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dimanche 18 juin 2017

Une présidence olympienne par Gérard AKOUN



UNE PRÉSIDENCE OLYMPIENNE

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM

   
         

          Avec 32,3% des voix les candidats de La République en marche (LREM) ont remporté le premier tour des élections législatives. La droite a subi un sérieux revers, le parti socialiste est laminé, l’extrême-gauche et l’extrême-droite reculent. Les instituts de sondages, en fonction de ces résultats, octroient entre 400 et 450 députés au parti d’Emmanuel Macron, soit 70 à 80% des sièges. Du jamais vu, sous la Vème République.  La droite comme la gauche ont déjà disposé de majorités absolues, mais elles n’ont jamais obtenu de tels pourcentages.




            Du jamais vu aussi, plus d’un Français sur deux, 51,29% des inscrits se sont abstenus de voter, un record qui fragilise la légitimité du scrutin. 15,40% des inscrits auront permis au parti du Président d’obtenir la majorité absolue dans la prochaine assemblée. Le deuxième tour n’apportera pas de grands changements à la configuration de cette assemblée. Occupant une position centrale dans l’échiquier politique, les candidats LREM sont pratiquement assurés, à de rares exceptions prés, d’être élus au deuxième tour. Celles ou ceux qui seront opposés à un ou une candidate de la France insoumise bénéficieront d’un report, sur leur nom, de voix de droite ; ceux qui seront opposés à un candidat du Front National, bénéficieront d’un report de voix de gauche, dans une proportion souvent plus faible, mais aussi de voix de droite, ce qui leur permettra d’être élus.

            Emmanuel Macron avec une petite équipe, organisée en commando a réussi à pulvériser le monde politique déjà vermoulu, en ouvrant des perspectives à tous ceux que les alternances gauche-droite décevaient dans la mesure où elles ne provoquaient pas les changements qu’ils escomptaient. Il s’est adressé prioritairement aux couches moyennes supérieures de la société. Celles qui souhaitaient se libérer de ce monde politique qu’ils considéraient comme un frein à l’expression de leurs énergies, mais aussi un frein à leur épanouissement personnel. Elles ont grandi, ces couches, avec comme modèle de management, celui de l’entreprise, pas de l’usine, pas de la fabrique, celui de l’entreprise du 21ème siècle. Macron a dit qu’il gouvernerait la France comme une entreprise, sur des valeurs, bien sur, mais en mettant aux commandes des personnes issues de la société civile, dans laquelle elles auraient fait leurs preuves et non des politiques. Il a promis plus d’horizontalité, les idées monteraient de la base vers le sommet, donc moins de verticalité dans la gouvernance.
            Les législatives, devaient s’accompagner d’un renouvellement de génération, d’une place plus importante laissée à la diversité, d’une mixité totale entre les hommes et les femmes. Ces candidates, contrairement aux habitudes passées, ne devraient pas être envoyées batailler dans des circonscriptions ingagnables. Ces engagements ont été tenus.
            Par contre la manière dont les candidats ont été choisis peut paraitre curieuse : ceux qui postulaient ont envoyé, comme s’il s’agissait d’une demande d’emploi, leur CV et une lettre de motivation à une commission ad hoc. Ceux qui passaient ce premier barrage étaient convoqués pour un ou plusieurs entretiens «d’embauche». Jusque là rien à dire, mais si leur candidature était retenue, ils devaient s’engager à voter toutes les lois proposées par l’exécutif durant le quinquennat. Pas de clause de conscience. La désignation ne devenait définitive qu’après avoir été examinée, mais pas toutes quand même, par Emmanuel Macron qui dit-on a passé des heures dans le huis clos de la commission d’investiture du mouvement présidée par Jean-Paul Delevoye.
            LREM n’a pas présenté de candidats, dans 109 circonscriptions, la majorité d’entre elles étant tenues par des candidats de droite Macron compatibles. Par contre «Emmanuel Macron a veillé personnellement à présenter des candidats de poids dans les circonscriptions où les jeunes socialistes comme Mathias Feki, Axelle Lemaire, Najat Valaud Belkacem ou Edouardo Rihan Cypel se présentaient pour les faire battre, afin de tuer une possible concurrence à gauche dans les années à venir».
            Emmanuel Macron aura le 18 juin, les pleins pouvoirs sans coup d’Etat, me faisait remarquer un ami, il a les mains libres pour appliquer toutes les réformes qu’il a mises en chantier. Mais en absence de véritables débats au parlement ou de véritables dialogues avec les forces vives de la nation, qui ne seront pas plus représentées ou à doses homéopathiques dans cette assemblée que dans la précédente, la contestation risque de s’exprimer dans la rue.  Le Président de la République ne doit pas oublier que plus de 50% des français, les plus jeunes, les ouvriers, les employés, les sans-emploi se sont abstenus de voter.



1 commentaire:

Corto le Vrai a dit…

Soyez Macron compatible; ne dites pas " olympienne " mais Jupiterienne !