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dimanche 26 mars 2023

RADIOJ - 21 mars 2023 - Netanyahou affaibli, Levin en profite

 

RADIOJ - Grand Journal du 21 mars 2023


ISRAËL : NETANYAHOU AFFAIBLI, LEVIN EN PROFITE ?


Jacques BENILLOUCHE au micro de Steve NADJAR

           


        Jusqu’alors nous avions les sensibilités classiques qui s’exprimaient à savoir, la Gauche, la Droite et les Religieux. Aujourd’hui, la haine s’est emparé des Israéliens jusqu’à fracturer le pays en deux entités irréconciliables. Israël ne peut pas se le permettre car il a beaucoup d’ennemis qui n’attendent que sa chute pour participer à la curée. Les uns estiment à juste titre que des élections régulières ont eu lieu et ont départagé les clans et qu’une majorité est sortie des urnes qui a le droit de légiférer à sa guise. Les autres pensent que le pays est en danger car il doit rester uni pour combattre les nombreux défis qui l’assaillent et qu’il existe d’autres urgences que la réforme de la Cour suprême. 




        Les plus réfléchis proposent que si réforme il y a, il faudrait constituer une équipe de trente magistrats, avocats et juges, de toutes couleurs politiques affichées, qui joueraient le rôle d’un Conseil Supérieur de la Magistrature chargé d’élaborer une Constitution et de définir les attributions et le mode d’élection des juges inamovibles pour qu’il ne soient pas à la merci du fait du Prince. Ils prônent une sorte de Conclave qui siègerait jusqu’à la fumée blanche.

            Pour Israël, il y a urgence car les difficultés à surmonter s’accroissent tous les jours. Sur le plan économique les startups qui ont fait l’État nation souffrent, licencient, ferment ou s’expatrient en laissant sur le carreau de nombreux ingénieurs dont le seul salut viendrait d’une émigration vers New-York ou Berlin. La fuite des cerveaux est devenues une réalité. La crise économique fait baisser le shekel qui s’échangeait il y a quelques mois à 3,40 pour un euro et qui émarge aujourd’hui à 3,92 entrainant un renchérissement des produits importés d’au moins 15% alors que l’objectif du gouvernement est de réduire le coût de la vie.

            Sur le plan international, la guerre entre la Russie et l’Ukraine commence à déborder sur Israël qui se trouve à présent contraint de prendre position en risquant de renoncer à l’accord tacite avec la Russie qui lui permet de circuler librement dans le ciel syrien, libanais, voire iranien.

Accord Chine- Arabie-Iran


            L’Iran se réinstalle en puissance qui compte après la signature d’un accord avec l’Arabie saoudite, doublant ainsi Israël qui négociait son introduction dans les Accords d’Abraham. L’axe anti-Iran s’est disloqué. D’autres pays arabes négocient déjà avec l’Iran.

            Le feu n’était pas à la maison pour qu’on sorte brutalement la question judiciaire du chapeau du ministre de la Justice qui décide seul avec son complice Simcha Rothman ce qui lui semble bon pour Israël. Le malaise touche aussi le parti Likoud où quelques dirigeants historiques inconditionnels de Netanyahou se sentent floués par un militant sorti de nulle part. Yariv Levin ne cache plus son ambition de devenir calife à la place du calife, face à un Netanyahou affaibli, en doublant tous les prétendants historiques pris au dépourvu. Ils sont sur le point de se transformer en frondeurs. Yariv Levin a annoncé : «je désobéirai si la Haute Cour se prononce contre le projet de loi sur la réforme judiciaire».

Yuli Edelstein, ancien président de la Knesset et député historique du Likoud, a volontairement refusé de participer au vote sur la réforme judiciaire à la Knesset lors de la séance du 13 mars 2023. Il voulait marquer sa désapprobation contre le projet de loi sur la clause dérogatoire. David Bitan, le fidèle parmi les fidèles, «l’aboyeur en chef» à la Knesset, l’inconditionnel de Netanyahou, soutient soutiennent la suspension de l’initiative du gouvernement visant à réduire l’indépendance du système judiciaire jusqu’à ce qu’un compromis puisse être trouvé. Selon lui, cinq autres membres du parti pensent comme lui et sont prêts à sauter le pas.

David Bitan


Mais le dirigeant qu’on n’attendait pas dans la contestation, le ministre Likoud de la Défense, le Général Galant met en balance sa démission si Yariv Levin persiste à vouloir passer en force. Il n’a pas de raison politique à cette position mais il observe une fracture au sein de Tsahal qui détruirait sa force de dissuasion. Le sort d’une dizaine de juges passe, selon lui, après la sécurité du pays. Il est vrai qu’il est préoccupé par les nombreux attentats contre des civils en Cisjordanie et à Tel Aviv qu’il a du mal à endiguer. Les terroristes sont de plus en plus audacieux. Des envoyés du Hamas en Cisjordanie recrutent de jeunes Palestiniens en leur fournissant une formation et des instructions en faveur de la promotion d'activités militaires contre des cibles et des objectifs israéliens. Ils procèdent à des déplacements d’armes dans toute la Cisjordanie. Yoav Gallant a déclaré qu'une refonte judiciaire pourrait le pousser à la démission car il subit actuellement une vague croissante de refus de servir de la part de réservistes. Il est convaincu que «l'insubordination généralisée peut nuire à la capacité de Tsahal à mener à bien ses missions».

Enfin sur le plan international, Israël est en perte de vitesse. La France, l’Italie et l’Allemagne ont boudé Netanyahou lors de ses visites tandis que Joe Biden, l’allié inconditionnel d’Israël, refuse toujours de le recevoir à Washington. Or rien ne peut être envisagé sans les Américains tant sur le plan économique que sur le plan stratégique. Tsahal a besoin des États-Unis dans tous les domaines. Joe Biden insiste auprès de Netanyahou pour qu’il trouve «un compromis sur la réforme controversée du système judiciaire», condition explicite pour le recevoir. Selon lui, «les principes démocratiques sont une marque de fabrique des relations américano-israéliennes».



Le premier ministre se trouve donc face à la quadrature du cercle car Yariv Levin refuse tout compromis et menace de démissionner si sa réforme est abandonnée ; c’et le sort de la coalition qui est en jeu avec un risque de nouvelles élections où le Likoud risque de laisser des plumes.

5 commentaires:

2 nids a dit…

Bon, c'est pas la joie sur cette planète..et Israël que deviens tu?
Vivement que la "Reine" Niki Haley arrive au pouvoir aux USA
On a besoin d'unir le peuple d'Israël et on en est encore loin...
2nids Sabrié Stiller Goldenberg Maury

F.D a dit…

Biden n'est pas du tout un inconditionnel de Netanyahu, ils lui met les batons ds les roues. Dommage aussi que vous disiez Cisjordanie au lieu de Judee-Samarie et que vous voyez les attentats comme un petit truc qui concerne uniquement le "bas peuple"

Jacques BENILLOUCHE a dit…

Note à F.D
Je vous précise qu’aucun gouvernement de droite comme de gauche n’a décidé l’annexion de la Cisjordanie qui garde donc son statut et sa dénomination internationale. Judée et Samarie sont des définitions bibliques qui n’interviennent pas dans la politique ni dans le journalisme. Cela sert à rassurer les militants contre le manque de courage de certains dirigeants.

frenkel david a dit…

Cher Monsieur Benillouche, permettez-moi de vous signaler que depuis le 31 juillet 1988, date à laquelle la Jordanie a renoncé officiellement à la Cisjordanie, ce territoire, devenu depuis lors un bien sans maître, a repris son nom biblique et ancestral. Rappelons que la Jordanie qui occupait ce territoire illégalement de 1948 à 1967 a renommé la Judée Samarie en Cisjordanie. Remémorons-nous également que l'occupation, à l'exception de la Grande Bretagne et l'Australie n'avait pas été internationalement reconnue. Quant à sa dénomination internationale, celle-ci n'est pas un critère. Tant de mensonges ont été dites à l'encontre des juifs, et il en va de même contre Israël, considéré par l'ONU comme étant le juif des nations. Et imaginez, cher Monsieur Benillouche, l'ONU et les médias qui lui emboitent le pas affirmer que la Judée Samarie est un territoire occupé par Israël... dans quel bel oxymore ne tomberaient-ils pas. Alle, bonne journée, et surtout bonne santé.

frenkel david a dit…

Et encore ceci Monsieur Benillouche :
Voici un petit extrait de la résolution 181 de l’ONU votée en 1947

Frontières 1
A. L'ETAT ARABE

La frontière de la région accidentée de Samarie
et de Judée part au Jourdain, au confluent de l'oued
Malih, au sud-est de Beiss~n et prend franchement
la direction ouest jusqu'à attei.ndre la route de Beis-
san à Jéricho
L’ONU SE RÉFÈRE BIEN A LA JUDÉE SAMARIE ET NON AU TERME CISJORDANIE INVENTÉE PAR LA JORDANIE LORSQU’ELLE OCCUPAIT ILLÉGALEMENT LA RÉGION. Je m'arrête définitivement là, en vous souhaitant derechef LONGUE VIE.