RADIOJ - Grand Journal du 21 mars 2023
ISRAËL : NETANYAHOU AFFAIBLI, LEVIN EN PROFITE ?
Jacques BENILLOUCHE au micro de Steve
NADJAR
Les plus réfléchis proposent que si réforme il y a, il faudrait
constituer une équipe de trente magistrats, avocats et juges, de toutes
couleurs politiques affichées, qui joueraient le rôle d’un Conseil Supérieur de
la Magistrature chargé d’élaborer une Constitution et de définir les
attributions et le mode d’élection des juges inamovibles pour qu’il ne soient
pas à la merci du fait du Prince. Ils prônent une sorte de Conclave qui
siègerait jusqu’à la fumée blanche.
Pour Israël, il y a
urgence car les difficultés à surmonter s’accroissent tous les jours. Sur le
plan économique les startups qui ont fait l’État nation souffrent, licencient,
ferment ou s’expatrient en laissant sur le carreau de nombreux ingénieurs dont
le seul salut viendrait d’une émigration vers New-York ou Berlin. La fuite des
cerveaux est devenues une réalité. La crise économique fait baisser le shekel
qui s’échangeait il y a quelques mois à 3,40 pour un euro et qui émarge
aujourd’hui à 3,92 entrainant un renchérissement des produits importés d’au
moins 15% alors que l’objectif du gouvernement est de réduire le coût de la
vie.
Sur le plan
international, la guerre entre la Russie et l’Ukraine commence à déborder sur
Israël qui se trouve à présent contraint de prendre position en risquant de
renoncer à l’accord tacite avec la Russie qui lui permet de circuler librement
dans le ciel syrien, libanais, voire iranien.
Accord Chine- Arabie-Iran |
L’Iran se réinstalle
en puissance qui compte après la signature d’un accord avec l’Arabie saoudite,
doublant ainsi Israël qui négociait son introduction dans les Accords d’Abraham.
L’axe anti-Iran s’est disloqué. D’autres pays arabes négocient déjà avec
l’Iran.
Le feu n’était pas à
la maison pour qu’on sorte brutalement la question judiciaire du chapeau du
ministre de la Justice qui décide seul avec son complice Simcha Rothman ce qui lui
semble bon pour Israël. Le malaise touche aussi le parti Likoud où
quelques dirigeants historiques inconditionnels de Netanyahou se sentent floués
par un militant sorti de nulle part. Yariv Levin ne cache plus son ambition de
devenir calife à la place du calife, face à un Netanyahou affaibli, en doublant
tous les prétendants historiques pris au dépourvu. Ils sont sur le point de se transformer
en frondeurs. Yariv Levin a annoncé : «je désobéirai si la Haute Cour se
prononce contre le projet de loi sur la réforme judiciaire».
Yuli Edelstein, ancien président de la Knesset et
député historique du Likoud, a volontairement refusé de participer au vote sur
la réforme judiciaire à la Knesset lors de la séance du 13 mars 2023. Il voulait
marquer sa désapprobation contre le projet de loi sur la clause dérogatoire. David
Bitan, le fidèle parmi les fidèles, «l’aboyeur en chef» à la Knesset, l’inconditionnel
de Netanyahou, soutient soutiennent la suspension de l’initiative du
gouvernement visant à réduire l’indépendance du système judiciaire jusqu’à ce
qu’un compromis puisse être trouvé. Selon lui, cinq autres membres du parti
pensent comme lui et sont prêts à sauter le pas.
David Bitan |
Mais le dirigeant qu’on n’attendait pas dans la
contestation, le ministre Likoud de la Défense, le Général Galant met en
balance sa démission si Yariv Levin persiste à vouloir passer en force. Il n’a
pas de raison politique à cette position mais il observe une fracture au sein
de Tsahal qui détruirait sa force de dissuasion. Le sort d’une dizaine de juges
passe, selon lui, après la sécurité du pays. Il est vrai qu’il est préoccupé
par les nombreux attentats contre des civils en Cisjordanie et à Tel Aviv qu’il
a du mal à endiguer. Les terroristes sont de plus en plus audacieux. Des
envoyés du Hamas en Cisjordanie recrutent de jeunes Palestiniens en leur
fournissant une formation et des instructions en faveur de la promotion
d'activités militaires contre des cibles et des objectifs israéliens. Ils
procèdent à des déplacements d’armes dans toute la Cisjordanie. Yoav Gallant a
déclaré qu'une refonte judiciaire pourrait le pousser à la démission car il
subit actuellement une vague croissante de refus de servir de la part de
réservistes. Il est convaincu que «l'insubordination généralisée peut nuire à la
capacité de Tsahal à mener à bien ses missions».
Enfin sur le plan international, Israël est en perte
de vitesse. La France, l’Italie et l’Allemagne ont boudé Netanyahou lors de ses
visites tandis que Joe Biden, l’allié inconditionnel d’Israël, refuse toujours
de le recevoir à Washington. Or rien ne peut être envisagé sans les Américains
tant sur le plan économique que sur le plan stratégique. Tsahal a besoin des
États-Unis dans tous les domaines. Joe Biden insiste auprès de Netanyahou pour
qu’il trouve «un compromis sur la réforme controversée du système judiciaire»,
condition explicite pour le recevoir. Selon lui, «les principes
démocratiques sont une marque de fabrique des relations
américano-israéliennes».
Le premier ministre se trouve donc face à la
quadrature du cercle car Yariv Levin refuse tout compromis et menace de
démissionner si sa réforme est abandonnée ; c’et le sort de la coalition
qui est en jeu avec un risque de nouvelles élections où le Likoud risque de
laisser des plumes.
5 commentaires:
Bon, c'est pas la joie sur cette planète..et Israël que deviens tu?
Vivement que la "Reine" Niki Haley arrive au pouvoir aux USA
On a besoin d'unir le peuple d'Israël et on en est encore loin...
2nids Sabrié Stiller Goldenberg Maury
Biden n'est pas du tout un inconditionnel de Netanyahu, ils lui met les batons ds les roues. Dommage aussi que vous disiez Cisjordanie au lieu de Judee-Samarie et que vous voyez les attentats comme un petit truc qui concerne uniquement le "bas peuple"
Note à F.D
Je vous précise qu’aucun gouvernement de droite comme de gauche n’a décidé l’annexion de la Cisjordanie qui garde donc son statut et sa dénomination internationale. Judée et Samarie sont des définitions bibliques qui n’interviennent pas dans la politique ni dans le journalisme. Cela sert à rassurer les militants contre le manque de courage de certains dirigeants.
Cher Monsieur Benillouche, permettez-moi de vous signaler que depuis le 31 juillet 1988, date à laquelle la Jordanie a renoncé officiellement à la Cisjordanie, ce territoire, devenu depuis lors un bien sans maître, a repris son nom biblique et ancestral. Rappelons que la Jordanie qui occupait ce territoire illégalement de 1948 à 1967 a renommé la Judée Samarie en Cisjordanie. Remémorons-nous également que l'occupation, à l'exception de la Grande Bretagne et l'Australie n'avait pas été internationalement reconnue. Quant à sa dénomination internationale, celle-ci n'est pas un critère. Tant de mensonges ont été dites à l'encontre des juifs, et il en va de même contre Israël, considéré par l'ONU comme étant le juif des nations. Et imaginez, cher Monsieur Benillouche, l'ONU et les médias qui lui emboitent le pas affirmer que la Judée Samarie est un territoire occupé par Israël... dans quel bel oxymore ne tomberaient-ils pas. Alle, bonne journée, et surtout bonne santé.
Et encore ceci Monsieur Benillouche :
Voici un petit extrait de la résolution 181 de l’ONU votée en 1947
Frontières 1
A. L'ETAT ARABE
La frontière de la région accidentée de Samarie
et de Judée part au Jourdain, au confluent de l'oued
Malih, au sud-est de Beiss~n et prend franchement
la direction ouest jusqu'à attei.ndre la route de Beis-
san à Jéricho
L’ONU SE RÉFÈRE BIEN A LA JUDÉE SAMARIE ET NON AU TERME CISJORDANIE INVENTÉE PAR LA JORDANIE LORSQU’ELLE OCCUPAIT ILLÉGALEMENT LA RÉGION. Je m'arrête définitivement là, en vous souhaitant derechef LONGUE VIE.
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