LE BEST-OF DES ARTICLES LES PLUS LUS DU SITE, cliquer sur l'image pour lire l'article


 

dimanche 1 novembre 2020

Les conséquences d'une victoire de Joe Biden

 

LES CONSÉQUENCES D’UNE VICTOIRE DE JOE BIDEN 

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps

 


            Certains médias américains et l’équipe de campagne de Donald Trump diffusent des informations dramatiques sur les conséquences d’une éventuelle victoire de Joe Biden. C’est de bonne guerre puisque toutes les ficelles sont bonnes pour orienter le vote des électeurs indécis. Pour eux, le chaos est planifié et l’on met en doute une transition démocratique. Certes, il existe toujours des augures qui aiment claironner les mauvais présages pour attirer le chaland et qui précisent que Donald Trump veut «une transition magnifique, sans heurts et une élection honnête». Oui mais à condition qu’il soit élu car il laisse entendre qu’il n’acceptera pas les résultats s’il est battu. 




          On ne sait pas sous qu’elle forme prendra sa contestation et comment se déroulera la transition avec Joe Biden. Il est vrai que la prise de fonction du nouveau président élu le 3 novembre 2020 se fera à la date du 20 janvier 2021, ce qui laisse un délai d’incertitude et même un risque de continuation de la campagne électorale.

            Aux États-Unis, cette longue période de transition s’explique car contrairement à l’Europe, le président arrive avec son équipe dans tous les rouages de l’Administration qui est entièrement remplacée à tous les niveaux. Les fonctionnaires de toutes les administrations quittent leurs fonctions dans le cadre d’une sorte de «révolution» pacifique avec une absence totale de continuité. Contrairement à l’Élysée, qui garde la grande majorité de son personnel non politique aux postes administratifs, tous les fonctions à la Maison Blanche changent de titulaires. Les 4.000 postes-clés dans l’administration sont nommés durant cette période de transition et 1.200 d’entre eux doivent avoir l’imprimatur du Sénat. Toutes les agences fédérales sont à la même enseigne, CIA, FBI, Pentagone…  

CIA

           Cela prend du temps. Mais principe purement américain, les 350 nouveaux nommés les plus importants sont payés par le candidat élu qui doit donc prévoir un budget de 7 millions de dollars pour prendre en charge les frais de fonctionnement d’un personnel officiellement non pris en charge par l'Etat.

            En cas de défaite de Trump, son comportement dépendra de l’écart des résultats avec Joe Biden. Si l’écart est grand, il lui sera difficile de contester la victoire et il sera forcé de se soumettre. Si le résultat est serré alors tous les scénarios sont possibles.  Les partisans qui voient leur victoire volée pourraient se lancer dans des manifestations de rues avec dérapages violents. Un sabotage administratif est prévisible. Le risque est effectif puisque 12 ONG se disent déjà «très préoccupées par le non-respect de l'administration Trump de son obligation légale de préservation des documents».

           Durant ses derniers 77 jours à la Maison Blanche, Trump n’est pas contraint de permettre à l’équipe de Biden d’avoir accès aux informations vitales. C’est une tradition mais non pas une obligation constitutionnelle surtout quand les passions de la campagne ne sont pas éteintes. Le sabotage peut prendre alors plusieurs formes : destruction de documents fondamentaux hormis ceux qui sont automatiquement transmis aux archives nationales. Les disques durs des ordinateurs sont totalement effacés et des claviers d’ordinateurs sabotés. Ou alors mesquines. Ainsi on se souvient que lors de la transition entre les équipes de Bill Clinton et de George W. Bush en 2001, la lettre «W» avait été enlevée sur les claviers d'ordinateurs par l'équipe sortante. En revanche l’équipe Bush avait été très fairplay lors de sa transition avec Barack Obama. Bush voulait absolument laisser une bonne image de son départ, malgré ses divergences de vue avec son successeur. Certes il ne pouvait pas être candidat à nouveau.

George H.W. Bush

Par ailleurs, malgré sa défaite, le républicain George H.W. Bush avait fait preuve d’une attitude très démocratique en passant le relais à Bill Clinton. En raison de son implication contestée dans la guerre du Golfe et de l’échec de sa politique économique, il n’avait pas été réélu en 1992. Il n’en avait pas tenu rigueur à son successeur puisqu’à l’heure de son départ, le 20 janvier 1993, il avait laissé une lettre manuscrite sur le bureau ovale : «Cher Bill, Je vous souhaite beaucoup de bonheur ici. Je n'ai jamais ressenti la solitude dont certains présidents ont parlé. Je ne suis pas très doué pour donner des conseils, mais ne laissez pas les critiques vous décourager. Votre réussite sera désormais celle de notre pays. Je suis de tout cœur avec vous. Bonne chance».

Clinton - Bush

On ne peut faire preuve de plus de démocratie dans ce pays qui a longtemps été un modèle pour l’étranger. Les observateurs politiques de la Maison Blanche, sont certains que le comportement de Donald Trump n’aura pas la même finesse en cas de victoire de Joe Biden. Il ne s’agit en rien de politique mais de la nature d’un homme qui pense avoir tous les droits et tous les pouvoirs et que les autres sont quantité négligeable. 

          Le chroniqueur du New York Times, David Brooks, estime dans son dernier article que, jusqu'à ce que Donald Trump se présente à la présidence «il y a quatre ans, il y avait ce que vous pourriez appeler un plancher de décence. Autrement dit, il y avait une norme de comportement minimale de base requise pour être un membre accepté de la société». Brooks soutient que la seule raison pour laquelle le plancher de décence a disparu était parce que, avant 2016, «aucun autre candidat à la présidentielle n'avait parlé» comme Donald J. Trump.
       Enfin il est important de noter que le 3 novembre prochain, les Américains n’élisent pas seulement leur président mais aussi une bonne partie de leurs représentants au Congrès : tous les députés de la Chambre et un tiers du Sénat. Ce dernier scrutin est aussi important que l’élection présidentielle, car sans majorité au Sénat (aujourd’hui contrôlé par les Républicains), Joe Biden, s’il est élu, ne pourra pas appliquer son agenda politique.

8 commentaires:

Xavier ALEXANDRE a dit…

Excellente analyse. J'ai lu 5 livres sur Trump, la plupart par ses anciens collaborateurs. C'est effrayant. Impossible de les lire et de voter pour lui, mais bien sur, ils ne sont pas lus pas ses electeurs. L'enjeu du 3 novembre est enorme.

bliahphilippe a dit…

Si intéressant que soit cet article dont la lecture est un plaisir , ces lignes cachent difficilement leur peu de sympathie pour Trump. Cependant, je pense qu'il sera vite obsolète du fait simplement que Joe Biden sera battu sans contestation sérieuse de résultat. Nul question de discuter de sondages . Ils se sont trompés lourdement et semblent recommencer les memes erreurs du passé par confusion entre désirs et réalités sans réfléchir aux conséquences du clivage actuel aux USA et leur impact sur les événements des derniers mois avec l'hystérie qui s'est emparée du pays abandonné aux mains de groupes minoritaires violents BLM et autres amarchistes casseurs avides de déboulonner avec rage culture, passé et statues de grands personnages de ce pays. Ceux- là sont les électeurs de Biden exactement comme la racaille des chances pour la france votent pour les éecolo-socialo-melenchonnistes. Signe de cette peur : les am2ricains ont dévalisé les magasins d'armement pour se couvrir en cas d'échec de Trump vu par les classes moyennes et populaires et blanches comme un rempart contre ces déviations. L'analogie avec les désordres de mai 68 et le résultat triomphal de la droite pour y mettre fin est à mon sens un élément essentiel, partant du principe que les memes peurs produisent les memes effets face à une gauche extremiste qui inquiéte -euphémisme-. Par ailleurs si par extraordinaire Biden l'emportait les juifs démocrates eux memes ne seraient plus en bonne posture face à l'infiltration voulue dans les secteurs politiques et universitaires des islamistes (ex Omar et une autre qui haissent Israel, soutiennent sans nuance le palestinisme comme les européens qui ne sont pas nos amis). Je n'ose pas imaginer la catastrophe que le départ de Trump aurait sur les pays du golfe, leus liens avec Israel ,le retour aux négociations avec l'Iran alors que la gauche américaine pousserait à la levée des sanctions, sans parler de l'accélérateur à l'immigration des pays musulmans auquel Trumps a mis un frein sous son mandat ,comprenant trés bien la situation à la française que cela va générer. Quant à imputer une remise en cause des élections il faut replacer les propos de Trump dans son honnete contexte : celui de fraudes électorales opéréees par les démocrates.

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Cher Philippe Bliah,

je vais vous étonner mais je ne suis pas très passionné par la campagne américaine. Je suis déçu qu'un pays jeune, ne trouve pas autres candidats que des septuagénaires dont je suis.

Par ailleurs, nous ne sommes pas dans un combat entre gauche et droite comme en France. Les politiques démocrate et républicaine sont très voisines à un epsilon près. Ils avaient peur des communistes, aujourd'hui, ils ont peur des djihadistes.

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

J'avoue que ne m'intéressant pas du tout aux élections américaines, votre article a tout de même réussi à me divertir, et même plus, lorsque j'en suis arrivée à votre "plancher de décence" !
Je n'ai pas le moindre souvenir que la "common decency" ait empêché Obama de se conduire comme un satrape, par exemple quand il a envahi l'Irak et mis fin au régime de Saddam, mais "par inadvertance" - comme le dit Philip H. Gordon de Foreign Affairs - donné le pouvoir à l'Iran et encouragé le djahadisme.
J'en resterai là car Philippe Bliah a bien brossé l'avenir que représenterait l'élection de Biden, et je me contenterai de citer Clémenceau :
"En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables."

Très cordialement.

andre a dit…

Mettre la charrue avant les bœufs : victoire de Dempsey et ce fut Truman, Hillary Clinton Présidente et de fût TRUMP
Biden President et il pourrait l’être ... il pourrait

Yaakov NEEMAN a dit…

Permettez-moi de développer une lecture juive, c'est à dire toranique, de l'Histoire : s'il est vrai que le Créateur est également le Maître des événements qui nous affectent, alors il faudra comprendre l'élection de Biden comme si le Grand metteur en scène (Celui qui fait et défait les rois) nous disait : "Mes enfants, vous avez cru que c'était Trump qui vous protégeait ? Votre confiance en un être de chair et de sang a suscité ma jalousie. Eh bien, pour vous rappeler qui Je suis, et ce que vous êtes pour Moi, Je vais faire entrer à la Maison-Blanche un type plutôt critique à l'égard d'Israël pour vous apprendre que c'est Moi qui vous protège, et personne d'autre..."

Georges a dit…

encore un article qui se base sur des sondages completement fausses . comment penser qu'un candidat comme BIDEN peut etre president des USA. voir le nombre de personnes assister aux
rares reunions de BIDEN par rapport aux rassemblements de TRUMP est significatif. il faut etre simple d'esprit ou aveugle pour comparer la ferveur et le nombre de participants pour croire en la victoire de BIDEN. IL NE PEUT PRONONCER UNE PHRASE SANS SE TROMPER OU FAIRE DES ERREURS GROSSIERES. IL MANQUE DE TONU ET TOUT JUISTE S'IL TIENT DEBOUT.
TRUMP VAINQUEUR SANS HESITATION ET MEME AVEC LES 2 CHAMBRES

Yaakov NEEMAN a dit…

Les fake news et la désinformation seront les vrais vainqueurs de cette élection.