KOL-ISRAËL - IRAN : NÉGOCIATIONS SUR LE
NUCLÉAIRE
Journal du 5 novembre 2013
Jacques BENILLOUCHE
Au micro de
Annie GABBAI
L'Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France,
Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui avaient repris à la mi-octobre
les négociations nucléaires, doivent se retrouver le 7 et le 8 novembre 2013 à
Genève pour les poursuivre.
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Scepticisme israélien
Israël se montre très méfiant quant à ces négociations
sous l’égide des États-Unis. Le ton conciliant de Barack Obama à l’égard de l’Iran
est à la base de l’amertume affichée par les dirigeants israéliens qui font
preuve ouvertement de scepticisme sur la réalité du changement de politique
envisagé par le nouveau président Hassan Rohani.
Mais les Israéliens s’appuient sur les informations
qui leur parviennent pour justifier leur
réticence. La rivalité entre les deux clans au pouvoir a atteint son paroxysme.
Jusqu’alors les querelles étaient camouflées dans le combat commun contre les
sanctions internationales mais la perspective de leur levée engendre
ouvertement une rupture entre les clans Khamenei et Rafsandjani. Ce dernier
avait été ouvertement le parrain d’Hassan Rohani à l’élection présidentielle.
Cependant, Rohani donne l’impression d’être sincère
lorsqu’il accepte de négocier car c’est un président pragmatique qui a mesuré l’effet
des sanctions internationales sur l’économie iranienne. Mais il reste suspect d’être
un leurre du régime iranien chargé de répandre un voile de fumée sur les
intentions réelles des Iraniens de modifier leur programme nucléaire. Tandis
que la nouvelle équipe palabre, les centrifugeuses continuent de tourner.
Pas optimiste
Hassan Rohani n’est «pas optimiste» sur l’issue
de ces négociations sur le nucléaire : «Le gouvernement n'est pas
optimiste à propos des Occidentaux et des négociations en cours, mais cela ne
veut pas dire qu'il ne faut pas garder espoir pour régler les problèmes
provoqués par les sanctions économiques occidentales. Mais il ne faut pas
s'attendre à ce que les problèmes soient réglés en peu de temps». Il
revient en fait sur son propos optimiste lorsqu’il avait affirmé que «Téhéran
voulait régler la crise nucléaire dans les mois qui viennent et non les années».
Un pas en avant et deux pas en arrière.
La position du Guide suprême est ambiguë car il n’est
pas partisan de relations avec les États-Unis. Son clan conservateur est le
plus puissant en Iran car il est soutenu par l’épine dorsale du régime, les
Gardiens de la Révolution qui sont partisans de la méthode forte et qui
préfèrent s’opposer aux Américains en envoyant 4.000 miliciens combattre aux
côtés de l’armée régulière syrienne. Mais Ali Khamenei cherche à maintenir l’illusion
qu’il soutient ouvertement les équipes de négociateurs : «personne ne
devrait affaiblir les négociateurs, qui ont une mission difficile».
Il garde l’espoir secret que les négociations des 7 et
8 novembre capotent pour renvoyer Hassan Rohani à ses chères études. Mais en
cas d’échec, la balle revient alors dans le camp occidental et plus
particulièrement dans les mains de Benjamin Netanyahou qui aura à décider de la
stratégie à adopter face à un Iran dangereux.
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