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jeudi 22 mars 2012

MOHAMMED MERAH : QUESTIONS SUR UN ASSAUT



MOHAMMED MERAH : QUESTIONS SUR UN ASSAUT

Par Jacques BENILLOUCHE


Mohammed Merah

Je ne suis pas expert en stratégie militaire ou policière mais 30 heures pour arriver à un résultat si décevant, c’est totalement injustifié. Donner l'assaut au premier jour aurait été suspect d'éliminer un témoin gênant. On pourrait exprimer l’hypothèse que des ordres auraient été donnés pour faire temporiser le tueur, pour l’exaspérer afin de l’amener à la décision extrême du suicide, car il s’agit bien d’un suicide au terme d’un assaut. On aurait pu utiliser un gaz innervant et inodore, durant la nuit, au moment où l’électricité était coupée. On aurait pu injecter, comme tous les agresseurs nocturnes des camping-cars ou des pavillons, un gaz soporifique introduit par une ouïe d'aération. Mais la police a préféré le combat d’homme à homme comme s’ils voulaient offrir au tueur une fin digne d’un combattant islamiste, les armes à la main.


Incompétence ou obeïssance

Non je ne suis pas convaincu. Je ne ferai pas l’injure au RAID, l’élite de la police, de l'accuser d’incompétence parce que ses hommes ont certainement obéi aux dirigeants politiques. Mais, s’ils avaient vraiment des lacunes, alors, ils auraient dû faire appel aux commandos israéliens pour capturer vivant ce tueur de juifs. D’autres comme Mohammed Merah, des plus résolus et des plus intoxiqués ont survécu, malheureusement diront certains, à l’action des soldats israéliens qui les ont arrêtés en les laissant en vie. La liste est longue des égorgeurs qui peuplent aujourd’hui les prisons israéliennes et qui avait appris l’art de tuer. Si l’on avait cherché à éliminer le tueur, on ne serait pas pris autrement tant il semble que les policiers ont été volontairement gênés ou bridés par les instances politiques.
Caricature de Abel (Parole Volée)
Il est vrai que le tueur, mort, gêne moins car il devient muet.  Grande gueule, son procès aurait été un déballage sur le laxisme des autorités françaises dont l’action est imprégnée de la volonté de ne jamais stigmatiser la communauté musulmane. Un procès aurait été dangereux car il aurait pu exprimer la hargne et la haine que ses parents lui ont inculquées, dès son jeune âge, alors qu'ils vivaient dans une république moderne. Il aurait pu susciter des vocations auprès des jeunes magrébins à la recherche d’un idéal et d’une raison de vivre lorsque toutes les portes leurs sont fermées. Il aurait pu justifier ses deux voyages en Afghanistan et au Pakistan où il a subi une formation de terroriste sans cœur et sans reproches, sans être inquiété à son retour. Il aurait pu narguer les autorités sécuritaires françaises qui l’ont laissé libre de ses mouvements et libre de tuer au grand jour. Il aurait suscité un malaise auprès de la communauté juive, des instances juives internationales et d’Israël qui, ensemble, auraient fait de ce procès celui de l’antisémitisme et celui d’un militantisme islamiste qui agit à visage découvert et en toute impunité en France.

La rengaine de la sécurité


La rengaine de la nécessité de sécurité en France, martelé par Nicolas Sarkozy durant dix ans, trouve ici une contre-vérité désolante puisqu’il existe des terroristes intouchables et des zones de France de non-droit. Il est difficile de croire que l'on combat vraiment ceux qui s'en prennent aux porteurs de kippas. Le meurtrier était connu et fiché. Comment ne le serait-on pas après tant de voyages dans la Mecque du terrorisme ? Les autorités pakistanaises avaient d'ailleurs informé le contre espionnage français. Mais il s’agit de ne pas faire de vagues pour ne pas indisposer ceux qui risquent de faire de la France un champ de bataille et pour ne pas indisposer les financiers d’Al-Qaeda qui investissent leurs fonds dans le terrorisme et dans l’acquisition des fleurons de l’industrie française. Le gouvernement a encore trouvé une nouvelle parade. Il sort une nouvelle loi alors qu’il en existe des dizaines non appliquées. Au cours de la IVème République, les gouvernants créaient une commission pour enterrer un problème ; à présent on crée des lois pour calmer la vindicte populaire.
Les cinq victimes juives et les trois militaires auraient pu sauver leur peau si les contingences politiques étaient absentes du débat sécuritaire. Il faut laisser la police travailler et ne pas avoir systématiquement l’œil rivé sur la balance commerciale qui ne pourrait s’améliorer qu’avec l’aide des pays arabes. Des gosses juifs ont payé de leur vie l’inconséquence de la politique française à l’égard des islamistes. Oui, les termes sont durs mais ils expriment ma colère à la  vue des linceuls de jeunes innocents  qu’on porte, si jeunes, jusqu’à leur dernière demeure et du visage d'une mère qui perd, le même jour, son époux et ses deux enfants.  

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