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mercredi 2 novembre 2016

Radio Kol-Israël : Les élections aux Etats-Unis




RADIO KOL-ISRAËL

LES ÉLECTIONS AUX ETATS-UNIS

Jacques BENILLOUCHE

Au micro de

Annie GABBAI
            

          On peut tout d’abord s’étonner qu’un pays comme les États-Unis ne puisse pas trouver de candidats de meilleur niveau. Les Américains en sont à se prononcer entre la peste et le choléra. Le plus puissant pays de la planète, qui donne des leçons au monde dans tous les domaines, est incapable de trouver deux candidats de valeur, face aux défis qui attendent le futur président. 

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          Le système est ainsi fait que les meilleurs sont éliminés au profit des moins vertueux, des populistes, des démagogues et des arrivistes. Les meilleurs s’en vont naviguer vers des chemins moins tortueux que les chemins politiques, vers la finance en particulier qui régente tout.
Face à un vide sidéral, il est donc facile pour les populistes de prospérer quand l’élite égoïste n’est pas capable de gérer et de traiter les questions concernant les gens ordinaires, la majorité du peuple en quelque sorte. À présent ils s’appuient sur la crainte et sur un racisme à peine camouflé.

Les populistes

Donald Trump est l’exemple type d’un candidat à la Maison-Blanche qui n’a pas été pris au sérieux au départ. On l’a identifié à un clown à l’image d’un Coluche qui avait réussi à déstabiliser la classe politique. Mais lui est allé au bout de ses extravagances. Son populisme s’exprime par des propos outranciers qui séduisent l’électorat blanc déboussolé alors que les Républicains, dont il fait partie, sont désarmés face à ce phénomène.
         Sa technique oratoire est éprouvée puisqu’il ne se sert pas d’un téléprompteur pour ses discours improvisés, avec l’exception du discours prononcé devant l’AIPAC, rédigé par ses deux conseillers juifs orthodoxes. Il reste imprévisible dans ses propos, surprenants ou choquants. Véritable tribun, populiste et démagogue, il ne choque personne par ses excentricités consistant à étaler ses richesses. Tout est à l’excès lorsqu’il promet d’ériger un mur de 3.200 kilomètres entre le Mexique et les États-Unis et d’en faire payer la construction aux Mexicains, décrits comme «des criminels et des violeurs».
Frontière Mexique-Etats-Unis

Il envisage d’expulser les 11 millions de clandestins qui vivent en Amérique. Son discours anti-immigration avait choqué au départ mais il reste à la base de sa stratégie qui déstabilise ses concurrents ne trouvant rien de mieux que de lui emboîter le pas. Il vise cet électorat spécifique de Blancs sans formation universitaire, qui ne croient plus en l’État et à ses institutions, qui exècrent les élites et qui voient dans son discours un élan de type poujadiste, voire lepéniste.
Il ne connaît rien à la politique étrangère puisqu’il confond les Kurdes et la force iranienne Al-Qods, le Hezbollah et le Hamas. Mais les Américains sont portés à croire que ce candidat loufoque est capable de gagner l’élection présidentielle. Sa politique populiste semble ainsi marquer des points. Il a vite réorienté sa campagne en s’appuyant sur des conseillers juifs orthodoxes pour mettre un terme à l’accusation de ses adversaires le traitant de raciste.  
            Mais à l’autre bout de l’échiquier politique, Hillary Clinton rame et perd du terrain car les Américains n’apprécient pas ses changements de position politique qui finissent par lui enlever toute crédibilité et toute sincérité. Elle donne l’impression d’agir par opportunisme, au coup par coup, en pillant dans le programme de ses adversaires comme si le sien était peu élaboré.
Sanders-Clinton

            Hillary Clinton a tout fait pour fausser le débat à la primaire démocrate par un comportement indigne. Les chefs du parti démocrate se sont acharnés à minimiser les débats pour neutraliser les avis négatifs contre elle. Alors elle n’a rien trouvé de mieux que de piller le programme de Bernie Sanders pour prendre à son compte ses revendications les plus populaires.
            Ses hésitations et ses revirements de stratégie ont choqué, même ses amis. Elle était opposée au mariage gay mais elle s’est ensuite ravisée. Elle était virulente contre les immigrés illégaux jusqu’à vouloir les priver de permis de conduire mais à présent elle est favorable à une amnistie générale. Elle avait défendu les plans de sauvetage de Wall Street, et à présent elle prône de laisser les banques faire faillite. Elle tente de gommer de sa carrière la période où elle officiait en tant que Secrétaire d’État d’Obama alors que durant ses fonctions, elle était favorable à la stratégie des Bush qui souhaitaient que les États-Unis soient les gendarmes du monde et elle l'a dit : «Si les États-Unis ne dirigent pas, personne n’est là pour s’en charger. C’est un vide sidéral». En fait elle veut masquer sa responsabilité dans les échecs de la politique étrangère suivie sous l’ère d’Obama, durant le premier mandat. Elle a fait preuve de timidité quand il fallait défendre les libertés individuelles allant jusqu’à proposer la surveillance étatique des citoyens et justifier l’excès de pouvoir dans la guerre contre le terrorisme et contre la drogue.
Tim Kaine

            Dernière décision ratée de Clinton qui fera fuir certains électeurs juifs : la nomination de Tim Kaine comme vice-président de la candidate démocrate. Quand il était gouverneur, il avait nommé un leader musulman anti-Israël, favorable au terrorisme, à la tête de la Commission de l’immigration. Par ailleurs ce sénateur de la Virginie était favorable au boycott à l’égard de Benyamin Netanyahou au Congrès en 2015, et il ne fait pas mystère de ses liens avec les ONG d’extrême-gauche. Les électeurs juifs apprécieront au moment de leur vote le drapeau palestinien déployé à la Convention démocrate. D'erreur en erreur.

Dernière manipulation qui discrédite ses auteurs : le FBI rouvre son enquête sur les emails d'Hillary Clinton. L'agence fédérale reproche à la candidate démocrate d'avoir utilisé une messagerie personnelle pour ses activités diplomatiques. Il lui était reproché d'avoir utilisé exclusivement une messagerie privée au lieu d'un compte gouvernemental pendant les quatre années à la tête du département d'État, de 2009 à 2013, exposant potentiellement des informations confidentielles à un piratage. Il faut noter que le directeur du FBI, James Comey nommé par Barack Obama, est un fervent militant républicain. Cette méthode visant à discréditer Clinton en pleine campagne électorale est indigne et risque au contraire de se retourner contre Trump. C’est dire le niveau indécent de cette campagne.

            Bref, les Américains devront choisir entre le moins pire des deux candidats pour occuper le bureau ovale et cela ne sera pas facile pour eux.

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