LA CRIMINALITÉ ORGANISÉE EN
ISRAËL
Recension de l’ouvrage de Serge DUMONT (*)
Par Jacques BENILLOUCHE
Il
y a plusieurs manières de parler d’Israël. C’est le pays du soleil, des belles filles et des
belles plages, c’est vrai. C’est l’État qui dispose de l’une des meilleures
armées du monde, c’est vérifié. C’est l’un des pays à l’économie la plus
prospère qui a réussi à créer une monnaie, le shekel, plus puissante que l’euro
et le dollar ; cela a été constaté. C’est le pays qui comporte la plus
forte densité d’ingénieurs high-techs du monde, c’est un fait. Mais l’envers de
la médaille n’est pas glorieux car Israël est un pays comme un autre, avec ses
tricheurs, ses voleurs, ses violeurs et ses tueurs. D’ailleurs le célèbre poète
national, Haïm Nahman Bialik, qui s'épancha particulièrement sur les
atermoiements de l'être humain, avait écrit que «nous ne serons un État
normal que lorsque nous aurons la première prostituée juive, le premier voleur
juif et le premier policier juif».
Alors,
pour éviter de salir la réputation du pays, on pourrait fermer les yeux,
boucher les oreilles et se taire sur «la criminalité en Israël».
Ce serait de la pure mauvaise foi même si cette réalité risque de donner des
arguments à nos ennemis. Chaque semaine, on annonce des règlements de comptes
de plus en plus violents, en pleine ville et en présence d’enfants. Les
organisations mafieuses israéliennes comptent parmi les plus violentes et les
moins connues du monde. Mais elles existent avec leur lot de violence.
Certaines
se contentent d'opérer à l'intérieur de l'État hébreu et dans les pays voisins,
mais d'autres se sont implantées en Europe de l'Est et de l'Ouest, dans les
principales villes du continent américain, ainsi qu'en Afrique du sud, en
Australie et au Japon. Des familles mafieuses connues mettent aujourd’hui en
coupe réglée le pays en influant sur une économie prospère.
Serge
Dumont, journaliste belgo-israélien, correspondant de plusieurs quotidiens
européens, installé en Israël depuis 1986, a enquêté sur cette lèpre qui
assombrit l’image idyllique que l’on se fait d’Israël. Son but est de
soutenir les autorités qui, pendant de nombreuses années, n’ont pas pu agir par manque de moyens. Il a fait une enquête rigoureuse basée sur des
faits avérés. Il rend hommage en fait aux forces de police qui, souvent au péril de leur vie, s'opposent aux gangs en les infiltrant et en les combattant.
Au
début des années 90, la mafia israélienne de New-York traitait d'égal à égal
avec ses homologues russe et sicilienne : prostitution, blanchiment
d'argent, racket, drogue, trafic d'armes, recel de biens volés et contrebande
des diamants. Les Juifs d'ex-URSS ont immigré en masse en Israël, à partir de
1989, en drainant avec eux de grands ingénieurs et médecins mais aussi des
criminels russes, sans foi ni loi. Le système bancaire de l’époque favorisait légalement
les mouvements de capitaux dont l’origine était douteuse. Les caisses de la
Banque d’Israël se sont alors tellement remplies qu'une réévaluation du shekel s'était imposée. Les
Russes ont alors cherché à se tailler une place parmi le crime organisé,
contrôlé par les Israéliens d’origine et les Juifs d’Afrique du nord immigrés
dans les années 1950-60.
Le
pays était petit et les places chères expliquant ainsi la guerre des gangs qui
a décimé de nombreux mafieux. Les Arabes israéliens ont aussi trouvé leur place.
Chacun son territoire, chacun sa spécialité. Les Arabes ont profité de leur
proximité avec les Bédouins pour s’adonner à la «traite des
blanches», de prostituées importées des pays de l’Est à travers le
Sinaï.
Serge
Dumont détaille dans son livre, à force de documents et de références, cette
mafia qui a progressivement gangrené le pays jusqu’à atteindre des homme
politiques corrompus. Il a parlé des familles spécialisées dans le crime comme
la famille Abitbol, du boucher Baïza de Tunis et de Paris, qui a été décimée,
enfants et petits-enfants, à l’exception d’un rescapé qui a dû sa vie sauve à
son séjour de longue durée en prison. Il est difficile de décrire en quelques
lignes le contenu de ce thriller de 639 pages qui traite dramatiquement de ce
sujet difficile.
Le
livre aborde aussi avec force détail la nouvelle criminalité franco-israélienne à col blanc, celle des escrocs au
gaz carbone, au Forex, aux options binaires, à la fausse publicité, au
président et au Sentier dont les protagonistes ont trouvé refuge en Israël mais qui, par la force des choses, se sont rapprochés de la mafia.
C’est un livre dur parce que le sujet dérange et qu’il nous donne une image
faussée de l’immigration française ; mais c’est véritablement un roman
policier avec la particularité d’être fondé sur des faits réels.
Il dénonce des
crimes qui ont ruiné, et ruinent encore de nombreux immigrants français
contraints à des expédients pour vivre en Israël et qui tombent sous la coupe d’escrocs
sans scrupule. Il n’y a pas de honte à évoquer ces criminels parce qu’ils
représentent une infime minorité de ces dizaines de milliers de Français qui
ont fait leur alyah. Il faut couper les mauvaises herbes et la police, très
renforcée, réussit avec succès. La collaboration franco-israélienne judiciaire et policière devient efficace.
Ceux
qui veulent jouer aux vierges effarouchées, parce que l’on traite de sujets
dérangeants pour Israël, peuvent continuer à rêver. Ce livre est sain parce
qu’il est réel. Une excellente lecture pour tous ceux qui veulent savoir
comment et pourquoi des hommes s’entre-tuent, des politiques célèbres tombent
dans le panneau des mafieux, et comment des rabbins célèbres se font flouer.
Comment
ne pas parler de ces hommes qui salissent la réputation d’Israël parce qu’ils
exploitent une faille de la «loi du retour» en se sentant à l'abri des poursuites. Cet ouvrage
fait œuvre de salubrité politique et nationale. Pour quelques euros, on apprend comment
Israël ne doit pas être et comment les autorités éradiquent progressivement le
mal. C’est le côté optimiste d’un tel texte qui prouve que les gangsters juifs ne
peuvent pas avoir le dernier mot et que la plupart finissent prématurément soit en prison soit entre quatre planches. Le crime ne paie pas à la longue. La morale est sauve. Un excellent livre même s'il parle d'une réalité dramatique.
Un article de Slate sur le même sujet
Un article de Slate sur le même sujet
https://benillouche.blogspot.fr/2013/04/slate-israel-connection.html
[*] Editions La Manufacture du livre
101, Rue de Sèvres
75006 Paris
contact@lamanufacturedulivre.com
19,90€
Disponible aussi sur Amazon
3 commentaires:
Les pays ou communautés "formés" d'anges n'ont jamais existé, ni existent au présent. La criminalité est le lot de toute société, comme d'ailleurs, la saleté ( au sens propre du terme); le tout dépend de la "lessive" que l'on utilise et de son intensité. Les pays démocratiques et de libertés, comme c'est le cas d'ISRAEL, ont leur criminalité qu'ils combattent par des lois de la république contrairement à ceux de dictature et de despotisme lesquels suscitent et entretiennent cette criminalité en tant qu'élément de focalisation, abcès de fixation pour leurs peuples, une forme de loup garou, captivant l'attention et la préoccupation au quotidien des masses, au détriment de leur prise de conscience sociétale (économique, sociale et politique).
Chaque Alyah entraîne avec elle un ramassis d'ordure. À souhaiter que l'état arrive à éradiquer cette pègre avant qu'Israel ne soit la soeur jumelle de la Sicile, non pas par sa superficie quasi identique mais bien par la célébrité de sa mafia.
Bernard Meyer
J'admire votre perspicacite et surtout le courage de publier la verite telle qu'elle.
C'est le prix que nous devons payer afin d'ouvrir les yeux de tous ceux qui, qu'elle que soit la raison, ne realisent pas la tres mauvaise et dangeureuse situation dans laquelle notre juif et petit pays se trouve.
Vous avez fait votre devoir, et je vous en remercie.
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