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vendredi 1 mars 2013

NETANYAHOU À LA CROISÉE DES CHEMINS par Gérard AKOUN




NETANYAHOU À LA CROISÉE DES CHEMINS

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM


Benyamin Netanyahou est toujours à la recherche de sa grande coalition, que j’avais qualifiée la semaine dernière de coalition des contraires, tant il semble difficile de marier entre eux les laïcs de Lapid, les nationalistes religieux de Bennett avec les ultraorthodoxes. Il sera sans doute obligé à la fin de la semaine de demander au président de l’État, de bénéficier du délai supplémentaire de deux semaines auquel il a droit légalement, pour essayer de former un gouvernement.

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Gouvernement resserré


Pour le moment chacun campe sur ses positions, le pacte Bennett-Lapid, jamais l’un sans l’autre, tient toujours malgré les efforts du premier ministre pour le rompre.   Lapid a d’ailleurs introduit une nouvelle condition qui rend plus difficile encore la conclusion d’un accord: le parti de Tzipi Livni ne devra  détenir qu’un seul ministère au sein du futur gouvernement, alors que Netanyahou s’était engagé sur deux. Une exigence d’autant plus compréhensible que ce parti n’a eu que six élus et que, dans son programme électoral, Lapid voulait un gouvernement resserré sur les taches essentielles. Il désirait ainsi mettre fin aux nominations de sous-ministres ou de ministres sans portefeuille accordées en guise de gratification, aux partis pour leur participation à une coalition. Ils étaient le plus souvent sans affectations précises, mais bénéficiaient, aux frais du contribuable, de tous les avantages financiers et matériels liés à leur fonction.

Israël ne peut se permettre de rester sans gouvernement trop longtemps, les difficultés s’accumulent. Je cite celles qui me semblent les plus importantes, les prisonniers palestiniens et l’agitation en Cisjordanie, l’Iran qui semble accélérer son programme nucléaire en produisant du plutonium, les rapports avec l’Union Européenne, la déstabilisation de la région liée aux révoltes arabes. Certaines décisions ne peuvent être prises, par une équipe chargée de gérer les affaires courantes avec en perspective pour certaines, l’arrivée dans trois semaines de Barack Obama dans la région.

Les palestiniens : les heurts ne cessent d’augmenter en Cisjordanie, les violences se multiplient à la suite de la grève de la faim de quatre prisonniers palestiniens. La mort d’un cinquième, même s’il se confirme qu’elle est naturelle, entretient un climat d’insécurité qui laisse planer le risque d’une troisième intifada. L’amélioration de la situation économique dans les territoires palestiniens ne pouvait se substituer à une solution politique ou en retarder l’avènement comme le supposait le premier ministre. La revendication nationale palestinienne demeure et réapparaît encore plus fortement, quand les illusions sur les bienfaits d’un progrès économique, censés apporter le calme se dissipent.



Iran-Europe



L’Iran : la ligne rouge fixée par Netanyahou serait bientôt atteinte s’il se confirme que l’Iran fabrique du plutonium. De nouvelles discussions ont lieu, depuis hier, entre le groupe des cinq plus un et l’Iran pour obtenir des concessions de Téhéran sur son programme nucléaire en échange d’une réduction des sanctions onusiennes qui le frappent. Il y peu de chances pour que l’Iran entende raison alors qu’il a pu constater le peu d’efficacité des sanctions sur la Corée du Nord et le chantage auquel peut se livrer un pays qui dispose d’un armement atomique. L’Iran cèdera d’autant moins qu’il risque de perdre son allié syrien et par voie de conséquence son emprise sur le Liban.

L’Europe : L’Union européenne se braque de plus en plus contre la politique israélienne à Jérusalem Est et dans les territoires palestiniens. Les chefs de mission de l’Union Européenne à Jérusalem-Est et à Ramallah dans leur rapport annuel qualifient «la colonisation à Jérusalem-Est de plus grande menace pour une solution à deux États» et ils préconisent des sanctions financières contre Israël. Certes les israéliens ne vont pas trembler devant ces menaces mais elles sont tout de même un signe supplémentaire de la désaffection internationale grandissante à l’égard de leur État.

Benyamin Netanyahou ne peut agiter longtemps la menace de nouvelles élections, pour essayer de faire plier ses adversaires-futurs partenaires.  Il sait que les israéliens n’en veulent pas et que dans l’éventualité  où elles auraient lieu, Lapid et Bennett, selon les sondages amélioreraient encore leur score. Deux solutions s’offrent à lui :

L’une, une coalition Likoud Beteinou, ultraorthodoxes auxquels se rallieraient des transfuges issus d’autres partis pour atteindre la majorité nécessaire.

L’autre, qui répondrait mieux aux souhaits des israéliens,  51% contre 35% pour la première solution, souhaitent selon la chaîne de télévision 10, une coalition qui comprendrait Livni, Lapid, et Bennett mais sans les ultra orthodoxes.

Benyamin Netanyahou se trouve à la croisée des chemins, Sharon disait de lui qu’il était incapable de résister aux pressions. Devant lesquelles cèdera-t-il ?


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