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dimanche 9 août 2020

Liban : une tragédie française par Maxime TANDONNET



LIBAN : UNE TRAGÉDIE FRANÇAISE

Par Maxime TANDONNET



L’explosion accidentelle qui a fait plus de 100 morts, des dizaines de milliers de blessés et 300.000 sans logis dans le port de Beyrouth est emblématique de l’effondrement d’un pays. Le Liban, peuplé de 4 à 5 millions d’habitants était jadis surnommé la Suisse de l’Orient. Depuis 1975, il est précipité dans une descente aux enfers sans fin : invasion syrienne, guerres d’extermination, occupation iranienne à travers le Hezbollah, prises d’otage, assassinats, massacres, désastre économique…



Il est devenu le symbole d’une nation déchiquetée et en proie au chaos. A l’origine de la tragédie? Un État faible et impuissant, inexistant, rongé par la fragmentation du pays en communautés ennemies et armées – chrétiens, sunnites, druzes, chiites – devenu le champ clos d’un affrontement des puissances locales. Mais derrière le morcellement et l’écroulement du Liban se profile l’échec fondamental de la France. L’influence française sur le territoire libanais remonte notamment à Napoléon III et à l’intervention française pour secourir les chrétiens maronites en conflit avec les Druzes (1860).
A l’issue de la Grande Guerre, et du démantèlement de l’Empire Ottoman, les traités de paix instaurèrent un protectorat français sur le Liban, qui a duré officiellement jusqu’à 1936, se transformant par la suite en un partenariat fusionnel fondé des liens familiaux, économiques, culturels, linguistiques, rattachant la France à ce pays francophone et francophile du Proche-Orient.
La désintégration progressive du Liban, qui atteint désormais son paroxysme, coïncide avec le recul de la France, économique, militaire, diplomatique, à compter du milieu des années 1970, et le vertigineux déclin de son influence internationale. La nature a paraît-il horreur du vide. L’effacement et le renoncement français au Liban (comme ailleurs) a ouvert la voie à son dépeçage. Les coups de menton et les gesticulations narcissiques de dirigeants français, comme toujours, n’y changeront pas grand chose… Puisse le drame d’hier provoquer une prise de conscience.

2 commentaires:

Paul B. a dit…

Une tragédie française ? Tout à fait d’accord. D’un tout autre point de vue, je dirai que que le Liban d’aujourd’hui ressemble fort à la France de 2100 ou 2130. C’est fort probable. La France s’enfonce dans un communautarisme exacerbé, la République, ses valeurs laïques, le respect de l’autre, la tolerance, etc... Tout fout le camp. Les Français de souche faisant peu ou pas d’enfants contrairement aux immigrés, d’une part et l'échec patent du « vivre ensemble » d’autre part avec son lot quotidien « d’incivilités » venant dans 100% des cas d’immigrés musulmans (le silence des medias est édifiant à ce sujet), alors il est facile de deviner quel pays nous préparons pour nos enfants. Le Liban, sa guerre civile larvée, son communautarisme, sa faillite, etc... c’est ce qui nous attend !!

bliahphilippe a dit…

"Un partenariat fusionnel". Qu'en termes élégants la chose est bien dite! De Gaulle évoquait cette relation en termes moins lyriques: "Le Liban est la chasse gardée de la France" disait-il! Mais voilà, si un mariage 'd'amour fusionnel' peut dans l'imagination vivre d'empathie, de thé brulant à la menthe, de commissions juteuses sur des contrats et Loukoum fondants dans les reves des mille et une nuits, la réalité d'une chasse gardée implique un engagement militaire, du sang et de la souffrance jusqu'à la victoire.
C'est à cela qu'on reconnait-non pas les cons dont parlait Audiard- mais la valeur réelle d'un partenariat fusionnel.(pardon de la répétition mais j'adore ressasser cette expression).
Bref, La France n'avait pas les moyens ni la volonté de poursuivre une longue guerre sur le terrain- aprés l'attentat du Drakkar qui a tué 50 de ses militaires.Elle s'est affirmée au Liban par gesticulations verbales et mauvaise humeur de Chirac aprés par exemple l'attentat contre son ami Hariri. Mais de là à récupérer le territoire en faisant la guerre aux milices et au Hezbollah faut pas pousser le marquis dans les orties. "Faut pas jouer les riches quand on a pas le sou" chantait Jacques Brel.
Mais avec la France il faut faire "comme si" en affichant des postures morales et des haussements de menton sans sombrer dans le ridicule. Pour rappel : Michele Alliot Marie -alors ministe de la guerre de Sarkozy qui menaçait Israel d'abbatre ses avions s'ils passaient au dessus du Sud-Liban. Dans le meme ordre d'idée pour etre charitable et reconnaissants la France garantit sans rire dans les mémoires d'outre tombe la sécurité des frontiéres d'Israel. Nul doute que les Israeliens sont rassurés du concours de "leur amie, leur alliée".
Alors Macron, combien de divisions pour chasser le Hezbollah? Difficile quand la France refuse d'inscrire ces nouveaux charmants anges gardiens du Liban sur une liste d'organisations terroristes et plus encore lorsqu'on veut ménager les démocrates mollah iraniens. Par contre il faut s'attendre, faut pas demander plus -les paris sont ouvert- sur la demande de la France à la réunion d'une commission internationale européenne rien de moins, aidant le Liban à se remettre sur pied économiquement dans le cadre d'un plan quinquennal de reconstruction sous la houlette bienveillante ... du Hezbollah!
Ouf! L'honneur verbal est sauf.