APARTHEID : L’ART DE TRONQUER UNE INFO
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Les
médias occidentaux sont toujours à l’affut d’une info croustillante qui leur
permet d’être lus sachant que tout ce qui touche aux palestiniens ou aux
israéliens fait vendre du papier ou augmente le nombre de clics. Cela est d’autant
plus révélateur que le dernier scoop a été repris en chœur sans être accompagné d'une explication officielle ce qui peut sembler pour le moins partial. La recette est habituelle, il suffit d’utiliser une expression
choc, datant des années noires, pour marquer les esprits. Les mouvements pacifistes sont toujours prompts à réagir quand il s'agit d'Israël mais ferment les yeux sur les crimes commis en Syrie.
Informations occultées
Aucune
autre nouvelle du même jour n’a trouvé grâce aux yeux des commentateurs. Le même
jour, 42 soldats syriens étaient tués dans une embuscade tendue contre leur
convoi. Le même jour, un réfugié syrien s’est pendu à Saïda parce qu’il était
incapable de subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre filles, illustrant ainsi la détresse des réfugiés
ayant fui la guerre civile dans leur pays et luttant désormais pour survivre
sans aide ni travail. Le même jour, deux palestiniens étaient pendus sans
jugement, comme des chiens dans une rue syrienne, pour faits de collaboration.
Mais ces informations ne semblaient pas être dignes de figurer en première pages des journaux et ils ont préféré faire leur choux-gras avec une nouvelle tronquée
volontairement, ou mal présentée, pour accuser Israël.
L’expression
honteuse d’apartheid était lancée pour stigmatiser les méthodes israéliennes parce qu'elle est parlante et honteuse.
80.000 travailleurs palestiniens traversent tous les jours les frontières israéliennes
pour subvenir à un demi-million des membres de leurs familles de Cisjordanie. Dès trois heures du
matin, ils font la queue aux check-points pour être parmi les premiers à être
embauchés par les entreprises du bâtiment ou de travaux publics. Et si par chance
ils sont sélectionnés, ils ont deux
heures de trajet en bus pour parvenir à leur lieu de travail. Cela fait des journées très longues pour gagner leur vie.
Travailleurs palestiniens en route dès l'aube |
Les
autorités israéliennes ont estimé devoir faciliter la vie de ces travailleurs
de l’aube en affrétant pour eux un autobus spécial, direct vers leur lieu de
travail, pour leur éviter l’omnibus qui parcourt plusieurs villes de
Cisjordanie et pour leur permettre de rentrer chez eux plus tôt. Le ministre des transports a expliqué que "les nouvelles lignes ne sont pas des lignes séparées pour les
palestiniens mais plutôt deux lignes dédiées destinées à améliorer les services offerts aux travailleurs palestiniens qui entrent en Israël par le passage d'Eyal".
Mais l'explication n'a pas convaincu et n'est pas génératrice de buzz. Mais ce qui est désolant c'est que les gauchistes israéliens crient avec les loups. Zahava Gal-On, la secrétaire générale de Meretz, le parti d'extrême
gauche israélien, a demandé la «suspension immédiate des lignes séparées
en Cisjordanie. La séparation dans les bus sur des bases ethniques
était pratiquée par tous les régimes racistes dans le monde, et est
inacceptable dans un pays démocratique». Alors le mot est lâché, c’est de l’apartheid. Si les travailleurs palestiniens s'estiment victimes d'apartheid, il leur reste toujours la solution de l'omnibus qui ne leur est pas interdite et qui rallonge leur trajet de plus d'une heure. Ils peuvent aussi tout simplement refuser les
permis de travail pour éviter d'être des victimes expiatoires de l'apartheid israélien.
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