LES FRAPPES CHIRURGICALES
D’ISRAËL EN SYRIE
Par Jacques BENILLOUCHE
bâtiment endommagé après une frappe de missiles israéliens à Damas, le 19 février 2022 |
À Téhéran, le
porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a «fermement
condamné les attaques du régime sioniste contre des cibles à Damas et dans sa
banlieue». L'agence de presse iranienne Tasnim a assuré «qu'aucun
Iranien n'a été blessé». La Russie, alliée de Damas, a elle-aussi «fermement
condamné» ces frappes, appelant Israël à «mettre fin aux provocations
armées contre la Syrie, qui pourraient mettre en danger toute la région». Depuis
le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes
aériennes ciblant prioritairement des positions des forces iraniennes et du
Hezbollah libanais ainsi que les convois d’armes à destination du Liban. Israël
affirme régulièrement qu'il ne laissera pas l'Iran étendre son influence à ses
frontières. Netanyahou avait prévenu que «Nous ne laisserons pas l'Iran
obtenir des armes nucléaires et nous le laisserons pas s'implanter sur notre
frontière nord».
Frappe israélienne Syrie 19 février 2023 |
L'attaque de Damas
survient un peu plus d'une semaine après qu'un pétrolier appartenant à un homme
d’affaires israélien aurait été touché par des drones dans la mer d'Oman.
L'incident maritime avait fait suite à une frappe de drone sur un atelier
militaire dans le centre de l'Iran imputé à Israël. Le 19 février, la porte-parole du ministère russe des Affaires
étrangères, Maria Zakharova, a «fermement exhorté Israël à mettre fin aux
provocations armées contre la République arabe syrienne et à s'abstenir de
mesures lourdes de conséquences dangereuses pour toute la région». En
revanche, lors de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères, Elie
Cohen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié Israël de «notre
partenaire important au Moyen-Orient» et a décrit l'Iran comme «un
ennemi commun».
Les services de renseignement confirment que la frappe aurait visé de hauts commandants militaires iraniens en particulier Esmail Qa'ani, le commandant de la force expéditionnaire Al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), en déplacement en Syrie. Il a échappé à la frappe mais la principale cible des frappes aurait été les bureaux de «l'unité 840» de la force Al-Qods. Qa'ani avait été nommé commandant de la Force Al-Qods en janvier 2020, en tant que successeur de Qasem Soleimani, tué lors d'une frappe de drones américains à Bagdad. L'unité secrète 840 aurait été créée en 2016 et aurait été chargée de mener des attaques en dehors de l'Iran. En mai 2022, le colonel du CGRI Hassan Sayyad Khodaei, qui était responsable de cette unité, a été assassiné près de son domicile à Téhéran, lors d'une attaque imputée à Israël.
L'Ayatollah Ali Khamenei, en compagnie du commandant de la force du CGRI Ismail Qaani |
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