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mercredi 18 septembre 2019

Lynchages thermidoriens par Maxime TANDONNET



LYNCHAGES THERMIDORIENS

Par Maxime TANDONNET



Les trois grands lynchages médiatiques, quasi simultanés, de cette rentrée 2019 ont une particularité : ils frappent des personnalités qui incarnent l’idéologie dominante, la pensée correcte, vertueuse : Moix, Thuram, Bruel. Tous les trois, chacun dans son genre, ont été érigés en emblèmes télévisuels de l’antiracisme, du culte de la migration et du combat contre le «populisme».  Cependant, par le plus étrange des paradoxes, les voici à leur tour pris pour cibles de la vindicte médiatique, comme si la révolution du politiquement correct se mettait à dévorer ses propres enfants.



Les trois lynchages de la rentrée ne frappent pas des personnalités présumées réactionnaires, ni des politiques, mais des People parfaitement bien-pensants. Aujourd’hui, le processus de lynchage s’est autonomisé. On ne lynche plus au nom de l’idéologie correcte et progressiste contre la supposée «réaction», mais il faut lyncher pour lyncher, dans une spirale sans fin. Toutes les têtes qui dépassent, sans exception, sont susceptibles de tomber sous le couperet.
Le lynchage de Patrick Bruel, est, à vrai dire, assez minable et répugnant. Il est vaguement accusé par une jeune masseuse, qui n’a pas porté plainte, d’exhibitionnisme pendant un massage. Le monde médiatique, radios, télévisions, presse, se vautre dans cette accusation et s’en donne visiblement à coeur joie. Et voici Bruel, jadis idole de la jeunesse, véritable sex-symbol national autour duquel se déchaînaient des flots de jeunes filles amoureuses, traîné dans la boue, humilié, ridiculisé, sans le moindre commencement d’une preuve ou d’un indice, et encore moins d’une condamnation. Mystère : pourquoi la meute s’est-elle lâchée contre lui ? Pourquoi brûle-t-elle sans vergogne et avec autant de jubilation ce qu’elle a si longtemps adoré ?

Celui de Thuram est différent. Voici un joueur de football, qui pour des raisons diverses, a été porté par le système médiatique au rang de maître penseur national, au moins équivalent, par le poids donné à sa parole, d’un Finkielkraut ou Marcel Gauchet… Ne pas lire dans ces lignes un quelconque mépris : il est possible d’être pétri de bon sens et d’intelligence sans avoir fait la moindre étude. Mais là, c’est tout autre chose. Qui peut citer une phrase un peu originale de M. Thuram ? Il fait partie de ces icônes médiatiques, issues du show business ou des terrains de football, érigées artificiellement au rang de professeur national de vertu. Dans ce contexte, il prononce une phrase ignoble, parlant de «culture blanche» raciste, sans véritable conscience de la portée de ses mots. Là-dessus, la France dite «d’en haut» se déchaîne. La LICRA condamne, SOS racisme soutient. Des paroles qui fussent passées totalement inaperçues quelques années auparavant suscitent une tempête médiatique.
Troisième lynchage, le plus violent, le plus durable, celui de Yann Moix. Encore davantage que les deux autres, cette icône médiatique, omniprésente dans les écrans de télévision, personnalise la parole correcte et l’idéologie du Bien : au-delà du fanatisme, poussant à l’extrême l’idéologie sans-frontière, ce dernier qualifie de «criminelle», toute esquisse de maîtrise de l’immigration. Et puis, à l’issue d’une sordide affaire de règlement de compte familial, ses dessins et écrits antisémites de jeunesse, auxquels Brasillach, Béraud ou Céline n’auraient rien à envier, sont largement diffusés dans les médias. Eternel décalage entre le profil médiatique du donneur de leçon national et la réalité d’un personnage : sous le vernis de la pensée radieuse, l’obscurantisme d’un autre âge. Pendant des mois, la «France d’en haut», médiatique, a craché sur les Gilets Jaunes en les vouant à l’ignominie du populisme. Or, le pire se dissimulait, non pas sur les rond-points de la France profonde, mais sur les plateaux de France télévision, derrière le masque télévisuel de la vertu et de la pureté idéologique. 
Comment les Français, pourraient-ils s’y retrouver ? Comment attendre autre chose de ces scandales qu’un mépris toujours croissant du pays profond pour les acteurs du grand spectacle médiatique ?

1 commentaire:

Sara GABBAI a dit…

Bravo de remettre les pendules à l'heure dans cet univers médiatique qui fait feu de tout bois. Désolant cette dérive de la presse qui a oublié son rôle