Macron et ses "mormons" |
* «La popularité du chef de l’État est en hausse de
3 points au mois de novembre, passant de 38 à 41% d’opinions favorables. Des
chiffres supérieurs à ceux de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (32%) et
François Hollande (27%) au même stade de leur mandat» (LCI 22 nov 2020)
* «La popularité d’Emmanuel Macron, à ce stade de
son mandat, est supérieure à celle de Sarkozy (31%) et François Hollande (27%).
(20 déc. 2020 — Ouest France)
* «La cote de popularité d’Emmanuel Macron est en
hausse de deux points et supérieure à celle de ses prédécesseurs immédiats
François Hollande (24%) et Nicolas Sarkozy (30%)». (Le Point 24 janv. 2021)
* «Le chef de l’État gagne un point en un mois dans
notre baromètre Ifop*, à 41% de satisfaction. S’il reste majoritairement
impopulaire, son socle de soutien est solide. François Hollande et Nicolas
Sarkozy, par exemple, étaient à ce moment de leur quinquennat respectivement à
19% et 31%» (JDD 21 février 2021).
L’insistance à rapprocher le niveau de popularité du
président Macron de celui de M. Hollande et M. Sarkozy est lourde de
signification. Si l’objectif est de convaincre que M. Macron est un président
populaire, le niveau d’environ 40% n’est pas suffisant : loin de la majorité de
50%. D’où le recours systématique à la comparaison avec M. Hollande et M.
Sarkozy supposée favorable à l’actuel occupant de l’Élysée. En filigrane, le
message est clair : si les deux prédécesseurs du président Macron ne sont pas
parvenus à obtenir un second mandat, ce dernier est dans une situation plus
favorable qui lui ouvre en 2022 la voie de la réussite.
Comparaison est-elle raison ? Le biais de ce
raisonnement tient à la différence radicale qui oppose la période 2007-2017 à
celle que vit la France depuis un an. La crise sanitaire est sans doute le plus
grand bouleversement qu’ait connu notre pays depuis la guerre d’Algérie : 82.000
morts, naufrage économique et social, ruine de nombreuses catégories
professionnelles, anéantissement des libertés, en particulier de la liberté
d’aller et venir. Cet ouragan produit naturellement un réflexe légitimiste
autour du chef de l’État. Une partie des Français dans la tourmente – comme
souvent dans l’histoire – se tourne vers le «guide de la nation». François
Hollande avait bénéficié de ce phénomène après l’attentat de Charlie Hebdo et
du magasin kacher de janvier 2015 (+20%). À la différence, le séisme du
covid-19 se prolonge indéfiniment dans le temps et le réflexe légitimiste joue
ainsi de manière beaucoup plus étalée.
Par ailleurs, la crise sanitaire a bouleversé dans
ses profondeurs le paysage français. Le régime politique a été radicalement
transformé. La démocratie libérale et parlementaire s’est trouvée suspendue de
fait au profit d’un état d’urgence indéfiniment prolongé. Sous le couvercle de
la peur du covid-19, le Parlement a été marginalisé. La liberté
d’aller-et-venir, mère de toutes les libertés, a été conditionnée. Les
oppositions s’enferment dans le silence, la complaisance, la prudence ou
l’autocensure. Une pensée unique sanitaire bat son plein et toute réflexion ou
parole dissidente est vouée aux gémonies. Les grands débats de société
(chômage, pauvreté, sécurité, pouvoir d’achat, immigration) se sont
volatilisés. La nature du nouveau régime reste à définir. Post démocratique ?
Autoritaire ? De fait, la quasi-extinction de la contestation sociale ou
intellectuelle et de la critique (voire de la caricature), contraste lourdement
avec le lynchage quotidien des deux présidents précédents.
Un chef de l’État de Ve République a
traditionnellement deux missions : l’une d’incarnation du pays («le père de
la nation») et l’autre de gouvernement. Les enquêtes d’opinion montrent que
les Français ne sont pas satisfaits de la manière dont la France est gouvernée
: 81% estiment que l’exécutif «ne sait pas où il va» (Odexa-Figaro 4 février). L’allégeance de 40%
d’entre eux au président Macron se rattache dès lors à la fonction emblématique
de ce dernier et à la quête d’un protecteur, d’un symbole d’autorité ou d’un
sauveur. Ce taux de confiance ne semble guère tenir à l’approbation d’une
politique, à la conscience de réformes réussies ou à des résultats
satisfaisants sur le plan économique, social ou sécuritaire. Il correspond à un
phénomène émotionnel ou affectif autour d’une figure médiatisée. Il relève de
la psychologie de foule dans une période troublée et touche pour l’essentiel
les personnes et les catégories les plus exposées à la peur.
C’est pourquoi la sempiternelle comparaison de la
cote de confiance du président Macron avec celle de ses deux prédécesseurs est
largement infondée. Derrière la stabilité de la cote présidentielle depuis un
an, l’avenir politique du pays n’a jamais été aussi incertain. Le climat de
relative allégeance au chef de l’État peut-il se prolonger encore un an
jusqu’aux élections ? De fait, il durera aussi longtemps que la peur continuera
de hanter les esprits. Par ailleurs, cette cote de confiance à 40%
conservera-t-elle toute sa pertinence à l’approche des échéances électorales,
quand il faudra reparler de bilan et de projet ? L’inertie et l’immobilisme de
la période sont-ils le calme qui prépare la tempête ? De fait, sous le
couvercle de la crise sanitaire, la France glisse vers un abîme d’incertitude
politique qui n’a guère de précédent…
3 commentaires:
Ainsi "La France glisse vers un abîme d’incertitude politique qui n’a guère de précédent…"Mais la France dispose d'un président.N'est ce pas se contenter de peu?
La France depuis la V ième république a toujours eu un président!
Aucun d'entre eux depuis les années De Gaulle-Pompidou n'a pu faire une politique capable de s'extraire du politiquement correct sur les sujets brulants aboutissant aujourd'hui à une fuite en avant.
Il est vrai que tant qu'on a les moyens de payer... Et ça eu payé!
Nous assistons à des crises que les présidents successifs gérent au quotidien à l'aide du verbe pour éviter une explosion qu'ils craignent de ne pas maitriser.
Et pour cause : le véritable pouvoir est entre les mains des commissions européennes, des juridictions européennes.
Aucun président fut-il étiqueté à droite tel Sarkozy par exemple ou prétendu rassembleur comme Macron faute de démarcation politique claire sur les fameux sujets qui fachent ne peut ni ne veut se soustraire.
Tant que cette situation durera il n'y'a rien à attendre de n'importe quel président.
Tout au plus un changement de personne... dans la continuité, mais cette fois dans un contexte bouillonnant avec pour principe classique une fois la patate chaude transmise au successeur de s'évertuer à refermer au mieux le couvercle de la marmite.
Le tout avec la volonté de gagner du temps en espérant échapper à deux éventualités probables en résultat d'un "abime d'incertitudes" (sic):
1)-La ruine dans un déclin moins rapide s'il n'y'a pas guerre civile
2) La ruine si guerre civile il y'a!
Vous dites : «Ce taux de confiance ne semble guère tenir à l’approbation d’une politique, à la conscience de réformes réussies ou à des résultats satisfaisants sur le plan économique, social ou sécuritaire. Il correspond à un phénomène émotionnel ou affectif autour d’une figure MEDIATISEE.». Exact ! Car là vous touchez du doigt le véritable problème en France. En effet, ce sont surtout les médias français qui sont principalement responsables de la situation actuelle, et manipulent l’opinion publique en orientant les informations, et même les chiffres. Car la presse française n’est plus indépendante et a perdu depuis belle lurette sa vocation, qui est d’informer de manière neutre, objective. Aujourd’hui quasiment tous les médias sont politisés et dans leur grande majorité séduits par Macron (tout comme l’ont été les 99 % de la communauté juive qui ont voté pour lui), les médias sont à la botte de l’État, à la solde des gros bonnets financiers et politiques dont les gouvernants. En France, les médias font la pluie et le beau temps. Ils sont le fer de lance principalement des politiciens au pouvoir qui les utilisent habilement pour arriver à leurs fins. Et ces derniers savent comment y faire. En fait là les médias sont tout simplement l’arroseur arrosé. D’ailleurs on le voit très bien notamment lors d’interviews télévisées quand des médias, favorables au gouvernement, accueillent des personnalités politiques qui sont par exemple de l’opposition : ça devient pratiquement des empoignades où les invités peinent à répondre aux questions des «journalistes» car sans cesse interrompus et contrés, ils arrivent à peine à s’exprimer, jamais au bout de leurs phrases car toujours coupés. Ce n’est plus de l’information mais de véritables matches ou carrément du lynchage où le gouvernement sort pratiquement toujours victorieux grâce à ses sbires «journalistes». C’est à décourager les auditeurs de vouloir entendre quelque chose d’audible. D’ailleurs, en France, c’est devenu pratiquement une habitude pour les «journalistes» de frayer avec les gens de pouvoir jusque dans les alcôves du pouvoir...
La France est un paradis mais les français la voient comme un enfer.
Ce genre d’article à répétition le démontre: aucun optimisme, aucun pragmatisme. Monsieur Tandonnet broie du noir plutôt que de voir le vert dans le pré. Quant au commentaire plus haut nous ne devons pas lire ni entendre le même son de cloche concernant les médias qui font « la pluie et le beau temps » et qui seraient séduits par Macron selon Ingrid Israël-Anderhuber. Tout au contraire et comme il est de coutume en France , les journalistes auraient plutôt tendance à verser une avalanche de critiques anti gouvernementales, en témoigne cet article.
Enregistrer un commentaire