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lundi 14 novembre 2022

L'échec des partis arabes est dû à leur désunion

 

L’ÉCHEC DES PARTIS ARABES EST DÛ À LEUR DÉSUNION


Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps

           

Leaders arabes Oussama Saadi, Ayman Odeh, Ahmed Tibi et Mansour Abbas

          La gauche israélienne a été laminée à la suite des élections du 1er novembre 2022 parce qu’elle n’a pas su s’unir. Mais on peut dire autant des partis arabes qui ont payé au prix fort leur désunion. Aux élections du 2 mars 2020, l’unique liste arabe avait récolté 15 sièges à la Knesset faisant des Arabes israéliens le troisième parti du pays. Aujourd’hui la liste unifiée compte 5 députés ainsi que la liste de Mansour Abbas. Dix sièges en tout, le compte n’y est pas sachant que le parti Balad a été écarté de la Knesset. L’extrême-droite et les religieux orthodoxes s’en réjouissent bien sûr, mais la démocratie sort perdante de cet épisode. Il est important que les minorités israéliennes soient bien représentées à la Knesset.


           


          Les Arabes israéliens ne peuvent pas à la fois pester contre le gouvernement et contre leur peuple qui n’a pas daigné se déranger pour voter, et chercher à défendre leurs droits, voire à soutenir les Palestiniens pour un État indépendant. Tout comme à gauche, la défaillance des dirigeants arabes est actée parce qu’ils ont suscité de nombreuses divisions avec des conflits internes et pour certains, une évidente animosité. Alors que les Juifs se sont rendus en masse aux urnes, les Arabes sont restés chez eux sans se rendre compte que l’exigence d’un seuil électoral de 3,25% des voix était indispensable pour s’assurer qu’aucune voix n’était perdue. D'ailleurs, pour la première fois depuis trente ans, aucun député druze n’entrera à la Knesset. L'Autorité palestinienne n'a pas tardé à critiquer les résultats des élections, affirmant qu'ils reflétaient une société israélienne de plus en plus intolérante et raciste mais elle n’a rien dit sur l’abstention arabe et n'a rien fait pour favoriser un vote. Le rôle de double jeu de Mahmod Abbas n'arrange pas les choses : collaborer avec les autorités israéliennes et chercher à l'étranger des soutiens contre Israël reste stérile. 



            Certes, Netanyahou s’est appuyé sur des forces politiques radicales et populistes mais les Arabes ne se sont pas battus politiquement et n’ont pas mis de côté leurs infimes différences pour s’unir au nom de l’intérêt arabe. En s’abstenant, ils ont permis aux partis de droite de renforcer l’identité juive d’Israël dans une rhétorique contre les non-juifs. C’est tout bénéfice pour les Juifs. Les Arabes se plaignent de subir une discrimination en raison de prétendues 65 lois votées contre leur communauté. Mais au lieu de combattre politiquement ces lois au sein de la Knesset, ils laissent les autres décider pour eux tandis qu’ils s'apitoient sur leur sort. Au lieu de créer un front uni à la Knesset sur une base démocratique et en jouant le jeu sioniste, ils passent leur temps à se disputer sous le regard amusé de leurs adversaires.



Ils sont restés chez eux le jour des élections et les quelques voix exprimées se sont perdues. Pourtant les électeurs arabes, qui représentent 20% de la population soit 1,8 million de citoyens descendants des 160.000 Arabes restés en 1948, n’ignoraient pas qu’ils détenaient la clé des élections législatives. Alors que le taux de participation en Israël atteignait plus de 70%, les Arabes ont voté à peine à 40%. Sur la base de la proportionnelle intégrale, les Arabes auraient dû obtenir 24 sièges à la Knesset sur 120. En votant peu, les Arabes ont abandonné un boulevard à la Droite qui a eu une majorité confortable pour imposer dorénavant des lois restrictives.

Quand ils mettent de côté leurs rivalités personnelles, ils arrivent à exister à la Knesset et même à peser sur la politique du gouvernement. Aujourd’hui, ils sont inexistants et personne ne songe à faire d’eux des partenaires d’une éventuelle coalition. Tout comme les dirigeants de la Gauche, ceux des partis arabes devront analyser leur échec et prendre les mesures qui s’imposent pour encore exister sur l’échiquier politique israélien.



Les Arabes israéliens sont citoyens israéliens depuis 1948, sans exception, mais ils refusent leur allégeance au pays sous prétexte que l’hymne national est juif et qu’ils sont l’objet de discriminations expliquant cependant qu’une partie de leur famille vit à Gaza. Ils sont pris entre deux feux, l’identité arabe, voire palestinienne, et la citoyenneté israélienne qu’ils récusent en masse. C’est pourquoi ils sont souvent qualifiés de Palestiniens de l’intérieur. Certains, très intégrés, tiennent à se dissocier des Palestiniens de Cisjordanie parce qu’ils préfèrent vivre en Israël où ils jouissent de plus de liberté et de plus d’avantages matériels. Ils sont des citoyens israéliens à part entière, égaux en droits mais le fait de ne pas être soumis au service militaire, à l’exception des Druzes et des Bédouins, ils sont exclus de certaines fonctions publiques et privées, hormis le secteur médical. Mais il est temps qu'ils deviennent des citoyens israéliens de religion musulmane.

Diplômés arabes en Israël


Mais les troubles qui ont explosé entre Arabes et Juifs dans des villes mixtes laissent un doute sur leur loyauté. On ne s’attaque pas violemment à la force publique. Ainsi à Lod, des cocktails molotov et des voitures incendiées avaient rythmé certaines nuits imposant un couvre-feu décrété par les autorités.  Il faudrait que les Arabes décident soit d’être définitivement à l’écart de la politique israélienne soit, d'être intégrés au pays comme le sont les Juifs en France ou les Indous en Grande-Bretagne qui viennent de choisir un premier ministre de la minorité anglaise. La rancune et la haine à l’égard de la création d’Israël sont des sentiments périmés. Ils ne peuvent pas encore rêver à la destruction de l'Etat juif donc ils doivent collaborer ou s'exiler. 

 

1 commentaire:

Georges Kabi a dit…

Jacques, ta conclusion m'a fait sourire. Les Arabes citoyens israeliens, qu'ils le veuillent ou non mangent a tous les rateliers. Ils pretendent etre pauvres. Je t'invvite a visiter la Gailee. Tu verrass la pauvrete arabe dans toute sa splendeur. Dans le Neguev, les Bedouins reconquisent les terres perdues en 1948. Et ils le font dans l'indifference generale de la classe politique israelienne, y compris les pls extremistes d'entre elle. Ben Gvir et Smotritch ne s'occupent que de coloniser la Cisjordanie. Le reste du pays, ls s'en fichent et contre-fichent. C'est normal: Kiriat Arba compte moins de 1,500 habitants et est representee par 4 deputes a la Knesset!!!