’accord, signé en juillet 2015 sur le nucléaire iranien par son prédécesseur. Aucune inspection pratiquée par l’AEIA, l’Agence Internationale de l’énergie atomique, n’a noté d’accroc à l’application de cet accord par les Iraniens. Mais le président américain considère qu’il s’agit du «pire accord» signé par les Etats-Unis et il s’était d’ailleurs engagé durant sa campagne électorale à le «déchirer».



            Donald Trump avait à choisir entre deux options, certifier une fois de plus l’accord ou le dénoncer. Il a préféré choisir une voie médiane : laisser au Congrès le soin de durcir les sanctions à l’égard de l’Iran «une dictature qui sème la mort et le chaos dans le monde». Il lui est peut-être, encore difficile de revenir sur cet accord qui interdit à l’Iran pendant dix ans de développer un armement nucléaire, tant que les Iraniens le respecteront et ils le font, semble t’il, scrupuleusement. Ils ont trop besoin de la levée des sanctions économiques qui les frappent pour prendre des risques inutiles.  
            Mais Donald Trump finira par sortir, dans trois mois, dans six mois… de l’accord de Vienne sans se soucier des conséquences sur son pays et sur ses alliés, tant sa volonté est forte de vouloir détruire tout ce qu’a construit Barack Obama. En attendant, il attaque l’Iran sur d’autres terrains, sur son soutien au terrorisme, sur ses activités balistiques que l’Iran déclare développer dans un but uniquement défensif. Le missile Khorramchahr à têtes multiples d’une portée de 2000 kms a été testé avec succès au cours du mois de septembre. Les Iraniens soutiennent, bien entendu, qu’il ne peut être doté de têtes nucléaires mais on n’est pas obligé de les croire !!
missile Khorramchahr 

            Sans dénoncer l’accord signé en 2015 par les Cinq plus un, mandatés par le Conseil de Sécurité et les Iraniens, Donald Trump, néanmoins, le fragilise. Les Iraniens ne manquent pas de lui rappeler que ce fameux accord n’est pas un accord bilatéral signé entre les Etats-Unis et l’Iran, il est aussi signé par la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne qui ne partagent pas ses positions. Ces pays craignent une déstabilisation encore plus importante de la région et la prolifération nucléaire qui s’en suivrait. Ils vont donc plaider auprès des membres du Congrès, dans la mesure où ce sont eux qui décideront, pour le respect de l’accord, d’autant que sa rupture augmenterait les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord alors que la Russie et surtout la Chine s’efforcent de refroidir les élans bellicistes du dictateur coréen qui, lui, possède déjà la bombe A et peut être la bombe H.
            Donald Trump a raison sur un point, les Etats-Unis, les Occidentaux, les États de la région, Israël en particulier, se sont surtout polarisés sur le danger réel, il faut en convenir, que pouvait constituer un Iran doté de l’arme nucléaire, en négligeant l’élargissement de son influence dans la région par l’utilisation des minorités chiites présentes dans la plupart des pays à majorité sunnites, pour provoquer des troubles ou éventuellement se livrer à des attentats terroristes. L’Iran, allié à la Russie au Proche-Orient, en s’appuyant sur l’arc chiite qui s’est constitué depuis la chute de Saddam Hussein a conforté sa position de puissance régionale. L’Iran est devenu incontournable au Proche-Orient comme ont pu le constater les Américains en Syrie mais surtout en Irak. Les Américains, les Iraniens et leurs alliés, les terroristes du Hezbollah libanais, combattent, séparément, un même ennemi Daesh.

Roi d'Arabie et président égyptien

            Les Sunnites aussi se sont regroupés, sous la bannière de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte qui a obtenu semble-t-il la réconciliation du Fatah et du Hamas sous la direction de Mahmoud Abbas qui reprend pied à Gaza. Deux camps antagonistes se font face. Le moment est peut-être venu pour Israël de sortir de son isolement, de s’associer à cette coalition des Sunnites parrainée par les Américains. Mais il y aura un prix à payer, la création d‘un État palestinien. 

Aucun commentaire: