Cathédrale du Quai Branly |
Vladimir Poutine a annulé sa visite
programmée de longue date à Paris et prévue pour le 19 octobre. Il devait venir à Paris pour inaugurer une cathédrale orthodoxe
russe, - un centre spirituel et
culturel orthodoxe russe - construit
sur la rive gauche de la Seine. Il ne
s’agissait pas d’une visite d’État, mais d’une visite privée et, même dans ce
cas, il était difficile que cette visite puisse se dérouler sans que des
honneurs lui soient rendus d’autant que François Hollande et un certain nombre
de personnalités devaient assister à cette inauguration.
Vladimir Poutine s’imaginait, peut-être,
qu’une trêve diplomatique pouvait s’instaurer entre la France et la Russie,
Jean Marc Ayrault avait pourtant prévenu que cette visite ne «serait pas l’occasion de faire des
mondanités mais de dire des vérités». La France pouvait elle faire, comme
si de rien n’était, alors qu’elle accuse la Russie de crimes de guerre, à l’encontre de la population civile de la partie-Est
de la ville d’Alep tenue par les rebelles syriens ? L’aviation russe, au
côté des Syriens, bombarde des objectifs civils : les hôpitaux, les
écoles, les boulangeries, elle utilise les bombes au phosphore, les bombes à
fragmentation, les barils d’explosifs, une spécialité syrienne, les morts se
comptent par milliers.
On se demande, en voyant à la
télévision les images de destruction, comment cette population peut encore résister
à ce déluge de feu, au manque de nourriture, au manque d’eau potable. Elle
subit, elle ne peut s’enfuir. La trêve péniblement négociée au mois de
septembre n’aura pas duré plus d’une semaine. Les Russes et les Syriens de
Bachar veulent la destruction totale de cette partie de la ville. On ne peut
s’empêcher de penser à Guernica détruite le 26 avril 1937 par les avions des
nazis allemands et des fascistes italiens pour soutenir Franco, en voyant ce
que les Russes et leur allié syrien font à Alep.
La France avait saisi le Conseil de
Sécurité, pour «exiger un arrêt immédiat
des bombardements russes sur Alep». La Russie a opposé son véto et a
présenté une résolution alternative. La
proposition française a été qualifiée dans un communiqué du ministère des
affaires étrangères russes «de tentative
avortée d’abuser de l’autorité du Conseil et elle a confirmé que les
initiatives du projet français avaient pour idée fixe de changer le régime syrien
de manière non constitutionnelle avec l’aide du terrorisme international
bénéficiant d’un soutien étranger généreux».
Alep |
Comme il se devait, la France a
bloqué la résolution russe et confirmé qu’une réunion entre messieurs Poutine et
Hollande, à Paris, ne pourrait porter que sur la Syrie. La fermeté a payé, il
eut été inconcevable que Vladimir Poutine puisse parader à Paris, en faisant
des discours sur la grandeur de la Russie orthodoxe. Le président russe s’est
donc trouvé dans l’obligation de remettre à des temps meilleurs son voyage à
Paris.
Les relations diplomatiques avec la
Russie ne vont pas cesser pour autant, il faut continuer à se parler, mais il
faut, aussi, savoir mettre des limites à l’inacceptable. Pour justifier son
action, Vladimir Poutine a accusé la France, dans une interview hier sur TF1 de
faire de la rhétorique politique et fait porter toute la responsabilité de la
situation en Syrie, et plus généralement au Moyen Orient, sur les États-Unis et
sur leurs alliés occidentaux. Il sait que l’Europe est désunie, et donc
affaiblie, que Barak Obama ne veut plus intervenir au Moyen Orient, en Syrie en
particulier ; il considère qu’il a le champ libre pour appliquer en Syrie,
les méthodes qui lui ont réussi en Tchétchénie. La seule diplomatie devient,
alors, impuissante.
2 commentaires:
On voit pour qui roule monsieur Akoun. Il nous parle des victimes de Syrie en comparant les bombardements d'Alep à ceux de Guernica, mais passe sous silence les victimes de Sanaa !
Et plus personne ne parle plus de cette conférence des grandes puissances que les Russes avaient proposée au début de cette guerre, et qui fut refusée par les Américains - suivis comme d'habitude par les Français - qui avaient parié sur la chute imminente de Bachar el- Assad.
Alors monsieur Akoun nous parle de diplomatie. Et moi, je lui demande : elle est où, la diplomatie ?
Entre la peste et le choléra il faut choisir. Soit on s'allie avec Assad le tyran contre Daech, soit on fait cadeau du Moyen-Orient à ces fascistes sanguinaires de l' État Islamique. Obama a capitulé pour laisser place à Poutine, qui remettra Bachar El Assad sur son trône en anéantissant aveuglement la population civile certes, mais aura le "mérite" de débarrasser la Syrie de l'EI avec néanmoins le danger d'installer en Maître l'Iran.
A ce stade la diplomatie n'a plus court et la bouderie de Hollande envers Poutine devrait plutôt s'orienter vers l'Amérique qui n'a pas su en temps et en heure prendre ses responsabilités.
Bien cordialement
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