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vendredi 10 juin 2022

L'opposition cherche à discréditer Benny Gantz


L’OPPOSITION CHERCHE À DISCRÉDITER BENNY GANTZ

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps

Gantz à Paris

        C’est de bonne guerre. L’opposition cherche tous les artifices pour déstabiliser la coalition en diffusant des informations sur un éventuel gouvernement Netanyahou-Gantz et en le faisant passer pour un félon. Ces rumeurs ont pour but, d’une part de maintenir l’espoir au sein du Likoud et de ne pas démobiliser les troupes et d’autre part, de jeter le discrédit sur les membres de la coalition afin de pousser certains députés vers d’autres cieux politiques. Il s'agit de créer la zizannie et surtout le doute au sein de la coalition. Benny Gantz s’avère de plus en plus comme l’homme fort du gouvernement donc il est devenu la cible principale de l’opposition. Netanyahou sait qu’il ne parviendra pas à faire voter une motion de censure, dans l’immédiat du moins. Les précédentes tentatives ont toute échoué car il est difficile pour l’opposition de regrouper les 61 voix nécessaires tandis que la coalition résiste sinon elle sait qu'elle disparaitra en emportant dans l'oubli certains petits partis. Netanyahou s’impatiente car le temps presse et les semaines qui s’écoulent le voient s’éloigner du pouvoir.



Du temps de la "grande amitié"


L’hypothèse d’un nouveau gouvernement Likoud, incluant les orthodoxes, ne tient pas car Benny Gantz a déjà fait une amère expérience qui lui a ôté toute envie d’essayer à nouveau. Il n’aurait rien à gagner en s’aventurant dans l’inconnu alors qu’il est aujourd'hui autonome dans son ministère et au sein du gouvernement. De plus il dirige, non seulement la politique sécuritaire d’Israël, mais d’une certaine manière il est associé à la politique étrangère à travers les nombreux voyages qu’il effectue à l’étranger.

Michael Biton


Paradoxalement ces rumeurs ont un effet inquiétant auprès de Naftali Bennett et même de Yaïr Lapid, surtout après les défections de deux députés de Yamina, Amihaï Chikli et Idit Silman, d’une députée de Meretz Ghaida Renawie Zoabi et même d’un fidèle de Gantz en la personne de Michael Biton, ministre au ministère de la défense. Il est du rôle de Netanyahou d'exploiter cette instabilité à son profit. Le coup de Biton est rude mais s’il a décidé de prendre sa liberté, il s’est engagé à ne jamais voter une motion de censure, ce qui laisse peu d’espoir à l’opposition.  Il justifie sa grogne parce qu'il n’a pas accepté certaines réformes économiques du parti travailliste pour lesquelles on ne lui a pas demandé son avis ; selon lui, ces réformes portent atteinte à la classe défavorisée et surtout aux agriculteurs. Pour couronner le tout, le député Yamina Nir Orbach a menacé la coalition si Benny Gantz mettait à exécution sa menace d'évacuer l'avant-poste illégal de Homesh. Chaque député profite d’avancer son pion et de faire son propre chantage.

Ces rumeurs sont nées quand Gantz et Netanyahou ont négocié ensemble un compromis pour la loi sur les bourses octroyées aux soldats démobilisés qui a été adoptée par la Knesset. Cette entente a semblé suspecte et a donné lieu à toutes les interprétations. Gantz n’a pas nié avoir reçu des offres du Likoud mais il les a toutes refusées : «Je n'ai eu aucun contact avec le Likoud bien qu'ils aient essayé de tâter le terrain avec plusieurs tentatives. Ceux qui ont essayé de me contacter, ont eu une bosse au nez. Netanyahou a beaucoup contribué à l'État d'Israël dans le passé, mais ces dernières années, il a porté atteinte à l'esprit d'État, mis en danger l'État de droit et la démocratie et nous ne le rejoindrons pas. Netanyahou veut renforcer sa position dans le Likoud, d'autres personnes de la coalition peuvent dire que je m'efforce de travailler avec Netanyahou». Sa position est donc sans ambiguïté. 

Gantz a justifié sa négociation sur un compromis pour les soldats démobilisés : «Je suis content que nous ayons adopté la loi, il était clair pour moi qu'elle devait passer au profit des soldats». Avec l’accord de Netanyahou, la Knesset a adopté une loi accordant des bourses d'études aux démobilisés de Tsahal. Le projet de la coalition visait à couvrir 75% des frais de scolarité aux soldats de Tsahal qui ont servi dans des unités de combat.

Accord avec l'opposition pour les bourses aux soldats

Le Likoud a toujours estimé que Gantz était le plus susceptible de faire défection. Mais le partenariat précédent avec Netanyahou avait mal tourné parce que Gantz avait été constamment humilié par le chef du gouvernement qui l’avait mis à l’écart des décisions et des réunions internationales. Il en a gardé une forte aigreur car il s’est senti trahi par Netanyahou.  On ne voit pas comment il pourrait lui faire confiance à nouveau. Il est vrai que Gantz prépare l’avenir en envisageant une nouvelle structure regroupant les forces de centre gauche avec Kahol Lavan, Gideon Saar de Nouvel Espoir, Ayelet Shaked de Yamina et même une grande partie des travaillistes. En effet, ces petits partis risquent de disparaitre du paysage politique israélien en cas de nouvelles élections. On s’orienterait alors vers un tripartisme : d'une part Likoud, extrême-droite et orthodoxes ensuite centristes de Yesh Atid alliés aux nationalistes d’Avigdor Lieberman et enfin Gantz et ses nouveaux alliés.



Netanyahou ne voit pas cette recomposition politique d’un bon œil parce qu'elle le mettrait hors-jeu ; alors il attise le feu pour tenter d’attirer quelques membres de droite de la coalition vers lui. Gantz ne cesse de démentir les rumeurs qu’il prépare un gouvernement alternatif : «Nous ne briserons pas la coalition». Mais il est de bon ton que l’opposition insiste même si Gantz répète à l’envie que s’il a été brûlé une fois avec une carrière détruite, il ne pouvait répéter la même erreur. Il ne fera rien pour briser la coalition actuelle. Si la coalition résiste jusqu’à la fin de la session de la Knesset, alors elle ira au terme du mois d’août 2023, date de la rotation du premier ministre au profit de Yaïr Lapid. 

Meir Mazuz


Pendant ce temps les orthodoxes piaffent d’impatience car leurs caisses sont vides. Alors ils déversent leur haine, croyant pouvoir modifier le cours des choses. A défaut d'arguments politiques, ils manient l'insulte. Comment un inculte et illettré rabbin tunisien, Meir Mazuz, membre du parti ultra-orthodoxe Shass, peut se permettre, dans une leçon télévisée sur la Torah, de souhaiter la mort de Bennett, de Lapid, de Lieberman, de Gantz, de leurs amis et des amis de leurs amis ? Il a de plus traité Lapid et Lieberman de "pires que les nazis". Un ignare qui se prend pour un gourou. Souhaiter la mort de ses adversaires politiques n'est pas digne d'un rabbin. Qu'il retourne à Djerba avec les barbus anachroniques de sa tribu, il y sera mieux. Le temps des sorciers est révolu. Ces religieux feraient mieux de rester dans leurs synagogues et ne pas en sortir. Mazuz fait honte aux orthodoxes ; il fait honte aux Séfarades ; il fait honte aux Tunisiens ; il fait honte aux Israéliens.

          

4 commentaires:

Georges Kabi a dit…

Ne dis pas de mal de Djerba. Mon gendre est le descendant d'une famille de Djerba (pas des Cohanim). Je ne crois pas un seul instant que mon poulain Yair Lapid deviendra Premier Ministre avec pour consequence des nouvelles elections fin 2023. Ni Gantz, ni Bennett ne respecterons pas leurs engagements.

Patrick a dit…

tout cela est nauséabond et plutôt méprisable ! ou est l'intérêt du pays ?

Avraham NATAF a dit…

La mer est agitée pour le gouvernement Bennett par des d'incertitudes; Liberman agit comme un Commissaire de Staline envers les religieux qui font partie aussi de l'identité juive.Gantz est peut-être plus rassuré par le Likoud que par l'actuelle disparate majorité.

Yaakov NEEMAN a dit…

.... On ne discrédite que celui qui mérite de l'être ! Gantz a récemment fait deux grosses bourdes, incompatibles avec son statut et ses responsabilités :

1) Comme tout le monde le sent, Israël se prépare à un affrontement avec ceux qui, soutenus par Téhéran, occupent actuellement le sud-Liban. Ce seront, que D.ieu nous en préserve, des combats essentiellement urbains. Autrement dit : des coupe-gorges, où nos soldats peu habitués à l’environnement anarchique urbain d’une ville arabe seraient des cibles trop faciles. Pour s’entraîner, un responsable de l’armée israélienne a eu l’idée géniale suivante : on va entraîner nos garçons dans l’une des grandes villes arabes du pays : Oum el Farm. Malheureusement, dès que le maire de cette ville fut averti du projet, il écrivit très poliment une lettre au gouvernement, fort bien argumentée, expliquant qu’il ne supporterait pas que Tsahal vienne s’entrainer dans les rues de sa ville. Résultat des courses : Tsahal a annulé l’exercice prévu. Quelles leçons tirons-nous de tout cela ? Elles sont nombreuses. a) Il existe désormais, c’est officiel, des zones de non-droit en Israël. b) L’armée la plus puissante du Moyen-Orient s’est rendue aux arguments de l’un des notables de notre bruyante minorité musulmane. A l’évidence, l’Etat juif, issu des enfants de Yaakov a encore beaucoup à apprendre pour savoir comment gérer les descendants des enfants d’Ychmaël.

2) Gantz a publié une tribune dans le Jérusalem Post avertissant les lecteurs que "ce qui se passe en Ukraine pourrait bien se passer chez nous". Un chef d'état-major voulant démoraliser le peuple qu'il a MISSION de protéger ne s'y prendrait pas autrement !! Une telle déclaration est un aveu de faiblesse, qui revient à dire que Tsahal ne saurait pas contenir une INVASION terrestre ?! Si c'est le cas, tais-toi et prends les mesures nécessaires !