SLATE : Le chien a-t-il été condamné à la lapidation par des rabbins?
Une information publiée dans Yedioth Aharonoth et reprise dans la "revue de presse" de Slate a entraîné des accusations à l'encontre du seul site Slate et de ses "journaleux". Une mise au point s'imposait donc.
Le 16 juin, le site israélien Ynet rapportait qu'un tribunal rabbinique de Jérusalem avait condamné un chien errant à la mort par lapidation. Selon ce média, les juges soupçonnaient le chien d’être la réincarnation d’un célèbre avocat laïque qui les avait insultés 20 ans auparavant. Mais l'histoire est peut-être un peu plus complexe, voire fausse!
Première version: le chien condamné
Selon le site Behadrei Hadarim cité par Ynet, le chien avait pénétré dans le tribunal rabbinique en charge des litiges économiques du quartier ultra-orthodoxe de Méa Shearim, effrayant les visiteurs du tribunal et refusant de partir malgré les efforts de ces derniers.
Un des juges se serait alors rappelé qu’un célèbre avocat laïque qui avait insulté le tribunal il y a 20 ans avait été maudit par les juges, qui avaient fait le vœu de voir son esprit se réincarner dans celui d’un chien, considéré comme un animal impur dans le judaïsme traditionnel souligne BBC News. L’avocat en question est mort il y a quelques années. L’AFP souligne que certaines écoles de pensée judaïquescroient en la transmigration de l’âme.
L’un des juges, qui n’a toujours pas digéré l’offense, aurait donc condamné l’animal à la mort par lapidation, et recruté des enfants du quartier pour exécuter la peine. Mais le chien a finalement réussi à s’échapper.
Ynet soulignait qu'un membre du conseil municipal de Jérusalem avait envoyé une lettre au ministre de la Justice pour qu’il «s’occupe des criminels». L’organisation de défense des animaux Let Animals Live a déposé une plainte à la police contre le rabbin Levin. Peta, une organisation similaire américaine, a déclaré dans un communiqué cité par l’agence de presse israélienne Ma’an:
«En condamnant un animal innocent à une mort douloureuse pour une raison aussi absurde, le tribunal rabbinique s’est non seulement complètement décrédibilisé, mais a également violé un des principes les plus importants du judaïsme qui interdit d’infliger une souffrance à quelque créature vivante que ce soit.»
Deuxième version: pas de condamnation, mais des enfants encouragés
Le responsable du tribunal, le rabbin Avraham Dov Levin, a démenti avoir appelé à la lapidation du chien, mais un membre du tribunal a confirmé l’information à Ynet:
«Elle a été ordonnée par les rabbins à cause du tort qu’il avait causé au tribunal. Ils n’ont pas rendu de décision officielle, mais ont donné l’ordre aux enfants du quartier de lui jeter des pierres pour le faire partir. Ils n’ont pas considéré cela comme un acte de cruauté envers l’animal, mais plutôt comme un moyen approprié de “se venger” de l’esprit qui avait pénétré le pauvre chien.»
Troisième version: une histoire totalement déformée
Mais d'après plusieurs blogs, le journal israélien Maariv –l'un de ceux qui a rapporté cette histoire dans le pays– a publié un démenti, reprenant les propos du rabbin Avraham Dov Levin expliquant qu'il n'y avait aucune base logique ni théologique pour maltraiter le chien.
Dans un communiqué (traduit par ce blog en anglais via Google Translate), le rabbin a précisé que le chien était une chienne, enceinte, et que le tribunal avait simplement appelé les services de la mairie pour récupérer le chien qui refusait de sortir. Les enfants du voisinnage, peut-être pas habitués aux chiens (mais beaucoup plus aux chats errants), se seraient réjouis de sa visite d'où des cris et autres applaudissements.
L'AFP a également envoyé ce message aux médias français:
ATTENTION - ANNULATION: Merci d’annuler cette dépêche du 17 juin, basée sur une fausse information rapportée par des médias israéliens. Pas de nouvelle version //
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