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jeudi 23 décembre 2010

QATAR : DOUBLE JEU POLITIQUE ET STRATEGIQUE


QATAR : DOUBLE JEU POLITIQUE ET STRATEGIQUE

Par Jacques BENILLOUCHE






 


La diplomatie israélienne n’a pas la même vision politique que les services de renseignements, plus mitigés sur le rôle réel du Qatar au Moyen-Orient. L’ancien directeur du Mossad, Meir Dagan, a qualifié le Qatar « de véritable problème et son émir de quelqu’un qui irrite tout le monde ». Il reproche à cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani « de jouer sur tous les tableaux, la Syrie, l’Iran et le Hamas, pour assurer sa sécurité et affirmer son indépendance » face aux dangers extérieurs. Le Mossad a été jusqu’à conseiller, le 12 juillet, à Fragos Frances Townsend, assistante du président Obama pour la sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme (AFHSC), de se retirer de la base Al-Udeid utilisée par les forces américaines.


Préserver à tout prix les liens

Le ministère israélien des affaires étrangères estime que les relations avec les pays musulmans doivent être préservées surtout depuis la rupture avec la Turquie. Le Qatar a rompu ses relations avec Israël en 2009 à la suite de l’opération « plomb durci » contre Gaza, mais des relations secrètes ont été maintenues au plus haut niveau. Par ailleurs, toute occasion de rencontrer des officiels qataris n’est pas négligée. L’émir du Qatar s’était rendu en visite secrète en Israël, en mars 2010, et avait été reçu par Tsipi Livni, chef de l’opposition, et par l’ancien ambassadeur à l’ONU, Dan Gilerman, l’homme des missions internationales sensibles. Cette visite faisait suite à celle de Tsipi Livni en 2008. La télévision israélienne avait filmé l’évènement et avait rapporté, officiellement, qu’il s’agissait d’aborder l’aide que pouvait fournir Israël en matière d’agriculture. Mais il est certain que le problème de l’Iran avait été abordé.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Benyamin Ben Eliézer, s’est rendu au Qatar en mai 2010 afin de prendre part au forum économique mondial et de prendre la parole devant les délégués : « J’espère parvenir à convaincre mes homologues du Proche-Orient et des pays du Golfe de considérer l’aide qu’Israël peut apporter surtout en technologie de pointe, et à briser la glace qui empêche tout progrès véritable dans les relations entre Israël et ses voisins ». Enfin, à l’occasion de l’assemblée générale d’Interpol, en novembre 2010, le général de division, Yoav Segalovich, avait participé aux débats qui se déroulaient au Qatar en tant que chef des services d’enquête et de renseignement de la police d’Israël.

Toutes ces visites tendent à démontrer que le gouvernement israélien tient à maintenir des contacts diplomatiques étroits en vue de renouer les relations bilatérales officielles. Cependant il n’est pas dupe car il n’ignore pas la capacité de nuisance politique du Qatar, soumis à des pressions de certains pays ennemis d’Israël. Il n’a pas accepté les conditions politiques posées pour la reprise des relations diplomatiques, en particulier le droit du Qatar de patronner des investissements immobiliers à Gaza.

Scepticisme du Mossad

En revanche, le Mossad n’a pas la même approche car il est plus sensible aux exigences sécuritaires que diplomatiques. Meir Dagan, qui vient de quitter son poste, n’aurait jamais lancé son pavé dans la mare s’il ne se savait pas en fin de mission. Il dispose de nombreux griefs contre le Qatar et souvent, des arguments tangibles à opposer à la diplomatie israélienne.

En février 2010, selon les services de renseignements israéliens, l’Iran a signé un pacte de défense avec la Syrie et le Qatar ouvrant ainsi les portes à une présence militaire iranienne. D’ailleurs, le Qatar a été l’organisateur, avec le président Bassar el Assad, du voyage d’Ahmadinejad en juillet au Liban. Le Mossad révèle qu’il avait été décidé d’utiliser cette occasion de la rencontre des dirigeants iranien, syrien, qatari et libanais pour tenir un conseil de guerre dans le but essentiel de raviver le conflit arabo-israélien. Il s’agissait alors pour le Qatar de cautionner une crise capable de dégénérer en conflit militaire entre Israël et le Liban, pour juguler les nouvelles sanctions votées contre l’Iran.

Le Mossad n’a pas apprécié que, sous couvert de coopération économique, le Qatar se joigne en juin 2010 à la Turquie, la Syrie et le Liban dans un Conseil de Coopération du Golfe, chargé de créer une zone de libre-échange économique. Il était persuadé de voir cette structure se transformer à moyen terme en bloc politique anti-israélien sous l’égide de la Turquie qui pourrait proposer à son nouvel allié, l’Iran, de rejoindre le pacte. La présence de deux pays foncièrement anti-israéliens risquait de créer une influence néfaste conduisant à des décisions politiques qui attenteraient à la sécurité de l’occident dans la région.

La diplomatie de l’émir du Qatar est qualifiée par le Mossad de « dangereuse et imprévisible car, de tous les services de sécurité des pays du Golfe, ceux du Qatar sont les plus laxistes dans la lutte antiterroriste » car ils ont peur de représailles à la fois d’Al-Qaeda et de l’Iran.

Diplomatie anti-israélienne tout azimut

Cette diplomatie semble en effet brouillonne et dirigée tout azimut. L’Emir du Qatar est arrivé le 2 décembre à Alger pour une visite officielle de travail et d’amitié. L’Algérie n’est pas réputé pour être un pays modéré vis-à-vis d’Israël et le renforcement de la coopération entre les deux pays risquait de se faire au détriment de l’Etat juif. L’autorisation d’investissement en Algérie pouvait être subordonnée à une révision des relations stratégiques entre le Qatar et Israël. La preuve que les discussions n’étaient pas uniquement économiques est corroborée par la visite à Doha, le 5 décembre, du Général Ahmed Boustila, commandant de la Gendarmerie nationale algérienne. Selon un communiqué du commandement, cette visite s'inscrit dans le cadre « des liens de coopération entre la Gendarmerie nationale et la force de sécurité intérieure du Qatar ».

Le Mossad a fait part à son gouvernement de ses inquiétudes, confirmées par les révélations de WikiLeaks, précisant que le Qatar et les autres émirats étaient impuissants à lutter contre le financement du terrorisme car il était considéré comme le « pire de la région » en matière de lutte antiterroriste. Il a apporté les preuves que les groupes terroristes ne recevaient pas de financement en provenance des États-Unis ou de l'Europe mais « en réalité du Golfe et du Qatar en particulier ».

Les services israéliens rappellent qu’en 2008, le gouvernement éthiopien avait déjà accusé le Qatar de « déstabiliser la Corne de l'Afrique en faisant preuve d'un comportement hostile ». Addis-Abeba reprochait notamment à l’émir de soutenir et financer des organisations terroristes en Somalie ce qui l’avait contraint à rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar car il l’accusait d’avoir un « comportement hostile contre l'Ethiopie ». Les griefs du Mossad ne sont pas nouveaux mais ils apparaissent à présent au grand jour.

Contentieux avec la télévision

Meir Dagan avait par ailleurs un sérieux contentieux avec la chaine de télévision du Qatar, Al-Jazzera qui l’accuse d’avoir fomenté l’assassinat à Dubaï du dirigeant du Hamas, Al Mabhouh, l'un des fondateurs de l'aile militaire du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Il se supportait pas le double-jeu de l’émir qui, d’une part s’associait aux accusations contre Israël et d’autre part, l’encensait à l’occasion d’une réunion avec le sénateur John Kerry le 23 février dernier : « On ne peut pas blâmer les israéliens de ne pas faire confiance aux arabes, ils ont été tant trahis. »

Un câble révélé par WikiLeaks précise d’autres termes de l’émir : « Les dirigeants israéliens doivent représenter le peuple d’Israël, qui lui-même ne peut pas faire confiance aux arabes. C’est compréhensible puisque les israéliens ont été menacés depuis très longtemps ». Cette attitude ambivalente ne plait pas au sortant du Mossad qui estime que les nouvelles révélations éloignent tous les doutes sur la vraie nature du chef de l’Etat du Qatar qui, d’une part s’allie avec les pires ennemis d’Israël pour déclarer, d’autre part le 2 décembre : « Israël doit être félicité pour toujours vouloir la paix ».

Le nouveau patron du Mossad devra tracer une stratégie définitive pour les relations entre Israël et le Qatar. Mais en tant qu’ancien numéro deux, il est fort probable qu’il entérinera l’analyse de son prédécesseur laissant à Benjamin Netanyahou le soin de décider de l’intérêt diplomatique du pays.













































mardi 14 décembre 2010

GUYSEN-TV : DEBAT SUR L'AVENIR DU PROCESSUS DE PAIX


GUYSEN-TV :
DEBAT SUR L'AVENIR DU PROCESSUS DE PAIX

Présenté par David SEBBAN le 13 décembre 2010
avec Jacques BENILLOUCHE et Maître Léon ROZENBAUM

PARTIE 1



PARTIE 2




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mercredi 8 décembre 2010

ARABE CERTES MAIS ISRAELIEN D'ABORD !


ARABE CERTES, MAIS ISRAELIEN D'ABORD !

INTERVIEW EXCLUSIVE D’UN MAJOR ARABE DE LA MARINE ISRAELIENNE


Quelques mots en français du major à écouter :

"Je suis le major Elias Gaby Karam. Je voudrais transmettre mes salutations aux auditeurs et le souhait de paix entre nos peuples"

DOSSIER SUR LES MINORITES EN ISRAEL


2. LES ARABES

Par Jacques BENILLOUCHE





Photos du major Elias Gaby Karam
Avec autorisation de Tsahal


Les arabes, hors la Cisjordanie, constituent 20% de la population israélienne totale et ce pourcentage a peu évolué depuis la création de l’Etat en 1948 car le fort taux de natalité arabe a été compensé par l’arrivée massive de juifs de l’ancienne URSS. 10% de ces arabes sont de confession chrétienne et représentent une communauté de 120.000 personnes. Les experts démographiques estiment que les arabes israéliens constitueront le tiers de la population israélienne dans les années 2050 en raison du tarissement des sources d’immigration juive.

Les arabes choisissent souvent de vivre dans des communautés rurales ou dans les quartiers historiquement arabes des grandes villes comme Jaffa, Haïfa, Akko-Saint-Jean d’Acre, ou Jérusalem. Les systèmes d’éducation sont distincts puisque les arabes tiennent à disposer de leurs propres écoles où l’enseignement se fait majoritairement dans leur langue.

La citoyenneté israélienne est unique pour toutes les populations mais elle comporte trois nationalités : la nationalité juive reconnue par le rabbinat, la nationalité arabe musulmane et chrétienne, et la nationalité druze. Les arabes ayant le droit de vote, leurs voix étaient acquises, jusqu’en 1980, aux partis sionistes (travaillistes, parti national religieux) moins par idéal politique que par clientélisme. En effet, Le Parti National Religieux, au pouvoir au ministère des Cultes, gérait les affaires cultuelles et octroyait les budgets pour les lieux de prière.

A partir de 1980, le clivage politique a poussé les arabes à créer leurs propres partis et à revendiquer ouvertement leur allégeance au palestiniens. Le parti communiste Hadash, doté à l’origine de cadres gauchistes en majorité juifs, affiche ses tendances antisionistes. Il s’est converti au nationalisme palestinien après avoir milité pour un Etat binational. La liste arabe unie regroupe les mouvements islamiques qui s’inspirent de l’idéologie des frères musulmans. Enfin le parti nationaliste Balad se définit comme parti progressiste et démocratique pour les palestiniens citoyens d’Israël.

Les arabes israéliens disposent de tous les droits mais sont dispensés du service militaire national. C’est pourquoi le cas d’un officier arabe reste une exception rare. L’armée m’a autorisé à rencontrer le major arabe Elias Gaby Karam. Il m’attendait dans sa base maritime au nord du pays et il était venu à ma rencontre dans son uniforme bleu et blanc pour m’accueillir avec un cérémonial oriental et des gestes qui se voulaient amicaux : main serrée longuement, tapes sur les dos et bras autour des épaules. D’entrée de jeu, je lui avais indiqué que j’étais intrigué par cette communauté d’arabes d’Israël dont la situation est soumise à controverse à l’étranger.

Qui êtes-vous Major ?

J’ai 30 ans. Je fais partie de la minorité arabe chrétienne et j’habite un village près de Nazareth. J’ai obtenu le grade de major, reconnaissable à la feuille de vigne sur mon épaulette, et j’occupe un poste dans la Marine sur lequel je ne suis pas en mesure de m’étendre. Mon périple, commencé à l’âge de 16 ans, a été jalonné d’étapes difficiles parce que je m’étais donné l’objectif très jeune de ressembler aux autres juifs.

Vos parents vous ont ouvert le chemin ?

Mon père est professeur de technologie, mon frère ainé est officier de police, deux frères sont gradés dans la police et dans les services pénitentiaires. Ma sœur, docteur en anglais, dirige un département à l’école catholique de Nazareth. Nous avons tous suivi un parcours universitaire imposé par nos parents : licence de gestion ou juriste. Je vous donne ces détails pour vous démontrer que nos parents nous ont toujours appris que l’intégration au pays passait par la case études et par le don de soi à la nation.

Pourquoi la Marine ?

Depuis jeune, je rêvais d’entrer dans la Marine et pourtant j’avais été déçu quand, en classe de terminale, tous mes amis avaient reçu leur ordre de recensement sauf moi parce que je n’étais pas tenu au service militaire obligatoire. La bataille administrative a alors commencé. J’ai fait ma demande d’engagement volontaire en 1998 mais on m’a refusé la Marine qui était un secteur sensible. Plusieurs emplois militaires étaient alors strictement réservés aux arabes mais je n’en ai pas voulu.

Vous vouliez être différent des autres ?

Je voulais un corps de combat dans la Marine. A mon époque, l’accès des minorités aux postes sensibles n’était pas possible mais cela a complètement évolué depuis. J’ai écrit au président de l’Etat, Ezer Weizman [1], pour défendre ma cause et j’ai gagné. Je suis parmi les premiers à avoir rejoint la Marine. Mais mon combat n’était pas terminé pour autant car il me fallait ensuite obtenir le droit de devenir officier de Tsahal. J’en avais les aptitudes et la compétence grâce à ma licence de droit et de criminologie et celle d’électronique.

C’était un défi personnel pour vous ?

Je voulais prouver qu’avec un combat personnel on pouvait réussir. Je me voyais être le catalyseur pour convaincre les jeunes de ma communauté à s’enrôler et à s’intégrer en masse dans l’intérêt du pays. Nous devons combattre pour nos droits et ne pas être passifs. Nous devons bâtir une communauté fondée sur l’intégration, sur le droit et sur le respect des minorités et des religions. Je voulais donner le signal aux autres minorités, les bédouins, les circassiens, parce que je crois beaucoup au facteur chance et à l’opportunité qui est donnée à chacun d’entre nous.

Vous teniez à faire partie entièrement d’un Etat qui vous considère pourtant comme minoritaire.

Je n’ai jamais dit que dans le pays, tout était de miel mais je combats la passivité qui conduit à l’échec. On ne peut se plaindre que rien ne marche dans notre communauté tout en étant passif pour changer le cours des choses. Nos différences de religion ne doivent pas être un obstacle et elles doivent au contraire encourager notre optimisme. L’homme doit se distinguer par ses valeurs intrinsèques et non par sa religion ou ses pensées.

Pourquoi avez-vous eu besoin de faire l’armée alors que vous n’y êtes pas astreint ? Vous bénéficiez de tous les droits et vous aviez le choix d’une carrière dans le civil.

J’estime que faire l’armée est une mission. Le citoyen doit avoir des droits mais aussi des devoirs. Je pense que le service militaire nous aide à intégrer la société dans laquelle nous vivons. L’armée constitue un melting-pot car les écoles sont communautaires, laïques ou religieuses, juives ou arabes. L’armée permet la fusion de la nation dans un tronc commun. Toutes les religions y sont représentées. Même pour les juifs, elle sert à opérer le mixage entre sépharades et ashkénazes. Combattre pour la défense du pays et la sécurité des frontières crée automatiquement des liens forts entre les soldats qui combattent aussi pour la paix. L’armée sert à réunir, parfois pour la première fois, des jeunes qui n’ont jamais cherché à approcher d’autres communautés qui vivaient sous leurs yeux.

Etes-vous autorisés à avoir des fonctions de combat ? Ma question s’explique par les exigences sécuritaires du pays.

 

Nous avons à présent le droit à toutes les fonctions dans tout le pays et dans toutes les unités, sans exclusive. J’insiste à nouveau que, si par hasard un poste m’était interdit en raison de mon identité, il m’appartiendrait de lutter pour l’obtenir. Je suis têtu. Mais avec le temps, toutes les portes s’ouvrent à présent.

Acceptez-vous de circuler en tenue militaire dans votre village face aux autres arabes ?

Je n’ai aucun problème pour le faire d’autant plus que je suis fier de mon grade. Ils vivent dans ce pays, ils doivent en faire autant. Je n’ai pas peur d’eux, mais seulement du Ciel. Mais je tiens à préciser qu’il y a 3.000 arabes chrétiens aujourd’hui dans l’armée et la police.

Avez-vous des relations avec la communauté juive ?

Nos relations sont naturelles. Haifa, où j’ai vécu le plus longtemps de ma vie, est l’exemple d’une ville où les communautés sont imbriquées. Nous avons des relations humaines, commerciales, industrielles, scolaires ou universitaires. La question de notre religion ne se pose jamais dans nos entretiens mais chacun sait d’où il vient.

Pourquoi vivez-vous dans des villages spécifiquement arabes ?

C’est une fausse idée qui est diffusée. Les arabes vivent partout dans les villes. La vie dans les villages est un choix lié à notre confort et à notre histoire mais pas à une règle imposée. Nous voulons être proches de nos parents et grands-parents sans renier nos racines. C’est aussi une question financière puisque le coût des logements y est moindre.

A l’étranger on parle beaucoup d’apartheid à votre encontre.

C’est un terme qui me choque. Nous sommes très loin de l’apartheid ici dès lors où nous avons des droits, le droit de parler et d’agir et le droit de nous développer. J’insiste, il n’y a pas d’apartheid en Israël car on nous impose aucun ghetto. En revanche, il peut y avoir des barrages sociaux qui dépendent uniquement de la maturité de notre société qui n’est pas prête à accepter certaines réalités. Vous avez ce même problème en France.

De la discrimination ?

Non plus. Je vous signale qu’il existe chez nous une discrimination positive, en particulier pour imposer un quota minimum d’étudiants arabes. Je pense que certains postes de hauts fonctionnaires ne nous sont pas encore ouverts. Nous sommes loin d’avoir un ministre de la défense d’origine arabe. Mais nous avons des députés, des ministres et des ambassadeurs arabes. Je ne dirais pas que tout est rose mais laissez-nous le temps. Le pays a été créé il y a à peine 60 ans et il est encore en guerre. Des tensions intercommunautaires existent certes, entre orientaux et occidentaux, entre russes et éthiopiens, entre universitaires et incultes. Mais les conflits ne sont politiques mais sociaux, inhérents à tout pays qui doit intégrer des gens venus de tous les bords.

On parle d’émigration importante des chrétiens

C’est exact. Il est vrai que certains ne supportent pas d’avoir à vivre dans un Etat juif, même démocratique, à fortiori lorsqu’ils ont des difficultés économiques. Ils vivent entre le marteau musulman et l’enclume juive. Le Pape s’en est d’ailleurs inquiété mais il faut dire qu’il est difficile de résister à l’appel économique de certains pays comme le Canada qui ont besoin de nous pour peupler leur territoire. Par ailleurs, en s’expatriant, ils oublient les tensions dues à la guerre. Les dirigeants religieux chrétiens veulent consolider et renforcer la communauté pour qu’elle reste. Mais il s’agit de la liberté de chacun. Personne ne nous contraint à nous exiler.

A l’étranger on pense que les chrétiens n’ont aucun avenir dans ce pays

Cette communauté a un rôle tampon à jouer entre musulmans et juifs et il appartient au gouvernement israélien de la rassurer par des mesures pratiques qui démontrent qu’elle fait entièrement partie de la nation, des mesures pratiques qui permettent de maintenir cette communauté toujours ici. Notre choix doit pourtant être clair. Nous devons être fidèles à l’Etat d’Israël car Israël est un fait et qu’il est l’Etat de tous ceux qui y habitent. Notre communauté est pacifique. Notre religion modérée agit pour influencer la tolérance dans la vie de tous les jours. Certains ont du mal à accepter l’idée que nous sommes une minorité active au sein d’une autre minorité. Mais nous vivons dans un pays démocratique.

Comment résolvez-vous le dilemme d’avoir à combattre vos frères arabes musulmans ?

Il faut comprendre une chose simple. Si nous décidons d’avoir une carte d’identité d’un pays, quel que soit ce pays, nous devons nous engager pour ce pays. Il n’est pas nouveau que des arabes combattent d’autres arabes. L’Histoire nous en donne des exemples. En 1991 l’armée koweitienne a combattu contre l’armée irakienne. On n’a pas pointé du doigt qu’il s’agissait d’arabes contre arabes mais on s’est penché sur les motivations de la guerre. Dans un exemple plus récent, des combats fratricides ont éclaté entre palestiniens, Hamas contre Fatah, arabes contre arabes. Pour moi, un seul élément est à prendre en ligne de compte. Si mon pays doit prendre les mesures appropriées pour défendre ses intérêts de sécurité et sa population civile, alors, par respect pour lui et ses citoyens, je n’ai aucune gêne à combattre toute organisation qui sème la terreur chez moi, même si elle est arabe. Je dois choisir les réponses appropriées pour me défendre.

Et si on vous demande de faire le sale travail ?

Vous n’avez pas le droit de dire cela car en tant que minorité, nous faisons le même travail que les juifs israéliens, chacun selon sa compétence. Il n’y a plus de régiment spécifiquement arabe et nous sommes répartis à travers tous les corps d’armée. Je n’ai aucun complexe à combattre d’autres arabes car je défends d’abord mon pays. Nous ne sommes pas des chairs à canon pour protéger les tanks ou les fantassins qui avancent au combat. Nous sommes des israéliens combattant pour la survie de notre pays.

Quelle différence voyez-vous entre un arabe chrétien et un arabe musulman, en dehors de la religion bien sûr ?

Je n’accepte pas ce débat basé sur la religion. Les hommes m’importent avant tout. Nous sommes d’abord des humains. Les problèmes de religion ne doivent pas dicter notre comportement. Chez nous les chrétiens, nous avons avant tout le respect et l’amour de l’autre et nous combattons pour la paix même si nous devons cependant prendre les armes. Notre Pape ne parle que d’options de paix qui donneront un avenir d’espoir au Proche-Orient. La paix ne doit pas être liée à un problème de religion parce que l’homme tient avant tout à vivre. Dans nos écoles chrétiennes qui reçoivent des juifs et des musulmans, nous enseignons le devoir de paix. Nos différences religieuses sont parfois un moyen d’agir en tant qu’arbitre.

Comment réagissez-vous aux propos du palestinien chrétien Elias Sanbar [2] qui a écrit d’écrire que les arabes qui collaborent avec les juifs en Israël sont coupables de trahison ?

Je pense que son propos est tout à fait disqualifié et impropre. Si moi soldat, je suis un traitre alors il en est de même de tous les arabes qui travaillent en Israël et qui perçoivent des salaires des entreprises privées ou du gouvernement. Tout arabe qui détient une carte d’identité, identifiée à l’ennemi, serait lui aussi un traitre. Son propos ne fait pas avancer les choses et certainement pas la société arabe. Il n’est pas sain de prôner l’extrémisme qui ne règlera pas nos problèmes et qui ne rapprochera pas les juifs des arabes. La réalité est la seule qui vaille puisque la communauté arabe en Israël collabore totalement avec les juifs dans tous les domaines, culturels, économiques, sociaux et industriels.

Comment voyez-vous votre propre avenir ?

Je pense que je n’ai pas de limites et que seul le Ciel est ma frontière. Celui qui a des compétences peut réussir et je n’ai aucune raison de ne pas être nommé un jour général si j’en ai les capacités. Voyez l’exemple d’Obama. Qui aurait cru qu’un noir pouvait devenir président des Etats-Unis. Donc pourquoi un arabe ne pourrait pas réussir en Israël. C’est un combat naturel permanent que de chercher à évoluer et à gravir les échelons.

Et la crédibilité vis-à-vis de vos soldats malgré votre identité arabe ?

J’enseigne d’abord à mes soldats d’accepter l’autre. Je leur enseigne, il est vrai, à connaitre ce que représente la minorité et ce qu’est un officier arabe. C’est un devoir en Israël de bien connaitre autrui. Je cite toujours l’exemple du film « le dernier samouraï ». Lorsque Tom Cruise, général anglais, tomba entre les mains des samouraïs, ils ne l’ont pas tué car ils ont appris à se connaitre l’un l’autre. Peu à peu, Cruise apprend à connaître et à comprendre l'esprit du samouraï et son antique sagesse. Je ne pense pas, malgré ma position de militaire, que seules les armes, les fusées et les balles peuvent convaincre. On peut convaincre en apprenant à connaitre l’autre, à le comprendre ainsi que sa religion. L’image du musulman est déformée et fausse. Beaucoup veulent la paix. Tous les musulmans ne veulent pas être des kamikazes, ni des assassins. Chez les juifs aussi il y a des irréductibles. Alors, asseyons-nous ensemble pour discuter en respectant notre adversaire.
[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Ezer_Weizman


[2] http://conflits.revues.org/index702.html


Retrouvez l'interview du colonel druze Safwan :




























































































jeudi 2 décembre 2010

GUYSEN-TV : JOURNAL DU 1er DECEMBRE 2010



GUYSEN-TV : JOURNAL TELEVISE du 1er DECEMBRE 2010
Présenté par Dror EVEN-SAPIR

Interview de Jacques BENILLOUCHE sur les changements à la tête des principales institutions sécuritaires en Israël et sur les conclusions du Tribunal international au Liban 

Cliquer le petit triangle noir

mercredi 24 novembre 2010

LA DERIVE INQUIETANTE DU JUDAISME ORTHODOXE SEPHARADE


LA DERIVE INQUIETANTE DU JUDAISME ORTHODOXE SEPHARADE


Par Jacques BENILLOUCHE





          J’avais écrit cet article à la fin de l’année 2009 et j’avais alors subi les foudres de certains de mes confrères et de la plupart des sites, publiant habituellement mes articles, qui se sont excusés de ne pouvoir se « mouiller » pour un sujet aussi sensible. J'ai été traité d'anti-religieux sinon de traitre au pays pour avoir pris position contre une certaine forme de religion. Mon blog n’existait pas à l’époque.
          Or, avec quelques mois de retard, le rav Haïm Amsellem, député Shass, abonde dans mon sens et confirme ses propos à la radio Kol-Israël. Je restitue intégralement mon article de 2009 sans apporter de changement car il reste d’une brûlante actualité puisque ce député risque d'être contraint à la démission ou à l'exclusion de son parti.

          Des mots que nous n'avons pas l'habitude d'écouter de la bouche d'un député orthodoxe.

          Ecoutez le député Amsellem à KOL-ISRAEL en cliquant sur le petit triangle noir.


          Le judaïsme orthodoxe séfarade perd son âme et s’oriente, contrairement à son histoire, vers une dérive inquiétante qui ne s’inscrit nullement dans son passé sioniste. Par volonté de mimétisme il semble avoir décidé de choisir la voie antisioniste puisque cette tendance s’affirme dans des synagogues qui voient fuir leurs fidèles vers d’autres horizons religieux tant l’excès devient discutable.


          Les séfarades du Maghreb constituaient en Afrique du Nord un bloc monolithique modéré. La colonisation française les avait ouverts au monde moderne et à l’environnement dans lequel ils évoluaient. Les rabbins acceptaient certains compromis religieux qui leur permettaient de remplir leurs synagogues en fermant les yeux sur les quelques libertés prises avec la stricte loi religieuse. En revanche, ils s’appuyaient sur le sionisme afin de s’opposer à un rationalisme laïc et de maintenir solidaire et forte une communauté qui avait réveillé dans les années 1960 le judaïsme français assoupi. Les cours de Talmud Torah étaient l’occasion de rudiments de sionisme tandis que les sous-sols des grandes synagogues abritaient des cours d’hébreu en prévision d’un départ pour Israël.


Eclatement des orthodoxes


          Beaucoup de jeunes de la nouvelle génération sont retournés à la religion mais ils se sont éclatés en plusieurs tendances à leur arrivée en Israël. Le Shass, issu d’une scission du courant ultra-orthodoxe ashkénaze, est une invention purement israélienne. Le Mafdal, parti sioniste national historique, a accompagné presque tous les gouvernements depuis la création de l’Etat. Enfin la troisième composante, séfarade pure souche, défendait un judaïsme de cœur très attaché au culte des saints et à forte composante mystique, de tendance cabaliste.


          Aujourd’hui le judaïsme orthodoxe séfarade est en train de virer vers un antisionisme inquiétant confirmé par des faits irréfutables. « Lorsque l’Etat d’Israël reviendra à la Torah, nous célèbrerons Yom Haatsmaout » se plaisent maintenant à affirmer ces nouveaux adeptes du Livre Saint. Certains rabbins ont supprimé de la liturgie les prières, le Hallel, qui étaient habituellement récitées le jour de l’Indépendance pour refuser de considérer ce jour comme exceptionnel impliquant un commentaire relatif à une fête qui n’a pas lieu d’être à leurs yeux. Les livres de prières séfarades, calés sur les ashkénazes, ont été modifiés pour soustraire aux fidèles le symbole même de l’Etat d’Israël. Ainsi la bénédiction faite à l’Etat au moment de l’ouverture du tabernacle a été purement et simplement supprimée de la liturgie. Celle relative à Tsahal a été modifiée insidieusement pour supprimer toute référence au symbole étatique de l’armée. Dieu ne bénit plus « les soldats de l’armée de défense d’Israël » mais « il bénit les soldats d’Israël », formule qui supprime toute référence à l’existence d’un Etat.


          Les rabbins nord-africains avaient soutenu le sionisme avec toute la force de leurs croyances et ils émaillaient leurs commentaires hebdomadaires de la Torah par plusieurs références aux combats que menait Israël contre ses ennemis. Nombreux sont les « anciens » qui se souviennent encore des récits épiques de l’indépendance, exagérément amplifiés par leurs rabbins. La seule opposition religieuse au sionisme venait à l’époque du monde ashkénaze, du hassidisme Satmar de Hongrie en particulier, qui n’arriva pas à atteindre le judaïsme séfarade traditionnel.


Crise identitaire


          L’alyah des religieux séfarades s’est accompagnée d’une crise identitaire. Peu d’érudits pouvaient se prévaloir d’une connaissance talmudique approfondie et le fossé culturel qu’ils se découvraient avec les ashkénazes les conduisit, par complexe, à un mimétisme qui leur enleva leur originalité. Ils ignoraient pourtant que dès le IX siècle, le rabbin tunisien de Kairouan Khananel Benkhoushiel avait rédigé le premier commentaire du Talmud de Babylone et que le commentaire arabe achevé en 1168 par Moïse ben Maïmon faisait autorité parmi les Juifs des pays musulmans. De ce point de vue au moins, ils n’avaient aucun complexe à avoir.


          Alors que les rabbins séfarades avaient coutume de coiffer leur tête d’une chéchia rouge et d’enfiler leur pantalon blanc et leur gilet de soie parés de paillettes multicolores dans la pure tradition de leur région, la nouvelle vague décidait d’adopter, en s’installant à Bné-Brak, la tenue austère de l’orthodoxie lituanienne (les Mitnagdims), costume et borsalino noirs. Elle pensait, par la tenue, jouir du prestige ashkénaze le seul, selon eux, à ouvrir une ascension sociale dans le monde orthodoxe. Certains iront jusqu’à apprendre le yddish pour entrer dans des écoles talmudiques spécifiques afin de les égaler sinon leur ressembler. Mais en les singeant, ils renièrent leurs racines et leurs idées en trouvant judicieux d’adopter des dogmes non approuvés par leurs pères. S’ils consentent à une autonomie du peuple juif dans un Etat souverain, ils tiennent dorénavant à ce que cet Etat soit régi par la Torah.


Shass complexé


          Le parti séfarade Shass, créé par le Rav Shach en 1980, reste sous tutelle officieuse des rabbins lituaniens qui imposent leurs vues comme le prouve une illustration qui en dit long. Alors que ce parti dispose d’un réseau officiel éducatif, El Hamaayan, tous ses dirigeants préfèrent que leurs jeunes filles fréquentent le séminaire ashkénaze Beth Yaacov et leurs garçons, les écoles talmudiques lituaniennes. Les enfants se trouvent ainsi intoxiqués par la ligne anti étatique prônée par les enseignants. Les orthodoxes séfarades acceptent de se dévaloriser, tels des religieux de seconde classe, pour que leurs enfants accèdent au réseau scolaire lituanien. Ils vivent ainsi une dépersonnalisation de leurs origines qui les amènent à justifier l’annulation de la prière à l’Etat d’Israël « parce que l’Etat n’est pas fondé sur la Torah » ainsi que de la prière à Tsahal « parce qu’une armée où les femmes et les hommes sont mélangés ne mérite aucune bénédiction ».


          Le judaïsme orthodoxe séfarade garde certes son cœur séfarade mais son esprit a été dévolu aux ashkénazes lituaniens. Plutôt que d’avoir honte d’un passé qu’ils ignorent, ils devraient plutôt faire l’effort de le découvrir en assimilant le fait que la tenue noire ne fait pas forcément le bon orthodoxe. Loin de vouloir raviver un conflit de communauté anachronique, il est regrettable que les orthodoxes séfarades s’éloignent de leurs idéaux sionistes qui ont représenté le ciment des communautés orientales pendant plusieurs siècles. Les traditions d’alors mettaient l’accent sur la loi religieuse, la grammaire, la célébration des Saints, une prononciation spécifique, et sur des coutumes insérées dans le folklore. Ils ont abandonné leur pensée juive originale et ont enfoui dans la mémoire leur vision sur le rapport à l’emploi, à l’Etat, à l’armée, à la terre et à la politique pour le confier dorénavant aux ashkénazes de Lituanie qui sont désormais les vrais décisionnaires sur ces questions.


          Après l’annulation de la prière à l’Etat d’Israël, ils risquent de pousser le bouchon jusqu'à ignorer demain la sonnerie en souvenir des soldats de Tsahal tombés au combat, parce que cette forme d’hommage provient d’un Etat qu’ils réprouvent. Cette question est effectivement d’actualité dans les milieux orthodoxes séfarades de Bne-Brak qui en débattent mais qui ne se rendent pas compte qu’ils se déshonorent en optant pour cette dérive antisioniste.






























lundi 22 novembre 2010

SLATE : Comment le virus Stuxnet s'en est pris au programme nucléaire iranien


SLATE :Comment le virus Stuxnet s'en est pris au programme nucléaire iranien

par Jacques BENILLOUCHE
Usine nucléaire de Bushehr
Les experts sont maintenant convaincus que le virus a été conçu pour s'attaquer aux centrifugeuses de Natanz utilisées par Téhéran pour enrichir l'uranium.

Les experts commencent à en savoir plus sur le virus Stuxnet qui a contaminé les ordinateurs iraniens et notamment ceux utilisés dans son programme d'armement nucléaire. Les chercheurs américains et allemands ont décortiqué le programme informatique du virus qui, contrairement aux autres de type «familiaux» semble aujourd'hui clairement avoir été conçu «sur mesure». Ils sont à présent convaincus qu’il a même été fabriqué pour s’attaquer spécifiquement aux sites nucléaires iraniens....

Lire la suite sur le site de Slate en cliquant sur le titre en rouge de l'article:

mercredi 3 novembre 2010

FRANCE-INTER : LA REVUE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE


FRANCE INTER : REVUE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE


Revue de Presse de Bruno Duvic



Patrick Cohen :

Evidemment, dans la presse française, pas de détails sur les résultats de cette élection...


Bruno Duvic :


Sauf à aller sur les sites Internet bien sûr, mais ils n'apportent pas grand chose de plus que la matinale spéciale de France Inter, par exemple.


"Comment Obama peut-il rebondir ?" se demande Le Figaro. La réponse est peut-être sur Slate.fr.


Et si Obama faisait de la paix au Proche-Orient, l'une des priorités des deux ans à venir ? Jacques
Bénillouche, le correspondant de Slate à Jérusalem, s'est procuré les grandes lignes du plan de paix secret d'Obama. Dans la démarche et dans les détails, c'est extrêmement ambitieux, et même polémique.


Selon Slate, Obama voudrait sortir de son rôle d'intermédiaire et se transformer auprès des Israéliens en négociateur direct, mandaté par l'Autorité palestinienne. Le plan a été dévoilé aux Israéliens, au président palestinien Mahmoud Abbas, mais aussi à quelques dirigeants européens dont Nicolas Sarkozy.


Le point principal, c'est qu'Israël se retirerait sur les frontières de 1967 à 4% près, cédés par les Palestiniens en Cisjordanie. Jérusalem-Est reviendrait au nouvel Etat palestinien, sauf les quartiers juifs. Souveraineté partagée sur le Mont du Temple, sous l'égide d'un comité chapeauté par le Vatican. Les juifs de Cisjordanie devraient être évacués en quatre mois seulement et Obama voudrait imposer fin 2011 comme date butoir, autrement dit avant le début de la campagne pour sa réélection. On verra si dans la situation de cohabitation dans laquelle il est désormais, Obama est en mesure de faire avancer cet énorme dossier.

mardi 2 novembre 2010

SLATE - ISRAEL-PALESTINE LE PLAN DE PAIX SECRET D'OBAMA


SLATE : Israël-Palestine: le plan de paix secret d'Obama
 
par Jacques BENILLOUCHE
 
 
Le président des Etats-Unis veut imposer à Jérusalem les futures frontières de l'Etat palestinien et négocier avec Netanyahou au nom des Palestiniens.
 
 
Le parti conservateur américain devrait remporter haut la main les élections de mi-mandat. Les Israéliens peuvent-ils s'en réjouir? Ils n’ont pas une affection particulière pour Barack Obama qu’ils accusent de favoritisme à l’égard des Arabes. La propension de certains commentateurs politiques de l’affubler de son deuxième prénom, Hussein, en dit long sur le niveau des arguments employés. En Israël, on lui reproche, en vrac, d’être allié des islamistes, de s’acharner sur le gouvernement Netanyahou pour le faire tomber, de prendre position contre les implantations de Cisjordanie, de se prêter au jeu de l’Iran et, enfin, de laisser la Turquie tomber vers l’islamisme.


... Lire la suite directement sur le site Slate en cliquant sur le titre rouge de l'article



http://www.slate.fr/story/29587/Israel-palestine-plan-paix-secret-obama

mardi 12 octobre 2010

SLATE : ISRAEL, ETAT JUIF OU ETAT DES JUIFS



ISRAEL, ETAT JUIF  OU  ETAT DES JUIFS

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps


             
        La définition de l’Etat d’Israël pourrait mener à une querelle sémantique mais, dans la reprise du dialogue avec les Palestiniens, elle risque d’être le point d’achoppement qui ferait basculer la négociation car l’aile droite nationaliste et les religieux de la coalition insistent pour ouvrir le débat sur la question juive, à plus d’un titre mal résolue. Ils veulent s’en servir comme alibi pour contraindre le gouvernement à ne plus négocier jusqu’à obtention d’un engagement ferme des palestiniens à reconnaître Israël comme Etat juif. Nabil Shaat, membre de l’équipe des négociations de l’Autorité palestinienne s’est engouffré dans le piège tendu en déclarant que les arabes ne reconnaitraient jamais un Etat juif car cela représenterait, selon lui, une menace pour les chrétiens et les musulmans citoyens d’Israël.

lundi 27 septembre 2010

SLATE : LA STRATEGIE SECRETE DE MAHMOUD ABBAS




SLATE : LA STRATEGIE SECRETE DE MAHMOUD ABBAS


Par Jacques BENILLOUCHE

Alors que les pourparlers de paix se déroulaient sous l’égide et la pression des américains, Mahmoud Abbas affutait parallèlement sa stratégie secrète. Les américains n’ont pas ménagé leurs efforts pour empêcher un clash après la date butoir du 26 septembre, censée mettre fin au gel des constructions dans les implantations de Cisjordanie. Mais le dirigeant palestinien s'est envolé de New York le 25 sept au soir après avoir réitéré son ultimatum à Jérusalem pour exiger la poursuite du gel des constructions dans les implantations de Cisjordanie, faute de quoi la discussion était close.........

Cliquer sur le titre en rouge de l'article pour lire le texte complet.



http://www.slate.fr/story/27781/mahmoud-abbas-palestine-israel-hamas

dimanche 26 septembre 2010

SLATE : ISRAEL A LANCE UNE ATTAQUE ELECTRONIQUE CONTRE L'IRAN

Centrale de Bushehr




SLATE : ISRAEL A LANCE UNE ATTAQUE ELECTRONIQUE CONTRE L'IRAN DECLAREE


Par Jacques BENILLOUCHE

Lire l'article sur Slate.fr en cliquant sur le titre de l'article en rouge.

La guerre a vraiment été déclarée par les américains et les israéliens, mais pas la guerre comme on l’entend d’habitude avec son cortège de bombes et de morts, avec du sang et des larmes, mais à coup de virus informatiques. La maladie se répand alors sans faire de cadavres humains. Mahmoud Alyaee, secrétaire général des serveurs informatiques industriels d’Iran, incluant les ordinateurs servant au contrôle des installations nucléaires, vient de confirmer le 25 septembre que 30.000 ordinateurs installés dans des complexes industriels classés ont été infectés par le virus Stuxnet au point de les rendre inopérants.


Virus Stuxnet .........

Lire la suite sur Slate en cliquant sur le titre de l'article en rouge.


dimanche 12 septembre 2010

SLATE : ISRAEL : ETAT JUIF OU ETAT DES JUIFS




SLATE :  ISRAEL : ETAT JUIF OU ETAT DES JUIFS

par Jacques BENILLOUCHE

La droite nationaliste et religieuse veut faire capoter les négociations avec les Palestiniens en lançant une polémique sur la nature juive de l'Etat d'Israël.

Dans la reprise du dialogue avec les Palestiniens, la définition de l’Etat d’Israël pourrait bien être le point de blocage qui fera basculer la négociation. L'aile droite nationaliste et les religieux de la coalition du gouvernement Netanyahou insistent pour ouvrir le débat sur la nature juive de l'Etat d'Israël restée volontairement ambigüe depuis la naissance du pays en 1948. Ils veulent s’en servir comme d'un prétexte pour contraindre le gouvernement à cesser toute négociation jusqu’à obtention d’un engagement ferme des Palestiniens à reconnaître Israël comme Etat juif. Nabil Shaat, membre de l’équipe des négociations de l’Autorité palestinienne est d'ores et déjà tombé dans le piège tendu en déclarant que les arabes ne reconnaitraient jamais un Etat juif car cela représenterait, selon lui, une menace pour les chrétiens et les musulmans citoyens d’Israël........

Lire la suite sur le site Slate.fr en cliquant sur le tire de l'article en rouge :


mercredi 8 septembre 2010

LE HEZBOLLAH PREPARE L’ARRIVEE DES IRANIENS EN IRAK


LE HEZBOLLAH PREPARE L’ARRIVEE DES IRANIENS EN IRAK

Par Jacques BENILLOUCHE


          La capacité de nuisance du Hezbollah ne se manifeste pas uniquement à l’égard d’Israël ni du processus de paix israélo-palestinien. La crainte du vide en Irak, après le départ des troupes américaines, inquiète les occidentaux et les pays arabes car le voisin iranien lorgne sur un territoire soumis aux convoitises des chiites. L’Iran n’a jamais caché ses prétentions de prendre sa revanche après la guerre mal terminée en 1988 qui a fait plus d’un million de morts. Il prépare donc sa prise de contrôle du pays par Hezbollah interposé en s’appuyant aussi sur une nouvelle élite irakienne particulièrement pro-Hezbollah.

Attaque des troupes américaines



          Des sources du renseignement israélien dévoilent que des troupes du Hezbollah ont reçu pour mission de déstabiliser l’Irak. Un responsable du contre-terrorisme américain a précisé le 6 septembre que « le Hezbollah a frappé des cibles américaines en Irak en tant que sous-traitant de l’Iran et de la Syrie ». L’Iran avait déjà décidé de s’attaquer aux troupes américaines en Afghanistan en payant les talibans pour chaque militaire tué en leur allouant une somme de 1.000 dollars. La crainte d’une attaque de leurs installations nucléaires pousse en effet les iraniens à planifier une vague de terrorisme à la fois en Afghanistan et en Irak pour tenter d’endiguer les velléités d’Israël et des Etats-Unis. D'ailleurs, le 7 septembre, un homme déguisé en soldat de l'armée irakienne a tiré et abattu deux soldats americains au nord de l'Irak, ont annoncé des sources officielles américaines.

          Une commission du Sénat américain du 8 juin 2010 avait évalué les menaces du Hezbollah sur les Etats-Unis. 500 millions de dollars avaient été affectés à cet effet pour contrer les actions de la milice au Liban. Les américains qui s’étaient montrés « de plus en plus inquiets » d’un transfert par la Syrie de missiles de longue portée au Hezbollah, craignent aujourd’hui que ces missiles ne soient utilisés contre leurs propres troupes.

          Le Hezbollah agit en Irak à travers deux associations chiites iraquiennes qui lui servent de camouflage. La ligue des croyants (Asaib Al-Haq) et les brigades Hezbollah (Kataïb). La ligue des croyants a été entrainée durant quatre ans dans une base iranienne des Gardiens de la Révolution par des officiers du Hezbollah. Des militants de la ligue ont ensuite été envoyés, déguisés en pèlerins chiites, dans des villes du sud de l’Irak pour s’attaquer à des cibles américaines.

          Les brigades du Hezbollah sont implantées au sud-Liban et se préparent au combat contre Israël. Leur chef, le général iranien Al-Muhandis, s’était rendu à une réunion à Damas le 21 août pour rencontrer le chef des Gardiens de la Révolution, en mission secrète. Cette réunion avait pour but de synchroniser, avec les officiers syriens, les actions de terrorisme en Israël, en Cisjordanie mais, on le sait à présent, aussi en Irak.

Objectif Irak



          Le secrétaire Hassan Nasrallah n’a pas caché son projet d’ingérence en Irak. Il a fait part de ses intentions lors de son intervention télévisée du 3 septembre durant laquelle les observateurs ont constaté plusieurs mentions de l’Irak dans ses propos : « La résistance irakienne avait surpris l'occupant américain….L’axe englobant la Palestine, le Liban, la Syrie, l'Irak et l'Iran a fait échouer le projet américain visant à diviser la région et à y liquider la résistance… le retrait américain de l'Irak est un échec et une défaite. ». Cette appui à la résistance irakienne préfigure donc le combat que le Hezbollah entend mener en Irak pour aider l’Iran à s’y implanter en force.

          Mais les israéliens voient aussi dans cette participation du Hezbollah à une intervention en Irak un moyen de réactiver le front de l’est comme du temps de Saddam Hussein mais avec la nouveauté que plusieurs pays, Iran, Syrie et Liban, la composent aujourd’hui. Certes l’Irak n’a pas de frontières communes avec Israël mais l’inquiétude vient des fondamentalistes jordaniens installés à la frontière avec l’Arabie Saoudite qui agissent en perturbateurs. Ils avaient organisé, avec le parrainage d’El Qaeda, les premières actions au gaz sarin et une attaque lors d’un mariage à Amman. Ils sont accusés de vouloir déstabiliser la Jordanie et de chercher à assassiner le roi Abdallah permettant à la Syrie de s’approprier un pays pouvant faire partie de la Grande Syrie.

          En utilisant son sous-traitant islamiste bien armé par ses soins, l’Iran veut contrôler Kerbala avec les sanctuaires chiites de Najaf. Il veut imposer un gouvernement irakien, à sa solde, dirigé par des chiites, afin de mieux manipuler Bagdad avant d’imposer sa mainmise sur tout le pays, quitte à en accepter la partition. Il a surtout une visée affirmée sur les champs pétrolifères du sud afin de gérer l’approvisionnement mondial en pétrole et de se doter d’une nouvelle capacité de raffinage qui fait défaut en Iran.

        Le départ des américains d’Irak va favoriser le développement de la propagande du Hezbollah en traduisant le retrait volontaire en une victoire des moudjahidines à l’instar de l’évacuation du sud-Liban et de Gaza par Israël. Cette prétendue victoire risque de le pousser à envisager des actions militaires ou terroristes qui accroitront l’instabilité au Moyen-Orient, une région foisonnante de sources de conflits. En se recommandant de cette nouvelle stratégie, la milice n’hésitera pas à torpiller les négociations de paix israélo-palestiniennes qui s’opposent à sa stratégie de reconquête du Liban et de la Cisjordanie. Les israéliens ont toujours été certains que le danger venait du nord et moins de l’Iran. Ils en sont à présent convaincus.


samedi 4 septembre 2010

GUYSEN-TV - WASHINGTON : EMISSION SPECIALE 2 SEPTEMMBE 2010







GUYSEN-TV : LES NEGOCIATIONS ISRAELO-PALESTINIENNES

Par Jacques BENILLOUCHE

EMISSION SPECIALE DU 2 SEPTEMBRE 2010

LES SYMBOLES DE CETTE REUNION : ANALYSE EN COMPAGNIE DU JOURNALISTE DAVID SEBBAN